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Message Publié : 12 Jan 2005 13:39 
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Hérodote
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Inscription : 27 Déc 2004 19:33
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Je vous propose « Les époux Arnolfini » de Van Eyck. Le tableau de Van Eyck représente un homme et une femme richement habillés dans un intérieur confortable. On peut distinguer deux degrés de lecture, ce qui est représenté et ce que cela signifie. La scène est pleine des objets qui sont des symboles, le tableau a un sens caché. À mon avis c’est un tableau énigmatique et fascinant.
Je me pose une question : « Les époux Arnolfini», œuvre médiévale ou œuvre de la
Renaissance?

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La mort n'a qu'un instant, et la vie en a mille.
Richelieu


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 Sujet du message : Mariage des Arnolfini
Message Publié : 12 Jan 2005 15:44 
Le tableau représente le riche marchand de Bruges Giovanni Arnolfini , et son épouse .
Ils sont entrain d'échanger des voeux , ce qui à l'époque se faisait en privé , sans prêtre . Pas d'éléments religieux explicites dans le tableau . Mais les nombreux éléments symboliques (miroir , chandelle , petit chien , pantoufles)
renvoient au Moyen-Age , alors que l'intérêt pour la figure humaine est davantage propre de la Renaissance .
Van Eyck est considéré comme un des "Primitifs flamands" , et cette toile
peinte en 1434 me semble à la charnière entre les deux époques de la peinture .
Il serait aussi le premier à utiliser les ressources de la peinture à l'huile , technique nouvelle , pour rendre de menus détails , des textures délicates , des jeux de lumière .


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Message Publié : 12 Jan 2005 15:51 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 04 Jan 2005 16:28
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Chère Madame ,
Recevez mes hommages avec un peu de décalage ... Je suis le même que le précédent , mais avais emmèlé mes pinceaux informatiques.
Il m'est agréable que votre heureuse initiative m'écarte quelques instants du bruit des batailles et de la fureur des hommes .
Puisse-t-elle nous occuper longtemps!


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Message Publié : 13 Jan 2005 20:11 
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Hérodote
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A propos de cette oeuvre je suis d'accord avec "Francisco Goya" pour ce qui est de dire que cette oeuvre est à l'époque charnière entre la renaissance et le moyen age. Cependant je pense que l'on peut dire qu'elle fait partie de la renaissance par sa structure en perspective à un point de fuite qui dirige le regard du spectateur sur le miroir rond au fond de la salle où l'on peut observer le peintre. Il s'aggit en effet d'un tableau de mariage et il s'incrirt bien dans les tableaux de la renaissance hollandaise par l'intimité du lieu et l'aspect linéaire des visages.

Bonne analyse à tous!
Amicalement Kouen.


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Message Publié : 13 Jan 2005 21:04 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 04 Jan 2005 16:28
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D'accord pour la perspective .
Sinon rien de hollandais :il s'agit du fondateur de l'Ecole de Bruges , et peintre du
Duc de Bourgogne Philippe le Bon .
Reste médiéval le symbolisme et le goût de l'infiniment petit , passion du détail minutieusement exécuté .
Amicalement.


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Message Publié : 15 Jan 2005 19:25 
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Hérodote
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Désolé pour le lapsus je voulais dire Flamand......
Mais je ne comprends pas bien pourquoi le gout de "l'infiniment petit" est une caractéristique de l'art du moyen age?
Quant au symbolisme je pense (mais je ne suis pas sûre) qu'il soit si différent que ça dans la renaissance, si vous avez des reseignements concernant ce sujet j'en serais ravie.
Pour ce qui concerne le problème de la rupture entre l'art du moyen âge et celui de la renaissance je recommande le livre "histoire de l'art 1000-2000" aux éditions Mazan qui est un ouvrage de référence et qui explique assez bien le passage entre les différentes évolutions artistiques.

Amicalement Kouen.


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Message Publié : 15 Jan 2005 20:13 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 04 Jan 2005 16:28
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Citer :
Désolé pour le lapsus je voulais dire Flamand......


C'est pas tout à fait la même chose...Et si l'on trouve une certaine intimité , ce n'est pas celle de Vermeer...Seul le visage de l'homme est linéaire , et le personnage longiligne . Il était peut-être maigre ! Mais l'allongement peut être un reste de hiératisme , trait médiéval .

