Skipp a écrit :
julien a écrit :
Petite remarque. Il n'y a pas que les "Indiens" qui utilisent ce système.
Les Germains aussi et donc nous :
Bernard = Ours fort
Adolf = Loup
...
D'ailleurs tout prénom a sa signification... et parmi ces significations beaucoup sont en rapport avec les animaux et ce partout sur la planète et sur tous les continents.
C'est bien plus compliqué que cela.
Comment nommes-t-on les gens dans les diverses sociétés humaines.
- sur des bases religieuses : on cherche dans ce cas un protecteur à l'enfant. Que se soit un saint dans le cas des chrétiens ou un esprit dans les sociétés chamaniques. Dans le système chamanique, les esprit sont souvent des esprit d'animaux, il est logique de nommer les enfants avec des noms d'animaux et l'on prend des noms correspondants aux signes que les esprits envoient aux hommes. D'où "cheval fou", puisque l'on retient que par cet évènement, l'esprit du cheval s'est manifesté et à donné éventuellement un indice sur le caractère ou la vie future de l'enfant. Dans certaines sociétés, l'enfant reste sans nom jusqu'à ce que l'on détermine exactement quel est son totem. Ou pour être plus exact, il va avoir un nom d'enfant et lors de la cérémonie de passage dans le monde adulte on va lui décerné un nom. Pour être encore plus précis, ce n'est pas toujours la cérémonie de passage au monde adulte, c'est plutôt une espèce de baptême tardif où on reconnait qu'il fait partie du groupe, d'ailleurs, le baptême, c'est bien cela, la reconnaissance que l'enfant appartient à la communauté.
- dans ces conditions, il y a donc un nom d'enfant. Nom donné souvent par la mère pour nommer son enfant en attente du "baptême" officiel. Dans ces cas, si j'ai bien compris, il y a un "prénom intime", le nom d'enfant, un "prénom officiel", choisi par les anciens ou le chaman, plus éventuellement un nom de clan ou de groupe comme nos noms de famille actuels.
Mais, ce ne sont pas les seules manières de nommer qui existent.
- il y a aussi le nom qui sert à rappeler un ancêtre illustre. Mais dans ce cas, on peut considérer que l'on met l'enfant sous la protection de cet ancêtre et l'on rejoins peu ou prou le premier cas.
- un cas qui se rapproche, c'est celui ou l'on vas donner à l'enfant les prénoms de personnes bien vivantes qui vont servir de "protecteurs" à l'enfant ou qui vont permettre la reconnaissance de l'enfant par la société. De là, les usages résiduels de certaines régions, ou l'enfant porte le prénom de grands parent (s'ils acceptent que l'enfant porte leur prénom, c'est qu'il le reconnaissent comme faisant partie de leur famille). Mais aussi les usages de port des prénoms des parrains. Ce qui explique que parfois, l'enfant peut avoir plusieurs prénoms.
- mais le nom d'un ancêtre peut aussi avoir des buts "politiques" pour signifier que l'on attend de tel fils de chef qu'il soit aussi important que tel ancêtre illustre.
- on peut aussi utiliser le nom d'un héros ou d'un personnage illustre. Puisque ce nom à bien mis en valeur son porteur précédent, il n'y a pas de raison qu'il n'aide pas cet enfant. Il semblerait que certains noms cessent alors d'être portés quand une des personnes ainsi nommé se rende responsable d'actes que l'entière société réprouve.
- il y a pour finir des sociétés ou le nom est laissé à l'entière appréciation des parents et l'on voit ainsi des prénoms liés à diverses modes.
En fait, dans la plupart des sociétés nommé un enfant n'est pas chose anodine, cela signe son appartenance au groupe et il peut exister des règles fort complexes. Parfois, la liste des noms portés n'est dite qu'à quelques occasions importantes de la vie de la personne, et dans ce cas on voit apparaitre en plus le nom d'usage, le nom courant que l'on va utiliser usuellement pour appeler la personne.
Bien entendu, on sait que ces systèmes ont existé puisqu'ils ont perduré jusqu'à nous. Mais comme la souligner DESHAYS Yves-Marie, nous ne pouvons que spéculer pour savoir si toutes les sociétés préhistoriques se sont servies de ces systèmes ou si elles n'en utilisaient pas d'autres encore différents.