Au moment de la Révolution de 1789, ces tensions atteignaient leur paroxysme. Cette année-là, 1 587 vaisseaux — soit un trafic plus important que celui de Marseille, le plus grand port de France — accostèrent à Saint-Domingue sur l’île d’Haïti, le joyau des colonies françaises. Mais en 1791, gagnés par la contagion révolutionnaire, les esclaves haïtiens renversaient le régime colonial. La Déclaration des droits de l’homme (1789) et l’abolition de la monarchie (1792) condamnaient l’esclavage. Il fut aboli le 3 février 1794 par la Convention, sur proposition des délégués haïtiens. Anne-Louis Girodet peignit, en 1797, le portrait de l’un d’entre eux, Jean-Baptiste Belley, un affranchi né en Afrique de l’Ouest. Dans cette œuvre remarquable, le corps exprime toutes les tensions d’une époque.
Vêtu de l’uniforme de la Convention, Belley se tient debout devant un paysage tropical. Son visage apparaît de trois-quarts, selon les canons réservés aux nobles et aux monarques. Une étrange torsion des hanches imprime au corps une touche féminine, bien qu’un renflement marqué du pantalon souligne sa virilité.
Belley s’appuie sur un buste de l’abbé Raynal qui avait appelé à l’abolition de l’esclavage. La blancheur du marbre et la hauteur classique du front contrastent avec la peau noire et le front fuyant de Belley. Un tel «angle facial» — selon le jargon de l’époque — était considéré comme le signe d’une intelligence médiocre. Comment interpréter ce portrait? Le simple fait qu’un Africain soit représenté dans un style royal par un peintre européen marque un changement profond, mais les «indicateurs» employés par l’artiste témoignent de la tentative d’imposer une nouvelle forme de supériorité, celle de la race.
Au moment de la Révolution de 1789, ces tensions atteignaient leur paroxysme. Cette année-là, 1 587 vaisseaux — soit un trafic plus important que celui de Marseille, le plus grand port de France — accostèrent à Saint-Domingue sur l’île d’Haïti, le joyau des colonies françaises. Mais en 1791, gagnés par la contagion révolutionnaire, les esclaves haïtiens renversaient le régime colonial. La Déclaration des droits de l’homme (1789) et l’abolition de la monarchie (1792) condamnaient l’esclavage. Il fut aboli le 3 février 1794 par la Convention, sur proposition des délégués haïtiens. Anne-Louis Girodet peignit, en 1797, le portrait de l’un d’entre eux, Jean-Baptiste Belley, un affranchi né en Afrique de l’Ouest. Dans cette œuvre remarquable, le corps exprime toutes les tensions d’une époque.
Vêtu de l’uniforme de la Convention, Belley se tient debout devant un paysage tropical. Son visage apparaît de trois-quarts, selon les canons réservés aux nobles et aux monarques. Une étrange torsion des hanches imprime au corps une touche féminine, bien qu’un renflement marqué du pantalon souligne sa virilité.
Belley s’appuie sur un buste de l’abbé Raynal qui avait appelé à l’abolition de l’esclavage. La blancheur du marbre et la hauteur classique du front contrastent avec la peau noire et le front fuyant de Belley. Un tel «angle facial» — selon le jargon de l’époque — était considéré comme le signe d’une intelligence médiocre. Comment interpréter ce portrait? Le simple fait qu’un Africain soit représenté dans un style royal par un peintre européen marque un changement profond, mais les «indicateurs» employés par l’artiste témoignent de la tentative d’imposer une nouvelle forme de supériorité, celle de la race.Au moment de la Révolution de 1789, ces tensions atteignaient leur paroxysme. Cette année-là, 1 587 vaisseaux — soit un trafic plus important que celui de Marseille, le plus grand port de France — accostèrent à Saint-Domingue sur l’île d’Haïti, le joyau des colonies françaises. Mais en 1791, gagnés par la contagion révolutionnaire, les esclaves haïtiens renversaient le régime colonial. La Déclaration des droits de l’homme (1789) et l’abolition de la monarchie (1792) condamnaient l’esclavage. Il fut aboli le 3 février 1794 par la Convention, sur proposition des délégués haïtiens. Anne-Louis Girodet peignit, en 1797, le portrait de l’un d’entre eux, Jean-Baptiste Belley, un affranchi né en Afrique de l’Ouest. Dans cette œuvre remarquable, le corps exprime toutes les tensions d’une époque.
Vêtu de l’uniforme de la Convention, Belley se tient debout devant un paysage tropical. Son visage apparaît de trois-quarts, selon les canons réservés aux nobles et aux monarques. Une étrange torsion des hanches imprime au corps une touche féminine, bien qu’un renflement marqué du pantalon souligne sa virilité.
Belley s’appuie sur un buste de l’abbé Raynal qui avait appelé à l’abolition de l’esclavage. La blancheur du marbre et la hauteur classique du front contrastent avec la peau noire et le front fuyant de Belley. Un tel «angle facial» — selon le jargon de l’époque — était considéré comme le signe d’une intelligence médiocre. Comment interpréter ce portrait? Le simple fait qu’un Africain soit représenté dans un style royal par un peintre européen marque un changement profond, mais les «indicateurs» employés par l’artiste témoignent de la tentative d’imposer une nouvelle forme de supériorité, celle de la race.
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