Pour mon cour d'histoire de l'art qui est plus une initiation qu'un cours proprement dit (et sa c'est le prof qui le dit) j'aurai besoin d'un sorte de mise a jour au niveau de la période renaissance.une sorte de synthèse des évolutions dans les arts (peintures et sculptures surtout) en Flandre et en Italie.
En Italie je situe le début avec Giotto voire avec Cimabue son maitre.et jusque Raphaël.Entre ces deux figures je n'ai pu remarqué qu'un seul vrai lien:une progression vers un réalisme surtout en ce qui concerne la perspective.
En Flandre pour moi la renaissance va de Van Eyck jusqu'à..environ Vermeer
j'ai vu essentiellement un évolution au niveau des technique c'est a dire de la peinture a l'huile des supports (formats et nature) ainsi que dans la maitrise de ces technique.
Dans les deux cas il s'agit de sujet très souvent religieux.ou de commandes de mécènes.
Je n'arrive pas a relier cette période italienne au maniérisme et pour ce qui est de la période flamande...je la trouve trop superficielle.En somme...qu'est ce qui caractérise ces périodes et que je n'aurai pas mentionné?
merci d'avance

Il serait intéressant de noter l'opposition de l'art italien à celui de l'art flamand. Le premier davantage moderne pour son goût pour l'antique (reproduction d'élements architecturaux antiques dans la peinture, thèmes mythologiques greco-romains), le deuxième davantage médiéval par ses décors (architecture gothique), motifs (drapés cassants des vêtements), thèmes (monstres de jugement dernier etc ..).

merci de la réponse sa complète un peu mes notes.

Je vais essayer de préciser ces deux périodes :
- la renaissance italienne est essentiellement basée sur ce que l'on appelle le "retour à l'antique", elle fait suite aux travaux des humanistes, le retour à la pensée et aux techniques antiques, mais surtout la volonté d'oublier la période du Moyen - Age et du style roman, d'où un retour au décor gothique. Cette période comporte essentiellement des sujets religieux de part le mécénat des papes, ou des grands mécènes tels les Médicis pour Florence ou les Montefeltre pour la ville d'Urbino.
- la peinture flamande est différente de part la technique utilisée, la peinture à huile qui je le précise n'a pas été inventée par Van Eyck comme il est souvent indiqué. La peinture flamande insiste surtout sur la place du paysage dans les compositions mais elle ne met pas de coté les scènes religieuses. Il ne faut pas cependant résumer l'art flamand aux oeuvres de Bosch ou de Van Eyck, on peut aussi citer Dürer qui a réalisé de multiples gravures représentant des scènes religieuses et mythologiques.

La plupart du temps ces deux periodes sont étudiées séparement mais il faut savoir qu'elles se sont influancées énormément durant la période appelé en Italie le Quatroccento, ainsi la technique de l'huile arrive en Italie par les voyages des artistes et des humanistes italiens, mais l'Italie influence aussi la Flandres par le traitement de l'anatomie et des couleurs. Ces deux périodes sont complémentaires, elles présentent des différences mais aussi des similitudes.

Voilà j'espère ne pas avoir été trop longue et avoir répondu à ta question. Marielle

la redécouverte des primitifs et des antiquités, oui et ... l'invention du corps ! me semble-t-il... de Léonard à Michel-Ange (pensez au David),pas un qui ne se soit plongé dans les traités d'anatomie parus en nombre à l'époque, voire n'ait pratiqué d'autopsie lui -même ! lequel va de pair avec une certaine laïcisation des sujets, et traduit les liens ténus entre les sciences et les arts. Pourquoi ne pas aller lire (même rapidement) Chastel, Arasse pour la perspective (qui vous dispensera si vous êtes pressé de lire Alberti), et quelques-unes des vies de Vasari? La période est ainsi marquée par le développement, pour ne pas dire la naissance de la littérature artistique. Bon courage!

Dans l'histoire de l'art (pictural), stricto sensu, la Renaissance, recouvre différentes périodes "évolutives" de l'Art italien.