Citer :
Mais je ne comprends pas bien pourquoi le gout de "l'infiniment petit" est une caractéristique de l'art du moyen age?


La miniature est particulièrement développée au Moyen-Age , notamment dans les Livres d'Heures.




Citer :
Quant au symbolisme je pense (mais je ne suis pas sûre) qu'il soit si différent que ça dans la renaissance, si vous avez des reseignements concernant ce sujet j'en serais ravie.


Içi le symbolisme est religieux . La chandelle allumée représenterait l'omniprésence du Christ , le petit chien la fidélité , et la robe ramenée sur le ventre la fécondité .

Ces quelques pistes pour votre réflexion , quoique votre ouvrage doit en contenir encore plus !


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Message Publié : 02 Fév 2005 8:24 
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Polybe
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Inscription : 23 Jan 2005 9:21
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Localisation : Teutonia occidentalis...;-)
:D ...whaaa...j'aime beaucoup ce tableau.
Quand je l'ai vu à Londres, dans la National Gallery, j'étais étonnée qu'il est (?..soit) si petit....80 X 60..!...et peint si minutieusement..!...superbe..!

Image

..le miroir est magnifique..! :D
Il reflète plusss qu'on ne peut voir sur le tableau en tant que tel...sorry, c'est ptet pas clair ce que je dis...
je veux dire: on y voit 4 personnes..!..le plafond..!..le ciel..!..un bout du jardin...enfin plus que dans la pièce même..! :wink:

Je trouve bizarre pour la table... :? Les fruits se trouvent au bon endroit..? :? ..van Eyck a sûrement raison, mais ça me rend confuse...

Ce que j'aimerais savoir c'est: qu'est ce que symbolise le pinceau (?..) et les perles..?

Liebe Grüße
emma :wink:

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...don't dream your life, live your dreams...


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Message Publié : 26 Avr 2006 17:30 
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Inscription : 13 Mars 2006 10:38
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Localisation : Lorraine
Oeuvre extraordinaire, en effet, qui a fait et qui fait encore beaucoup parler et écrire.
Francisco Goya a écrit :

Ils sont en train d'échanger des voeux , ce qui à l'époque se faisait en privé , sans prêtre . Pas d'éléments religieux explicites dans le tableau . Mais les nombreux éléments symboliques (miroir , chandelle , petit chien , pantoufles) renvoient au Moyen-Age , alors que l'intérêt pour la figure humaine est davantage propre de la Renaissance

Pour Panovsky, le tableau est même plus que cela : c’est un véritable certificat de mariage (E. Panovsky, Les Primitifs flamands, Hazan, 1992). Dans le droit canon, le mariage est une prestation de serment en 2 temps : la jonction des mains, puis le geste de l’avant-bras levé effectué par l’homme ; ici, van Eyck a représenté les deux temps en un seul.
Rien n’empêchait les époux d’être seuls pour ce serment, sans avoir besoin de prêtre, et cela jusqu’au Concile de Trente, qui a imposé le prêtre et deux témoins pour mettre fin aux nombreuses contestations provoquées par cette procédure.
Ce « certificat » est paraphé comme un contrat par le peintre lui-même, qui a servi de témoin : « Johannes van Eyck fuit hic 1434 », (« Jan van Eyck fut ici ») écrit sur le mur du fond, et qui signe en même temps ici son oeuvre.
Une difficulté cependant : le fait que les mariés se donnent la main gauche, ce qui signifierait un mariage morganatique, entre un homme et une femme de condition inégale (sans droit à l’héritage, même pour d’éventuels enfants), ce qui n’est pas le cas ici car Giovanna Cenami est de très bonne bourgeoisie lucquoise comme son mari (voir J. Darriulat, Métaphores du regard, essai sur la formation des images en Europe depuis Giotto, Ed. lagune, 1993).
Goya a écrit :
Ici le symbolisme est religieux . La chandelle allumée représenterait l'omniprésence du Christ , le petit chien la fidélité , et la robe ramenée sur le ventre la fécondité

Beaucoup de symboles chrétiens effectivement :
A commencer par la mariée elle-même, qui est pratiquement copiée par van Eyck pour la Sainte-Catherine du Triptyque de Dresde (panneau droit)
Image

Elle paraît enceinte, mais cela ne semble pas être le cas : d’abord parce qu’elle relève en fait un pan de sa robe, ce qui crée une illusion de ventre rond (voir encore Ste Catherine) ensuite parce les jeunes filles prennent fréquemment cette pose, avec ce ventre proéminent, dans l’iconographie de cette époque, enfin parce qu’on sait de façon certaine que le couple n’a pas eu d’enfant (il reste une possibilité de fausse couche...).
La chandelle qui luit sur le lustre, inutile en plein jour, est une flamme nuptiale : en Flandre à cette époque, les cortèges nuptiaux était ouvert par un cierge allumé (brautkerze).

