En parallèle aux
Etudes Hollandaises (
rangaku) ou
occidentales (
yôgaku) se développèrent dès le début du dix-huitième siècle des études portant sur les caractères spécifiques du Japon en matières religieuses ou politiques, les
Etudes anciennes (
kogaku),
Etudes impériales (
kôgaku) ou
Etudes des temps impériaux (
kôchôgaku), rassemblées sous le terme d’
Etudes nationales (
kokugaku) pendant l’époque Meiji. Elles conduisaient à revenir à une pureté originelle : en matière religieuse retour sur les mythes fondateurs antérieurs au bouddhisme et, en matière politique, retour au gouvernement idéal issue de la Grande réforme (Taika) qui imposa au huitième siècle le régime des codes (ritsuryô) sur le modèle de la Chine des Tang. Les études nationales fournirent les bases idéologiques de la restauration de Meiji. Lors de la crise provoquée par l’acceptation de l’ouverture exigée par les Etats-Unis, le shogun fut, sous l’influence des études nationales, obligé de consulter l’empereur et se rendit à Kyôto en 1863. L’ordre donné par l’empereur Kômei de chasser les étrangers, impossible à exécuter, le mit en position difficile, face à la résistance de bushis de rang inférieur à l’esprit très nationaliste d’une part et à celle de grands daïmyô, ceux de Chôshû et de Satsuma en tête d’autre part.
Tandis que le consul de France Léon Roches s’employait à soutenir le bakufu, le consul britannique Harry Parkes misa sur les fiefs rebelles. C’est ainsi que seule la France répondit à la demande d’envoi d’une mission militaire destinée à former les cadres de l’armée. Cette première mission militaire se mit en place au début de l’année 1867. Elle était modeste : cinq officiers, douze sous-officiers et un homme du rang mais permit néanmoins de constituer le noyau d’une armée de terre moderne. Cette mission s’acheva en octobre 1868 sur décret impérial, après la proclamation de la Restauration en janvier et la défaite du bakufu en juillet.
Une deuxième mission fut envoyée en 1872. Elle dura jusqu’en 1880. Elle comprenait neuf officiers et quatorze sous-officiers.
Cependant la défaite de 1871 avait fait perdre de son prestige à la France et le nouveau gouvernement du Japon décida d’organiser l’armée sur le modèle prussien. La tâche en fut confiée à une mission militaire prussienne de 1885 à 1890 conduite par le major Klemens Jacob Meckel.
Le modèle prussien ne fut pas adopté seulement en matière militaire. La constitution de 1889 et le code civil étaient d’inspiration prussienne.
supertomate a écrit :
vous n'auriez pas des bouquins à conseiller ?
Pierre-François Souyri :
Nouvelle Histoire du Japon, Perrin, 2010
Pierre-François Souyri et Philippe Pons :
Le Japon des Japonais, Liana Levi, 2007
Francine Hérail :
Histoire du Japon, Publications orientalistes de France, 1986
Dictionnaire historique du Japon :
https://www.persee.fr/collection/dhjap