JMTARDIF a écrit :
mais sa volonté de pouvoir absolu, de domination, me semble-t-il, a été comme la matrice des dictatures du XIXe et XXe siècles.
Vous semblez suggérer que les dictateurs suivants ont eu besoin de lui pour trouver comment établir une dictature. Comme si Hitler et Staline avaient eu besoin de conseils pour établir les pires dictatures que l'histoire ait connu... (En inventant au passage la police politique omniprésente et l'encadrement policier "au plus proche" des citoyens.)
Pour ma part je trouve que Napoléon a transformé et rationalisé la France dans tous les domaines, en faisant le pays le plus moderne de son époque, avec des réformes qui la structurent encore aujourd'hui.
Organisation qui a servi de modèle de rationalité à la moitié de l'Europe, et au delà. On ne peut pas lui enlever ça.
Pour les Français, qui ne s'y trompaient pas, il représentait la garantie de conserver les acquis de la Révolution, tout dictateur qu'il fût. (C'est un peu paradoxal, mais cela apparait par exemple au cours de la Campagne de France, où les faubourgs ouvriers de Paris demandent des armes, entre autres indices.)
Je pense que le reproche le plus grave qu'on peut faire à Napoléon est son échec final. Absence de stratégie et d'un objectif final acceptable (bon gré mal gré) par l'Europe entière, initiatives folles comme le blocus continental ou la campagne de Russie, mégalomanie, la catastrophe finale à coûté très cher à la France, sur le long terme. (Sans parler de tout ce que la Prusse, qui allait devenir le cauchemar européen du 20 siècle, doit à la famille Bonaparte.)
Ce qui n'empêche pas de s'intéresser aux détails de l'aventure et aux réussites de son génie militaire. Cela sort suffisamment de l'ordinaire pour susciter l'intérêt.