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Claire Guéville, responsable lycées du SNES, le 06/03/21, à propos des deux enseignants de l'IEP de Grenoble accusés d'être islamophobes* : "L'islamophobie est un racisme largement ancré dans les pratiques coloniales de l'empire français. On en paie aujourd'hui les conséquences".
À la question de savoir quelles conséquences : "Et bien de mon point de vue ces deux collègues sont négationnistes".
Négationnistes, rien que ça. Négationnistes.
Parce que de l'autre coté du spectre politique l'emphase et l'exagération n'existent pas ? Vous voulez commentez l'usage du concept de "Khmers vert" à propos du semi-succès électoral des écologistes ?
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* Je rappelle que l'islamophobie, terme gigogne développé pour des raisons idéologiques, n'est pas à ma connaissance une opinion punie par la loi. On a le droit de dire "je déteste l'islam" comme "je hais le catholicisme" ou "j'abhorre le bouddhisme" sans être condamné, et c'est heureux même si en réalité l'affaire Mila - autre fantasme d'extrême-droite ? - semble bien montrer qu'un tel discours appliqué à l'islam est gratifié d'une lourde sanction sociale...
Donc le fait que l'Islam soit devenu l'obsession politique de la droite, dans la moindre de ses expressions, la plus archi minoritaire soit-elle, ne doit pas du tout être prise en compte. On peut continuer longtemps à botter en touche, à faire comme si la France n'avait pas de problèmes avec l'Islam et s'indigner qu'il existe dans cette communauté des réactions haineuses. Mais la problématique est plus vaste et complexe que les indignations médiatiques et la montée en épingle des faits divers, aussi scabreux et honteux soient-ils.
Vous voulez parler des problèmes de l'Islam ? Il faut définir ce qui pose problème.
Si c'est l'Islam en tant que religion c'est une position qui va à l'encontre des valeurs fondamentales de la République (quand on sait que la plupart des islamophobes se drapent dans ces valeurs pour agiter leur rejet viscéral de cette religion il y a de quoi rire).
Si c'est la galaxie de l'Islam fondamentaliste et terroriste c'est tout à fait cohérent et je pense fait largement consensus. Je n'ai pas connu de hordes de gauchistes venus défendre les assassins qui ont sévi en France, ni de réseaux d'extrême gauche leur fournissant des armes... contrairement à l'extrême droite d'ailleurs.
Pierre Conesa parle très bien de ce problème de la France avec son Islam, de l'incapacité à voir la globale bonne intégration d'une grande communauté, pour ne se focaliser à longueur de Unes, d'antenne et de discours que sur les dérives criminelles.
A mon sens ce qui se passe aujourd'hui n'est qu'une nouvelle fixette sur l'Islam, un nouveau hochet médiatico politique dont les bénéfices sont avant tout électoralistes. On luttera contre l'islam radical quand on aura révisé nos alliances diplomatiques, pour le moment on pave le terrain de l'extrême droite.
Duc de Raguse a écrit :
Par contre, ce sont bien les lubies nord-américaines qui "infectent" actuellement les Universités françaises (l'usage de l'écriture inclusive en témoigne également) - d'autres intervenants ont apporté un certain nombre de choses depuis -, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
Cela fait partie de la galaxie des NMS (nouveaux mouvements sociaux) ; ils se caractérisent en effet par de nouvelles préoccupations, beaucoup plus moraux... Mais rappelons-nous quelle était la nature des anciens mouvements et ce qu'il en reste. Renverser la société capitaliste n'est plus d'actualité, les lois du marché sont désormais absolues et indépassables. Que reste-t-il comme perspectives à l'heure de l'ubérisation, de l'austérité et de la flexibilité ? Des mouvements solubles dans le libéralisme qui ne remettent pas en question l'hégémonie du marché.
Ces questionnements, ces indignations évitent de se poser des questions sur la situation de la pensée politico-économique aujourd'hui. Vous voulez de l'ostracisme ; allez défendre une position économique non orthodoxe sur un plateau de télévision, vous verrez que la cancel-culture a des grands frères dans des structures politico-médiatiques bien assises.