Quelles étaient les relations entre les empires byzantin et carolingien; il semble que l'émergence de l'empire de Charlemagne, nouvelle Rome, contrecarait grandement les visées byzantines sur l'Europe et le pouvoir spirituel romain, bien qu'il ny eut guère d'affrontement direct, et ce bien avant que le schisme de 1054 ne consommât ces désaccords.

En réalité Byzance n'avait pas tant de visée que ça sur l'Europe à l'époque de l'empire carolingien. Les Byzantins (en l'occurrence Irène, puis Michel je Nicéphore et Michel) étaient parfaitement conscient que l'Europe n'était pas prête de rentrer dans le giron byzantin.

En fait l'opposition entre les Francs et Byzance ne concerne pas que la question impériale, bien que cette dernière ne fasse rien pour arranger les choses. En effet (l'Eglise est plutôt l'alliée des Francs) Pépin le Bref et ensuite Charlemagne sont à l'origine de la création des Etats pontificaux, alors que parallèlement le pape a de plus en plus tendance à s'affranchir de la tutelle byzantine depuis le début du VIII siècle. En 774 Charlemagne conquiert le royaume lombard, pour protéger l'Eglise romaine des Lombards et confirme au pape Hadrien la possession des Etats pontificaux, en vertu de la fausse Donation de Constantin, forgée précisément à cette époque pour justifier cela, alors qu'en théorie le pape ainsi que l'exarchat de Ravenne appartenaient aux Byzantins.

Cela est à l'origine d'une confrontation durable entre Francs et Byzantins dans la péninsule italienne, et le pape profite de l'alliance avec les Francs pour rendre ses Etats définitivement indépendants. Après le couronnement impérial de 800, Nicéphore, nouvel empereur byzantin s'oppose à Charlemagne, lequel s'empare de possessions byzantines du côté de Venise, et l'opposition perdure jusqu'en 812, date à laquelle le nouvel empereur Michel (occupé avec les Bulgares) reconnaît enfin le titre impérial de Charles, et ce dernier lui rend les possessions byzantines acquises en 803.

Voili voilou

Keikoz

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Dubitando ad veritatem pervenimus
Cicéron, De officiis

Aussi vous avez la querelle théologique sur le fioloque!

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"La France n'est plus qu'un simple simulacre. On ne peut plus parler de déclin, ni de décadence. Nous sommes devant la mort et la disparition." Jean de Viguerie

Bonjour!

Je ne suis pas très calée sur l'empire byzantin mais il me semble que Charlemagne a songé à se marié avec Irène, qui était alors impératrice. Ce mariage n'a pas eu lieu mais il est indéniable que ce mariage aurait été une source de prestige immense pour le carolingien.
C'est tout ce que je peux dire...

Vous avez peut-être vu ça lors de la retransmission du film sur Charlemagne par Arte... ou peut-être non. Dans tous les cas il faut savoir que cette histoire de mariage dans l'air nous est transmis uniquement par une source byzantine, je crois un moine, biographe de Irène. A part cette source rien ne permet de le penser, et c'est d'autant plus curieux que Eginhard, très bien informé sur la vie de Charlemagne n'en touche pas un seul mot...

C'est donc très loin d'être certain, et fortement sujet à caution...



Le filioque vous voulez dire, ce qui signifie en latin "et du fils". Le crédo était en effet différent dans l'Eglise occidentale et orientale, mais le fait que la polémique éclate précisément à ce moment n'est pas anodin. En effet la plupart des querelles théologiques avaient généralement un fondement politique. Lors du concile "oecuménique" de Constantinople de 787, Irène n'invite aucun représentant de l'Eglise occidentale, et c'est considéré par le pape et par Charlemagne comme un affront. De plus suite à une mauvaise traduction du grec, en Occident on a l'impression que ce concile rétablit les images comme images sacrées, dans le contexte de l'iconoclasme, et donc dans une perspective inacceptable. Au concile de Francfort de 794, convoqué par Charlemagne on condamne toute une série d'éléments par rapport à l'Eglise byzantine, parmi lesquels l'iconodoulie (vénération des images) des moines byzantin et d'Irène ainsi que la question du filioque, les Byzantins proclamant le credo sans référence au fils. Mais tout cela est très politique, et intervient à un moment où Irène tente de reprendre pied en Italie, qui est sous contrôle carolingien...

Keikoz

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Cicéron, De officiis

En parlant du mariage projeté entre Irène et Charles, je n'ai encore pas trouvé la source mais, comme tu l'as dit keikoz, Eginhard ne le mentionne pas. Par contre, les relations entre ces deux familles étaient très étroites puisque Charles fiança sa fille aînée Hruotrudis à Constantin, le fils unique de Irène. La petite princesse fut ainsi préparée à son futur rôle de basilissa, et l'on fit venir spécialement pour elle un instructeur byzantin. Finalement, le projet n'aboutit pas puisque Irène fit crever les yeux de son enfant afin de lui interdire l'accès au trône.
Je trouve étrange que l'on ait autant de détails sur les fiançailles de la fille de Charlemagne et du fils d'Irène, alors qu'Eginhard n'écrit pas une seule ligne sur celles des parents...

Cavanna en parle dans les "Fosses carolines", très beau roman sur la période et dans sa suite: "le parfum d'Irène".
Ceci dit, ça n'en reste pas moins des romans...

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Je croyais que les filles de Charlemagne ne s'étaient pas mariées!

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