Tolan a écrit :
Votre conclusion serait bonne si vous estimez qu'un brestois, au moyen-âge, a autant de chance de se marié avec une européenne de l'est que de se marier avec la fille de son voisin...
L'aspect géographique est donc primordial.
J'ai retrouvé plus de 2 000 ancêtres, dans un rayon de 30 km à la ronde, et ceci sur 400 ans. J'en ai un ou deux qui viennent d'un peu plus loin, mais jamais à plus de 100 kms. Donc je ne crois pas qu'on descende de tous les européens de l'an 800.
Et même, de Charlemagne, c'est pas gagné!
Ce n'est pas que MA conclusion.
Pour mieux comprendre, vous devriez lire l'article mis en lien par Polycarpe, qui est moins mathématique et plus illustré :
http://www.notretemps.com/loisirs/genea ... agne,i1355En fait ce n'est pas qu'une question de statistique : il y a aussi le phénomène des mariages entre nobles, un phénomène qui a commencé dès le haut Moyen Age, et qui aboutit au fil des siècles à ce résultat : les familles nobles sont toutes apparentées, et il y a forcément, plusieurs siècles en arrière, dans chacune d'elle, un ancêtre de haute lignée, apparenté à une famille régnante. Et être apparenté à une famille régnante, c'est descendre de Charlemagne.
Cet article indique en effet que Saint Louis descendait non seulement de Hugues Capet, lui même descendant de Charlemagne, mais que Charlemagne se retrouve plusieurs centaines de fois dans l'arbre généalogique de Saint Louis, sur d'autres branches de ses ancêtres.
En fait la noblesse d'Europe est fortement consanguine.
(blague à part, pensez à la reine Victoria qui a transmis le gêne de l'hémophilie à une flopée de grandes familles européennes, en particulier à la tsarine de Russie, pour son malheur.)
Votre description de vos ancêtres relève de l'exception. C'est vrai que le menu peuple se mariait souvent à un conjoint de la région proche, mais que TOUS vos 2000 ancêtres en remontant 400 ans en arrière se tiennent dans un rayon de 100 km est un cas vraiment très rare. (Avec le phénomène de l'exode rural au 19ème et au 20ème, les gens se sont davantage mariés à "ceux de la ville" puis d'une ville à l'autre - avec des concitoyens provenant d'autres villes...) Et ce phénomène a existé bien avant le 19ème siècle : il ne faudrait pas sous-estimer la mobilité des gens au Moyen-Age, par exemple.
malgré tout, êtes-vous sûr que dans ces 2000 ancêtres il n'y a en a aucun de petite noblesse ? Parce que dans ce cas vous retombez sur l'explication précédente : dans les familles nobles le nombre de descendants de Charlemagne doit s'approcher de 99%.
De fait, à cause de ce phénomène (millénaire) des mariages à l'intérieur de la noblesse, vous avez effectivement davantage de chances de descendre de Charlemagne que de son valet de chambre.
Citer :
Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on peut descendre des milliards de fois d'un même couple de l'an 800, et pas du tout d'un autre s'il a vécut à plus de 2000 kms!
Pas des
milliards de fois d'un même couple, sur 12 siècles il n'y a que 36 générations. Mais effectivement vous pouvez descendre plusieurs milliers de fois d'un même couple.
Donc vous avez raison, il y a des exceptions statistiques, et aussi le fait que l'Europe a connu de nombreuses vagues d'apport de sang neuf. - demandez vous par exemple pourquoi les Espagnols et même les Provençaux ont si souvent le teint bronzé et les cheveux très bruns.
C'est ce qui explique que nous ne descendons pas tous de Charlemagne. Mais le chiffre de 90% ne me paraît pas délirant. Pour la France et l'Allemagne ça ne me choque vraiment pas. Par contre je pense que ce pourcentage doit être plus faible si on prend la Bosnie ou la Roumanie. (Et encore, quand on regarde jusqu'où les familles nobles allaient se marier au Moyen-Age, on est souvent surpris des distances.)
@Tirésias : lisez-donc l'article signalé, ça va vous remettre d'aplomb ! Il y a moins de maths !