Atlante a écrit :
Est-ce que la théorie du "grand bond en avant" évoque quelque chose à quelqu'un ?
Ça se serait produit il y a 40 à 50 000 ans avec l'apparition, entre autres choses, des peintures pariétales. J'ai pioché ça dans un roman (ultra récent et dont l'auteur est généralement hyper bien documenté) et j'ai bien conscience que c'est un roman, pas une étude scientifique. Mais ça m'intrigue parce que c'est, au fond, assez juste. Le genre Homo existe déjà depuis plusieurs millions d'années, les premiers humains modernes (mettons qu'on y englobe Sapiens, Neandertal et Denisova) depuis 100 000 à 200 000 ans, et là, presque d'un coup (même si s'étale certainement sur quelques milliers d'années), éclosent de concert des évolutions majeures en des points multiples (ce qu'il est important de souligner).
La révolution artistique paléolithique datée d'il y a 45-50 000 ans est un concept qui a volé en éclat il y a environ 15-20 ans. En fait, cela correspondait à une chronologie basée sur l'Europe où tout à coup apparaissent un tas de concept. Sauf que depuis, la plus vielle grotte ornée connue date d'il y a 70 000 ans et elle est indonésienne. La plus vieille manifestation artistique dans une grotte vient d'être attribuée aux néandertaliens et elle date d'il y a 170 000 ans. En fait, pris séparément les uns des autres, toutes les manifestations de cette "révolution" artistique, culturelle, cultuelle sont apparues plus tôt dans d'autres contrées : Afrique ou Asie, et chez d'autres que les sapiens. Bref, pour ce que j'en sais ce concept est caduc.
C'est dit clairement sur la page wikipedia sur
l'Art préhistorique.Citer :
Les origines de notre espèce Homo sapiens sont certainement africaines et remontent à 200 000 ans. La théorie de la « révolution symbolique » (apparition du langage, de l'art et des comportements modernes il y a 40 000 ans) qui s'est imposée au terme d'un siècle d'exploration des origines de l'art préhistorique s'est effondrée, notamment avec la découverte dans les années 2000, de parures réalisées sur coquilles marines de Nassarius gibbosulus (en) et datant du Paléolithique moyen entre −100 000 et −50 000 ans. De plus, la datation de l'art préhistorique connaît actuellement de nombreux bouleversements, une datation ou découverte isolée, appelées unicum, étant toujours contestable. La datation des œuvres artistiques fait d'ailleurs l'objet de nombreuses recherches : datation directe (par le carbone 14 — charbon de bois, os —, résonance magnétique nucléaire, thermoluminescence sur du silex ou de la calcite chauffés), datation indirecte (grâce au contact des figures avec des couches d'habitat datées ou attribuées à une culture donnée, ou à l'obturation de la caverne ; datation par le carbone 14 ou par l'uranium-thorium des concrétions — calcite, oxalate de calcium — déposées sur les œuvres), chaque méthode de datation ayant des domaines d'applicabilité et des difficultés propres
Malgré tout, certains utilisent encore ce concept :
Le Grand Bond en avant (anthropologie)Et certains préhistoriens pensent encore que ce concept est valide et représente quelque chose :
Le grand bond en avant !D'ailleurs, je me suis servi de certaines choses lues dans cet article (et dans ce dossier "Pour la science") tout au long de plusieurs de mes interventions sur ce fil.
Citer :
Il y a 50 000 ans, les moyens techniques dont les humains disposaient pour vivre se sont soudain complexifiés. Pourquoi ? L'amélioration de l'intelligence a joué un rôle, mais elle n'explique pas tout. L'apprentissage social et la taille des populations furent aussi essentiels.