Pierma a écrit :
Juste une réserve : Necker, banquier de son état, sait ce qu'est une dette mortelle, et pourtant au cours de son second "mandat" de premier ministre il n'essaie même plus de réforme fiscale … A noter que malgré une dette abyssale, Necker trouvait encore des prêteurs, preuve qu'ils ne jugeaient pas la situation irrécupérable.
Ce qui va suivre n'engage que moi, c'est très discutable.
Necker n'essaie plus rien car il n'a plus rien à attendre du "client France".
Royal, c'est fichu et le retour de sons qu'il obtient des Cahiers le conforte dans l'idée que le choix politique à venir sera d'abord un choix « d'idéaux utopiques ». On ne place pas son argent et celui de ses relations dans une telle galère.
Trouver des prêteurs, Necker peut faire jouer ses réseaux mais jusqu'à un certain point.
Louis XVI voit la situation comme
gravissime car elle met en péril le système auquel il appartient. Emprunter c'est être
débiteur . C'est avoir les mains liées face à vos créditeurs et risquer de devoir engager des "biens" matériels (territoire) et immatériels (pouvoir) que vous estimez non négociables.
Hors Necker et ses réseaux qui retirent leurs billes, que reste-t-il à l'
international ?
L'Angleterre à mal mais -il me semble, je n'ai plus les dates en tête- qu'elle soutient l'Autriche (normal, ils ont en commun les marchés des Pays-Bas Autrichiens et autres affinités). La France s'est imprudemment mise du côté des Insurgents, elle paie le prix de ce choix.
La Prusse ? Les alliances ont changé.
La Russie ? L'Espagne etc. Déroulez le tapis et vous vous apercevez que, politiquement, pour de nombreuses raisons -un peu toujours la même, son besoin d'hégémonie-, le royaume de France est isolé.
Il suffit d'attendre un peu et qui sait ? Peu ont
anticipé la voie de redressement nommée "
révolution" et ce qui va lui être intrinsèque pendant un long moment : le côté
égalitaire , une approche du mot
liberté très unique et un besoin d'expansion qui tient à liquider le problème financier par non pas des tractations mais des apports ou des soutiens (Belgique etc.) idéologiques. Si la majorité n'est pas
preneuse et bien on ira au forcing (le conflit).
A l'intérieur, une frange aisée mais
roturière s'est depuis bien longtemps lancée dans les
affaires tout autant que notre
gentry.
Louis XVI ne peut ni ne veut être le débiteur de ces personnes qui déjà jouent/agitent la possibilité de
casser la confiance. ll va être inévitable de leur avancer quelque chose.
Une particule ? Ceci ne fonctionne plus. On veut jouer sur le pouvoir de gré ou de force.
Un
Mirabeau et en parallèle les robins possèdent une particule mais le souhait est un rôle
politique . Ils sont pléthore que vous retrouverez du côté des
révolutionnaires actifs (famille de gros négociants etc.) ou encore dans
la Plaine, à exercer un poids politique. On effacera la particule, on adhèrera aux
idéaux et voilà. Le problème est que certains vont être un peu dépassé par la conclusion et balayés.
D'où les craintes à venir des
utopistes (Robespierre et autres figures) : l'utopie n'est pas un socle fiable pour qui veut spéculer avec un retour ; postérieurement vous aurez la position d'un Bonaparte : les
affairistes ? A minima (comprendre : tant qu'ils servent sans trop se servir et surtout le moins d'incidences sur la politique : ça tombe bien, il faut un régime stable et fort pour les affaires...).
Maintenant, cette vision est négociable. :-)
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