Depuis un peu plus d'une décennie les études de l'ADN ancien sont utilisés en anthropologie pour améliorer la compréhension des filiations entre les diverses espèces (animales ou humaines), mais aussi à l'intérieur de ces mêmes espèces, Ces études apportent beaucoup de renseignements, mais, du fait de la méconnaissance du public, celui-ci à tendance à extrapoler ces résultats ou, au contraire, à les rejeter car il ne les comprend pas. L'analyse de cet ADN ancien est réalisé par des paléogénéticiens. Il s'agit de généticiens spécialisés dans les spécificités de ce type d'études.
Avant toute chose, il convient de garder à l'esprit que l'ADN est facilement détérioré au fil du temps. On ne trouve donc que des séquences courtes encore intactes. Les études portent sur des séquences entières, elles ne seraient pas exploitables sur des fragments partiels.
Dans nos cellules, il y a 2 types d'ADN. Le premier, l'ADN nucléaire, parce qu'il se trouve dans le noyau de la cellule porte le message génétique qui sert au bon fonctionnement de notre corps et de ses cellules. Le second, l'ADN mitochondrial, se trouve dans les mitochondries qui sont des minuscules organites inclus dans nos cellules. Il se transmet essentiellement par voie matrilinéaire. Comme, il y a plus d'ADN mitochondrial que d'ADN nucléaire, on va rechercher préférentiellement des séquences du premier. La séquence de référence actuelle de l'ADN mitochondrial est longue de 16569 paires de bases.
Les études portent toujours sur des sections non codantes de l'ADN. La raison en est simple, les sections codantes sont contraintes par la sélection naturelle. Certains gènes n'existent ainsi qu'en quelques allèles différents. Hors de cette bibliothèque restreinte, il n'y a pas de vie possible. Les sections non codantes ne sont pas tenues par de telles contraintes et peuvent donc muter tout à loisir.
Mais, on se retrouve rapidement devant une nouvelle contingence. Il faut que la section recherché a une certaine variabilité. Une portion non variable n'apporterait pas d'informations sur la filiation entre les divers fossiles. Une portion trop variable, par exemple qui varierait à chaque génération, perdrait tout intérêt au bout d'un certain nombre de générations. Il faut aussi que cette variabilité soit bien décrite et bien connue, c'est le cas par exemple des « régions hypervariables I et II ». Elles sont respectivement longues de 400 et 250 paires de bases.
De tout cela que faut-il retenir ?
- Que malgré le fait que 246 millions de paires de bases composent notre ADN, il est normal que les analyses portent sur de courtes séquences.
- Qu'elles sont probantes, malgré le fait qu'elles portent sur de courtes séquences.
- Qu'elles ne concernent que la filiation matrilinéaire. La filiation patrilinéaire impose de faire des analyses de l'ADN nucléaire, ce qui est impossible sur de l'ADN trop ancien.
http://anthro.unige.ch/fr/cours/1333/doc/corboud/MODULE-10/ADN-ancien.pdf
http://bmsap.revues.org/document524.html
http://www.didac.ehu.es/antropo/2/2-1/Keyser.pdf
http://ist.inserm.fr/BASIS/medsci/fqmb/medsci/DDD/6238.pdf