Karolvs a écrit :
Il s'est trouvé face à Pétain le jour où celui-ci lui a remis la Francisque.
Sa demande de l'Ordre de la Francisque date de début 1943. Il existe aussi une fameuse photo d'une entrevue entre le Maréchal Pétain et Mitterrand (15 octobre 1942).
Concernant René Bousquet sa première rencontre avec François Mitterrand n'est pas véritablement déterminé: pendant la guerre ou en 1949 à sa sortie de Fresnes alors qu'il reprenait une activité professionnelle (avec la Dépèche du Midi notamment) ?
A son retour d'Allemagne (18 mois de captivité) il occupe un poste subalterne à la documentation de la Légion des Combattants dont il démissionnera en avril 42 avant d'être chargé des Relations avec la Presse au Commissariat au Reclassement des prisonniers... dont il démissionne encore en janvier 1943. La rupture officielle avec Vichy date de l'été 43 avec des contacts plus précis avec des résistants depuis début 43.
Karolvs a écrit :
Plus tard, ses ennemis politiques diront qu'il était en relations -voire affilié- avec la Cagoule.
Rien n'est moins établi.
S'il fallait résumer par un seul mot le parcours de nombreuses personnalités de la Résistance et du Gouvernement de Vichy je pense qu'"ambiguité" correspondrait parfaitement...
Mitterrand dans son parcours d'avant-guerre (il arrive à Paris pour ses études à l'automne 1934) a pour le moins frayé avec nombre de membres de la Cagoule. Qu'il n'y ait pas adhéré semble acquis mais pour le moins reconnaissez qu'il était très proche de beaucoup et non des moindres...
François Ménétier un des organisateurs d'un attentat de la Cagoule contre le "CNPF" (désolé pour l'anachronisme mais je ne me souviens plus du nom officiel de l'organisme représentatif du patronat à l'époque...
) était de ses proches (hasard de l'histoire ce même Ménétier fut chargé d'arréter Pierre Laval en décembre 40...puis fut temporairement arrété par la Gestapo pour être à la Libération comdamné à 20 ans de prison... d'où il sortira en quelques mois grâce à l'intervention d'un certain François Mitterrand).
Jean Bouvyer, un ami d'enfance, membre actif de la Cagoule également puis participant au Commissariat aux Questions Juives...
Le frère de François Mitterrand, Robert Mitterrand, qui se marie avec la nièce de Deloncle, le fondateur de la Cagoule...
Gabriel Jeantet membre éminent de la Cagoule était également dans ses connaissances...
Karolvs a écrit :
Pourquoi ne pas croire de Bénouville dont l'affiliation politique était aux antipodes de celle de Mitterrand, quand il a déclaré "Mitterrand était était des nôtres".
Pierre de Bénouville ? Mitterrand avait fréquenté le même collège que lui à Angoulème. Bénouville qui disait "j'ai connu et apprécié les efforts des cagoulards qui voulaient ouvrir les yeux de leurs compatriotes" " j'ai été mêlé à toutes les histoires de la Cagoule" ...
Et ceci sans oublier Eugène Schueller (le fondateur de l'Oréal et banquier de la Cagoule (l'Oréal qui après la Libération permettra un reclassement professionnel à beaucoup d'ex-cagoulards) qui en 45 permettra à François Mitterrand de devenir rédacteur en chef d'un magazine féminin...
Epoque troublée où les horizons politiques se confondent souvent: la Cagoule elle-même n'échapera pas à la règle puisqu'il est classique de dire qu'un tiers de ses membres rentrera dès 1940 dans la Résistance (non gaulliste...), un tiers dans la collaboration... et le dernier tiers pourra répondre comme l'Abbé Sieyès "J'ai vécu" ...
Une époque où la Cagoule voit ses projets découverts et ses membres arrétés en 1937 par un certain Pierre Bonny... le même que celui de la bande Bonny/Lafont (la Gestapo française de la rue Lauriston...), une guerre où Deloncle pourtant chantre de la Collaboration se retrouve abattu en janvier 44 par les Allemands...
Force est d'admettre que Mitterrand était en contact répétés et prolongé avec plusieurs membres de la Cagoule. Il est à mon sens l'archétype et le meilleur résumé que l'on puisse faire de cette période où certains passaient des Fleurs de Lys au Drapeau Bleu Blanc Rouge en passant par la Francisque puis la Rose au poing...
Amicalement
Crillon