Totalement d'accord avec le message de Dindonneau, message très intéressant qui remet bien les pendules à l'heure.
Personnellement (et donc subjectivement) j'ai un gros doute sur cette soit disant prééminence de l'intelligence humaine et sa supériorité.
Parce que oui, quand on parle d'intelligence, on a tendance à oublier qu'il s'agit d'un concept purement anthropique et auquel on donne une définition très anthropocentré.
Innover, développer des connaissances et des techniques, conquérir et exploiter des territoires et des ressources seraient les preuves indéniables de notre intelligence supérieure au reste du vivant. C'est une vision très ancrée historiquement, notamment sous une certaine forme dans le Christianisme, et en particulier lors de la période moderne et contemporaine.
Mais quand on y réfléchit, et que l'on constate à quel point cette "intelligence" nous a permis de nous multiplier, d'exploiter les ressources d'un monde fini jusqu'à en envisager la pénurie, de menacer la viabilité de ce monde pour notre propre espèce, je me demande si cette intelligence est si adaptée et performante qu'on ne le pense habituellement.
On a tendance à croire que vu le pouvoir que nous donne cette intelligence sur notre environnement et les autres espèces, elle est nécessairement un avantage. Pourtant, ce que nous faisons, c'est surtout détruire cet environnement.
A long terme, il n'est pas si évident que cette intelligence soit si avantageuse que ça pour la pérennité de notre espèce. On peut ce demander si cette intelligence n'est pas une sorte d'anomalie de l'évolution, un débordement, quelque chose qui s'est emballé.
D'un autre côté, parce que les autres animaux n'ont pas la capacité d'abstraction et la curiosité qui font la spécificité de notre espèce, on a tendance à les penser non intelligents, ou au mieux moins intelligents. Là encore définir l'intelligence n'est pas évident. Une bactérie extrêmophile qui survit dans les cheminées volcaniques toxiques loin de la lumière du soleil sur la dorsale océanique est-elle stupide? Une espèce qui vit en équilibre avec les autres dans sa biosphère, équilibre de symbioses et de prédations qui rendent un milieu naturel stable, permettant aux espèces qui la composent de se pérenniser sur le long terme, est-elle moins adaptée, moins intelligente que nous?
Dans la nature, peu d'espèces ont la capacités d'outrepasser les équilibres qui maintiennent la stabilité des milieux dans lesquels elles vivent, en tous cas de façon durable. En avoir la capacité et surtout sans vraiment pouvoir contrôler ladite capacité est-elle vraiment un signe d'une supériorité?
Pour revenir à la préhistoire, nous avons de nouveau repoussé l'époque de l'apparition d'homo sapiens dans le temps, soit des hominidés qui avaient à peu près les mêmes facultés intellectuelles que nous. Cela signifie que pendant 200 000 ans sinon plus, l'être humain a vécu dans son milieu sans le déséquilibrer outre mesure (cette affirmation est à nuancer par la disparition de la macro faune qui correspond au moment où Homo Sapiens s'est répandu sur Terre). Et en 5000 ans, la civilisation, expression ultime de "l'intelligence" humaine, a changé la face du monde et perturbé ses équilibres.
Et je suis loin de penser que les hommes de la Péhistoire étaient moins curieux, réfléchis que nous.

L'art préhistorique dénote une grande sensibilité des hommes d'alors , une capacité d'abstraction, une conceptualisation du monde qui les entourait.
Ainsi peut-être faut-il distinguer ce qu'on appelle l'intelligence humaine et le phénomène de la civilisation qui n'en est qu'une expression parmi d'autres.
Je sors un peu du cadre historique avec mes réflexions, mais cela me pose toujours des problèmes de définition lorsque l'on parle de "l'intelligence humaine".
Au fond, pour résumer mon propos en images:


au fond où est l'intelligence entre les espèces qui vivent dans le milieu de la première image, et celle qui a créé la seconde?
Citer :
C'est surtout la mentalité actuelle individualiste. Malheureusement, avec l'arrêt du service militaire obligatoire cela ne va pas aller en s'arrangeant.
bien sûr, tout ceci est du à l'absence de service militaire, pas du tout à un système économique et social qui fait de la réussite personnelle (et de la compétition entre individus donc), de l'accumulation personnelle de richesses et de la propriété l'alpha et l'oméga de son fonctionnement...
Et puis c'est bien connu que ce problème d'individualisme et de repli sur soit est un problème qui concerne uniquement la France... Il faut voir au-delà de son petit microcosme.