Jerôme a écrit :
L'un de mes meilleurs amis vient d'écrire un petit texte sur la mort du roi soleil. Voilà donc ce texte
Réflechir sur la mort, la médecine et la culture, l'agonie de Louis XIV est peut-être un peu juste. Pour de plus y réfléchir via la philosophie il existe des textes -pour la mort- de Platon, Epicure, Sénèque, Confucius, Pascal, Camus...
Ce que vous présentez est dans un style narratif et les raccourcis un peu étonnants.
Citer :
la différence essentielle est que nous sommes devenus des barbares, mais que nous sommes bien soignés. Notre époque est comme un hôpital ultramoderne, peuplé d’hommes de Cro-Magnon, au milieu des ruines de la culture.
Rien de philosophique, un avis discutable tout au plus et un style ampoulé.
Pour les "sentiments contradictoires qui agitent l'homme" : rien de nouveau mais une évidence.
Citer :
où une boîte d’antibiotiques suffirait à soigner le mal du roi ; de l’autre, il est confondu par la supériorité écrasante et générale du XVIIème siècle : élévation des sentiments, piété, délicatesse de l’expression, hauteur de vue, beauté de la langue ;
"IL" fait une sorte de comparaison entre des antibiotiques et les sentiments élevés, la piété etc.
Je ne vois nulle philosophie. Louis XV aussi a eu un décès qui aurait pu être évité de nos jours comme bcp de souverains et dans ces moments j'ai comme un doute sur la beauté de la langue. Pour l'élévation, il est un peu temps car il va y avoir des comptes à rendre voici tout ce qui fait la différence.
Citer :
il faut imaginer aussi la splendeur des lieux où se déroule cette agonie poignante.
A-t-on idée de spectacle plus grandiose qu’un coucher de soleil sur les façades mordorées du château de Versailles ?
Je ne pense pas que ceci ait effleuré le moribond, pas plus que les courtisans présents un peu gêné par l'odeur. Tant qu'à trouver un chouette coin, perso Versailles n'aurait pas emporté la timbale, château mort à ce moment (une semaine d'agonie, tout le monde ou presque avait fichu le camp). Pour le mordoré du crépuscule, on repassera : le roi est DCD au matin vers les 8 heures passées ; ça la fiche un peu mal. Reste un sentiment de déjà lu.
Citer :
Tout se passe comme si la somme immense d’intelligence et de sensibilité qui avait été investie dans l’Art et la Pensée, les mœurs et la conversation humaines, la spiritualité et l’agrément des manières...
Rien de plus commun que la mort ; pour le reste le monde n'a pas attendu le décès de Louis XIV pour penser, pour se transcender dans les arts et le savoir vivre comme le savoir causer n'est pas né au XIIème.
Citer :
mais dans un monde qui n’offre plus rien qui vaille vraiment de vivre. Car entretemps, la civilisation proprement humaine a disparu."
Le fameux "c'était mieux avant" a déjà été optimisé par un journaliste dans un bouquin... Dommage que la civilisation ait disparu, je ne m'en étais pas rendu compte. C'était donc ça...
Il est vrai qu'avant il faisait bon vivre comme des manants, voire ses enfants passer, avoir peu de pitance, être taxés jusqu'à la moëlle, entravés comme des animaux, ignorants du mot "liberté" sans compter avec "solidarité".
Lors des chasses, voir ses champs dévastés, lors des conflits (ce que fut pour ainsi dire tout le règne de Louis XIV) un grand plaisir de voir des régions comme l'Alsace, la Lorraine et autres où il fallu plus d'un demi-siècle pour pouvoir replanter et récolter. Heureux temps que celui des dragonnades, celui où nos penseurs huguenots trouvèrent asile ailleurs, les joyeuses famines avec à Versailles une cour de parasites entretenus par le peuple.
Agréable lecture car j'en déduis comme Monsieur Jourdain avec sa prose, que j'ai été philosophe agrégé toute ma vie et ceci sans le savoir. Maintenant ceci m'a-t-il appris quelque chose que j'ignorais (c'est mon "truc", apprendre...) ?
La réponse est hors les balises temporelles du Forum.