Ne faisait on pas de l’examen des archives la base du travail de l’historien tandis que le journaliste était dépendant des déclarations de ses interlocuteurs ?

Cette distinction ne perd elle pas sa pertinence dès lors que les archives contiennent des documents de moins en moins intéressants et de plus en plus aisément accessibles ?

[quote="supertomate"]Je propose une limite glissante de 100 ans.
Et on fera de l'Histoire ![/quote]

"En effet, jusque-là, on était resté tributaire de la ligne de partage tracée au 19e siècle sous l’influence de l’école méthodique, et institutionnalisée depuis, entre l’histoire du temps présent et l’histoire tout court, là où pendant des siècles avait prévalu une consubstantialité entre l’une et l’autre. Comme l’écrivait l’historien du 19e siècle, J. Thiénot, « le domaine de l’histoire, c’est le passé ; le présent revient à la politique et l’avenir appartient à Dieu ». De là la division du travail communément admise : à l’historien l’investigation savante, patiente et en profondeur sur le passé, au journaliste le champ de connaissance ondoyant de l’immédiateté. Au second de collationner l’information, de la disséquer, de l’ordonner, mais sans être en mesure de soumettre l’enchaînement des événements à une véritable analyse critique et encore moins à une grille d’interprétation dûment validée, comme sait le faire le premier.[/quote]

(François Bédarida, "Le temps présent et l'historiographie contemporaine", [i]Vingtième siècle. Revue d'Histoire[/i], n°69, 2001)
https://shs.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2001-1-page-153?lang=fr

Je propose une limite glissante de 100 ans.
Et on fera de l'Histoire !

C'est une idée que nous allons examiner. Je ne suis pas contre.

[quote="Odysseus_"]La limite chronologique a été modifiée en 2020 pour être fixée à l’an 2000.
Plutôt que de devoir réajuster périodiquement une date fixe, ne serait-il pas plus simple d’adopter une règle mobile, par exemple un recul constant de 20 ans ?
Cela présenterait plusieurs avantages :
- éviter de relancer le débat à intervalles réguliers,
- permettre à la limite de suivre naturellement l’écoulement du temps,
- conserver un recul suffisant pour traiter les événements avec la distance nécessaire, tout en ouvrant la possibilité de discuter de thématiques récentes, déjà entrées dans le champ de l’histoire.

Concrètement, avec une limite glissante de 20 ans, nous serions aujourd’hui arrêtés à 2005 ; or, les événements de 2001 à 2005 figurent déjà dans les manuels scolaires et font l’objet d’études universitaires.[/quote]

Cela me semble une bonne méthode en effet.

La limite chronologique a été modifiée en 2020 pour être fixée à l’an 2000.
Plutôt que de devoir réajuster périodiquement une date fixe, ne serait-il pas plus simple d’adopter une règle mobile, par exemple un recul constant de 20 ans ?
Cela présenterait plusieurs avantages :
- éviter de relancer le débat à intervalles réguliers,
- permettre à la limite de suivre naturellement l’écoulement du temps,
- conserver un recul suffisant pour traiter les événements avec la distance nécessaire, tout en ouvrant la possibilité de discuter de thématiques récentes, déjà entrées dans le champ de l’histoire.

Concrètement, avec une limite glissante de 20 ans, nous serions aujourd’hui arrêtés à 2005 ; or, les événements de 2001 à 2005 figurent déjà dans les manuels scolaires et font l’objet d’études universitaires.

Bien vu, j'ai modifié.

Je suis tout aussi rapide que Barak...

En allant relire la charte du forum, je me suis aperçu que la limite temporelle y était toujours de 1991.

Belle soirée.

Tout vient à point à qui sait attendre :mrgreen:

[quote="Jean-Marc Labat"]La date temporelle du forum était le 31 décembre 1991, les sujets postérieurs pouvaient être évoqués dans le salon géo-politique.

Cette date est désormais le 31 décembre 2000.[/quote]

Quasi un an après je découvre ce message. J'ai envie de dire "enfin", car je l'avais réclamé à plusieurs reprises.
Bon ben, j'ai plus qu'à !

En tout cas c'est une très bonne idée!!!

Nous avons considéré que les conséquences des attentats de 2001 étaient toujours d'actualité et que donc ce n'était pas encore du domaine historique.1991 nous évitait de lancer des polémiques sur le Rwanda ou l'ex-Yougoslavie qui sont suffisamment froids pour en parler avec le recul suffisant, ce qui explique le choix de la fin de l'an 2000.

Sur le fond, je me réjouis de cette décision.

Sur la forme ma curiosité est naturellement en éveil (sans doute en raison de l'esprit critique qui fonde la démarche de l'historien...). Pourquoi effectuer ce changement ? pourquoi le faire maintenant ? pourquoi retenir la borne 2000 (parce que c'est un nombre rond ou à cause des attentats de 2001 ??) ?...
Il serait intéressant de connaître quels sont les arguments pour et contre qui ont été échangés sur ces sujets...

Je serais très reconnaissant à la modération si elle voulait biennous livrer les tenants et aboutissants de cette affaire ...

Concernant son ouvrage, Le Goff ne semble pas remettre en question la périodisation, il la relativise et montre qu'elle n'est pas immuable.
Il avait déjà cette idée dans son ''long Moyen Age''

Les soucis pédagogiques, et de ce fait d'ordonnancement intellectuel, commande l’intérêt de la périodisation tout comme l'histoire du temps présent et les avancées historiographiques contribuent à bouger ces frontières du temps.

[quote="PAC"]Question à laquelle vous répondez fort bien : ça simplifie l'histoire. Et juste pour cette raison, l'histoire est et restera découpée en tranches.
[/quote]

La chose ne se pose pas ainsi ; le découpage n'est qu'affaire de pédagogie et d'intelligibilité, l'étude de l'Histoire impose de faire tomber les bornes chronologiques qui sont par définition restrictives et contraignantes.

Et je rajoute que c'est une très bonne initiative ; depuis que je fréquente le forum je suis devenu prof et c'est vrai qu'à côtoyer les programmes on se rend compte que l'Histoire récente occupe un part non négligeable de notre temps. C'est assez intriguant quand un événement que l'on a connu dans l'actualité à l'âge des élèves se retrouve dans un bouquin d'Histoire que l'on doit enseigner... La vache le coup de vieux derrière les oreilles lol