Attention à la tournure que risque de prendre cette discussion - pour paraphraser Narduccio.
Avant de débuter la moindre discussion, il me semble judicieux de bien définir ce dont nous parlons afin d'éviter d'éventuels malentendus et incompréhensions.
Lorsque les détracteurs de l'usage du terme d'"islamo-gauchisme" écrivent que celui-ci n'a jamais été défini, c'est faux, bien entendu.
Même si la définition qu'en donne le sociologue P-A Taguieff en 2002 ne fait pas l'unanimité au sein de la communauté universitaire, elle a le mérite d'exister.
Le contexte géopolitique de ces vingt dernières années au Proche-Orient (guerres israélo-arabes, guerres en Irak, Afghanistan, etc.) et ses destabilisations successives (sans oublier des "printemps arabes") ont importé en France, par des explications particulièrement fallacieuses et scabreuses de certains politiques, essayistes, voire simples polémistes , une explication sociale et culturelle de la mise à l'écart des populations immigrées - et souvent musulmanes - dans les différents territoires français de manière volontaire (on pense bien entendu aux couronnes de banlieues des grandes métropoles du pays, mais pas que).
D'un point de vue international, mais également par un "plaquage" national - qui n'a rien de réel -, certains idéologues (politiques ou pas) ont choisi d'entrer dans une démonstration que la France était pays islamophobe. Certains, d'ailleurs, ne sont pas loin de défendre que les attentats terroristes d'après 2012 ne sont que des conséquences de cette islamophobie d'Etat.
Inutile d'ajouter des noms, mais nous les trouvons dans les rangs des partis et mouvements d'extrême-gauche.
Ainsi la défense de la cause palestinienne contre l'hydre israélien (soutenu par un Occident impérialiste) d'un point de vue international se mue souvent, au niveau national, avec la critique d'une France islamophobe, dirigée majoritairement par des blancs (chrétiens et juifs, même s'ils ne le sont pas...) produisant volontairement un système de domination économique, sociale et culturelle sur des minorités musulmanes volontairement "parquées" dans des espaces périphériques. Bien entendu un antisémitisme primaire accompagne la démonstration.
Ainsi, à la traditionnelle lutte des classes marxiste s'ajouterait - même si les marxistes orthodoxes ne veulent pas, à juste titre, en entendre parler, car elle mine totalement la théorisation du cher Karl (surtout au niveau des religion et des nationalités)- une coloration ethnique et, même, religieuse.
Ce problème ne vient pas des Universités, mais bien de la société et de l'ignorance crasse qui y règne actuellement : comment croire que les immeubles construits dans les années 1960 - synonymes de progrès dans des conditions d'habitation alors inconnues à l'époque dans les quartiers historiques des grandes villes (sanitaires, eau chaude courante, pièces spacieuses, etc.) - font partie d'un plan délibéré pour parquer les population immigrées dans l'objectif de les dominer ?
Je passe l'anecdote (?) de gamins de ces banlieues qui pensent, aujourd'hui, que le terme "juif" en langue française signifie "voleur" et qu'ils contrôlent tout dans le monde et, forcément, en France. Leurs quartiers constituant, d'une certaine manière, les territoires autonomes palestiniens de France...
Actuellement, certains universitaires - très minoritaires - peuvent développer cette théorie dans leurs enseignements ou dans les travaux de recherche donnés à leurs étudiants. C'est un fait et certainement pas une lubie !
C'est assez simple à comprendre, sauf que depuis quelques temps des théories - souvent issues d'un monde anglo-saxon profondément inégalitaire (par définition) - nouvelles sont venues infecter les bancs de l'Université française : "féminisme ethnique", "intersectionnalité" ou encore "décolonialisme" (et j'en passe...).
Celles-ci ont été ajoutées - sans une once de définition préalable - à ce concept d'"islamo-gauchisme", rendant son intelligibilité très délicate actuellement, puisque recouvrant désormais tous ces éléments. Cela ressemble davantage à une nébuleuse qu'autre chose.
Cependant, on peut y voir une critique systématique de la France. Ce n'est plus de la simple "repentance", mais un vrai jeu de massacre...
Certains universitaires ont lancé un appel au mois de novembre dernier afin de lutter contre ces dérives visibles à l'Université.
On peut y lire leur demande ici (il faut préciser que ces personnes ne sont ni d'extrême-droite, ni "fascistes") et constater qu'il y a un vrai problème à l'Université, même s'il ne semble pas être vécu par les uns et les autres de la même manière.
https://manifestedes90.wixsite.com/monsite/accueil-1Il semble, malheureusement, que Mme Vidal n'a pas bien compris de quoi il s'agissait, ni comment il fallait y faire face...