- Le Trecento (période des primitifs italiens du XIVe siècle, parmi lesquels figurent Ambrogio Lorenzetti ou Simone Martini), période que l’on peut qualifier également de “Pré-Renaissance“. Celle-ci désigne l’art toscan, entre 1300 et 1400 (Trecento - XIVe siècle). En fait, la réelle pré-renaissance ou proto-renaissance commence, plutôt dès le milieu du 12e siècle “Duecento“. (période qui n’est pas suffisamment notable pour être séparée physiquement du Trecento). Les artistes de ces époques (duecento & Trecento) opèrent une transition lente entre l’art primitif byzantin et un style naturel que l’on associait alors à la Rome antique. Une transition lente surtout à cause de la grande peste noire qui décima nombre de peintres talentueux et de commanditaires de cet art nouveau. Ainsi que la retentissante faillite des banques Bardi et Peruzzi, en 1346, qui ruine la plupart des vieilles familles florentines. Giotto fut considéré comme celui qui initia le mieux cette transition. C’est de cette partie-ci que concernera notre article.
- Le Quattrocento (XVe siècle) : Les recherches dans les domaines de la perspective et des proportions, la conception nouvelle du portrait comme représentation de l’individu et les débuts du paysage sont les grandes innovations de cette période. Du point de vue artistique, la voie entreprise est celle du “naturel”, d’une représentation destinée à la profonde “compréhension de la nature”.
- Le [b]Cinquecento[/b] (XVIe siècle) : La “Haute Renaissance” fait référence aux arts de la Rome papale, de Florence et de la République de Venise entre 1500 et 1530. C’est l’apogée de la Renaissance, tous les savoirs y sont maitrisés (technique de la peinture à l’huile, travaux sur la perspective, l’humanisme et la culture de “masse” transmise par un tout nouveau média l’imprimerie).
- La “Renaissance tardive” est en fait, un chapitre extérieur au concept de la Renaissance car il en contredit ses valeurs, il ne concerne que le Maniérisme (mouvement pictural à part entière et traité, dans ce blog, sous l’article le “Maniérisme Italien”).

Quant à cette Renaissance tardive, un petit résumé pris sur mon blog consacré à l'histoire de l'art :

Le maniérisme (issu de l’italien maniera qui signifie : style) est un mouvement artistique apparu dans les milieux florentins vers 1520 (mort de Raphaël). Il est largement influencé par la peinture de Michel Ange, avec en 1512, l’œuvre de référence : la voûte de la Chapelle Sixtine, à Rome. Rien à voir, donc, avec un style “maniéré” comme ce fut le cas d’une interprétation erronée en France, il s’agit davantage d’un style qui recherche les effets de raffinement ou d’emphase, notamment par l’élongation élégante des corps, parfois par une tendance au fantastique. On qualifie cette période également de « Renaissance tardive » et elle perdurera jusqu’en 1580 pour faire la transition, presque naturelle avec le mouvement baroque. Le mot maniérisme est utilisé pour la première fois en 1792 par un historien d’art italien Luigi Lanzi dans son Histoire de la peinture italienne et c’est évidemment un terme péjoratif qui condamne la tendance des artistes, après Raphaël à s’éloigner de la nature et à choisir l’affectation des formes par la manière, l’artifice, la convention, plutôt que la vérité de l’imitation. Il dénonce, l’imitation de l’imitation de la nature, une décadence et une dégénérescence en contradiction avec les idéaux d’harmonie des générations antérieures. Les œuvres maniéristes sont raffinées, sophistiquées et, donc opposées au naturalisme des artistes peintres de la Renaissance, qui s’attachaient, se “bornaient” à restituer la nature, l’exacte proportion du corps humain, ou imitaient à ravir la perspective…
Le mot maniera (et non celui de “maniérisme”) apparaît pour la première fois dans la terminologie esthétique au XIVe siècle chez Cennino Cennini dans son Traité de la Peinture (vers 1390), signifiant “style” (façon de peindre). Il apparaît aussi chez Vasari (Le Vite) qui l’emploie pour parler du style d’un artiste (« maniera » de Giotto) et désigne par « bella maniera » (belles manières) les qualités de grâce, d’harmonie, d’imagination, de fantaisie et de virtuosité qui, selon lui, constituent l’apanage de la « maniera moderna », c’est à dire du style des artistes de son temps qu’il juge supérieurs à tous les autres.

Les caractéristiques de ce style maniériste :

Un art qui cherche à rompre délibérément avec l’exactitude des proportions des corps chère aux principes édictés durant la Renaissance,
la perte de clarté et de cohérence de l’image, une recherche de l’”obscur”.
la multiplication des éléments et des plans, un art désuni, le réalisme dans le détail contraste à l’intérieur d’un irréalisme poussé de l’ensemble,
Une symbolique complexe qui se réfère à des domaines méconnus aujourd’hui (alchimie, art du blason, langage des fleurs, …),
Un art de cour, qui s’adresse à des gens cultivés et lettrés issus d’une société épicurienne et précieuse. Tous ceci dans un excès de raffinement et une exaltation des scènes traitées.
le goût prononcé pour un érotisme esthétisant, l’enchevêtrement sensuel des corps,
la déformation, l’exagération et la torsion des corps, le goût des schémas sinueux, dont la “figure serpentine” (en S) les animant d’une douceur mélancolique ( la morbidezza). Etirement des lignes, exagération de la longueur des formes (Vierge au long cou de Parmesan)
la recherche obsessionnelle du mouvement et celle de la personnalité,
les contrastes de tons acides et crus,
L’allongement des formes exprimant une révolte contre la crédibilité des proportions, et le calcul mathématique. La règle de proportion reste valable à l’intérieur du tableau, mais pas par rapport au référent. On voit des figures faisant 10 têtes ou plus, au lieu des 8 réelles.


Par contre, on peut aussi parler d'une Renaissance (non italienne) à propos d'une période spécifique aux pays flamands, à la France ou à l'Espagne. Celles-ci se sont déroulées en décalage de la Renaissance italienne et n'intègre pas tous les prérequis.....