A toutes les considérations qui précédent j'ajouterais un détail que m'avait signalé un bon connaisseur de l'Italie.

La monarchie constitutionnelle manquait de racines populaires.

Quand elles n'étaient pas tentées par le communisme naissant, les classes populaires étaient acquises à l'Église. Or celle-ci est en guerre depuis 1870 avec la maison de Savoie et avec les hommes politiques libéraux qui dominent le régime.

Il n y avait pas dans l'Italie de 1870-1922 de bases populaires fortes pour défendre un régime qui n'est pas réellement démocratique (le suffrage universel est récent?).

D ailleurs en 1946-47 quand il faudra empêcher la prise de pouvoir du PCI c'est bien vers l'Église que se tourneront les américains en créant la DC. ce ne sont pas les partis libéraux qui occuperont la place...

Le fait est que Mussolini, jusqu'alors fervent anticlérical, se rapprochera du Vatican en signant les accords de Latran en 1929, mettant fin au conflit né du Risorgimento et de l'annexion des Etats Pontificaux ( la fameuse Question romaine, qui au nom du non expedit interdit aux catholiques de participer à la vie politique italienne), allant même jusqu'à rétablir les crucifix dans les écoles, suite au concordat qui est signé...

Mais c'est Mussolini qui parachève l'unité italienne, allant contre les convictions anticléricales et "anti-pape" du roi, qui effectivement n'a jamais su conquérir le cœur de ses sujets...

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Le passé change parce que nous changeons

Oui, oui, je ne modifie rien. Cette marche à été plus que piteuse, mais comme elle reposait sur un contexte de deux années de succès de la part des fascistes contre socialistes et communistes elle n'avait même pas besoin de réussir pleinement, tant le personnel politique au pouvoir était médiocre, sans autre perspective pertinente, le souverain en premier lieu.
Qui plus est, pour rebondir sur la remarque de Jérôme, il est effectivement exact que cette monarchie parlementaire était fort mal enracinée dans les catégories populaires du pays.

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Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine

« L'Italie est faite, il faut faire les Italiens », la formule est célèbre et traduit bien l'enjeu de l'unification de la péninsule par la maison de Savoie. Dès le départ, les obstacles qui se dressaient contre elle étaient considérables. Car dans la nouvelle Italie s'opposaient le Nord et le Sud, les villes et les campagnes, les catholiques et les non-catholiques, les élites et la masse. Ensemble de clivages auxquels se surimposaient de très vivaces cultures régionalistes, qui rejetaient la "piémontisation" de la péninsule.

Une politique très volontariste fut menée tant en matière scolaire que militaire (je n'entre pas dans les détails) pour fonder la nation italienne, mais la Couronne et la classe politique n'en tirèrent aucun profit... Les classes populaires boudaient la vie politique et la participation électorale était faible, quant à la vie politique, rythmée par des alliances un peu hétérogènes (on parlait de "transformisme") elle ne reposait sur aucune légitimité nationale. C'est finalement Mussolini, au dépend de la dynastie, qui a suscité un sentiment d'adhésion et de ferveur nationale dans le pays...

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Le passé change parce que nous changeons

Dans certaines régions du sud de l'Italie, on qualifie encore les carabiniers de "piemontési", donc de "piémontais"... On peut considérer que l'Italie n'est pas encore totalement un pays unifié de nos jours. Alors, en 1922...

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
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