La statuette qui couronne le dossier du grand fauteuil, est sans conteste une représentation de Ste Marguerite (sur la légende de Marguerite et du dragon, voir ici http://www.imageson.org/document511.html?format=print
On peut interpréter sa présence ici comme une promesse d’enfantement, car elle était invoquée par les femmes désirant un enfant.

Il y a deux paires de chaussures sur le sol alors que les mariés n’en ont pas, du moins Arnolfini. Celles du fond, de couleur rouge sont de délicates mules d’intérieur, les autres sont des « socques » de bois qu’on enfilait par-dessus les premières, par exemple pour sortir pour un court moment ; elles appartiennent donc probablement à la même personne. On retrouve ces mêmes socques dans de nombreux tableaux religieux de la même époque :

Image

Elles signifient qu’on se trouve dans un espace sacré qu’il faut respecter, en relation avec ce que Dieu ordonne à Moïse sur le Mont Sinaï, selon l’interprétation de Panovsky.

Le chapelet de verre ou de cristal (ce ne sont pas des perles) représenterait selon J.L. Ferrier (Les aventures du regard, Lattès, 1996) une allusion à la « copula carnalis » (inutile de traduire je pense), qui devait contribuer, selon la doctrine chrétienne, à la perfection du lien conjugal.

Le chien est un symbole bien connu de la fidélité en amour. La présence de ces deux derniers symboles pourrait faire penser à un mariage d’amour idyllique, ce qui n’est pas le cas, loin de là... La conduite de Giovanni Arnolfini en amour a été abjecte, comme le révèle M. Greilsammer (L’envers du tableau, mariage et maternité en Flandre médiévale, Colin, 1990) : vers 60 ans, ce barbon tomba amoureux de Christina Van de Wijk, venue lui demander son intervention pour annuler le bannissement de son mari ; Arnolfini était en effet à cette époque un membre influent du Conseil du duc de Bourgogne. Il voulut conditionner son aide à certaines faveurs, qu’elle lui refusa à plusieurs reprises ; alors il feignit une maladie, l’appela à son chevet, et la fit immobiliser par ses serviteurs, puis il la viola...
Van Eyck a peint un autre portrait de cet homme, 3 ans plus tard, en 1437 ; il a toujours ce regard reptilien, rusé et fuyant, cette allure fourbe...(enfin, jugement de valeur personnel)

Image

Quant à sa femme Giovanna Celami, c’est l’image même de la vierge sage, juvénile, innocente, les yeux modestement baissés. On peut remarquer que les époux ne se regardent pas au moment pourtant du serment.
MA a écrit :
..le miroir est magnifique..!
Il reflète plusss qu'on ne peut voir sur le tableau en tant que tel...sorry, c'est ptet pas clair ce que je dis...
je veux dire: on y voit 4 personnes..!..le plafond..!..le ciel..!..un bout du jardin...enfin plus que dans la pièce même..!


Très finement observé, MA...
Le miroir est lui aussi un élément religieux, comme le montrent les dix petites scènes de la Passion qui l’entourent, mais il est bien plus que cela.
On y voit toute la pièce, mais aussi plusieurs personnages (combien ? c’est difficile) dont Van Eyck, un couloir qui se termine probablement par une petite fenêtre, et une autre fenêtre sur la droite ouvrant sur la nature. Cette mise en abyme est vertigineuse, non seulement sur le plan visuel, mais aussi conceptuel.
D’abord parce que cette portion minuscule du tableau représente une réalité plus vaste que le champ pictural lui-même : l’infinitésimal exprime le gigantesque.
Ensuite parce que Van Eyck, si soucieux de la réalité du détail, donne ici volontairement une image déformée de la réalité, mais pourtant plus réelle que la scène représentée.
Enfin intervient une dimension religieuse dans ce « speculum sine macula » (miroir sans tache) ; techniquement, il était presque impossible d’obtenir une surface sans défaut : on les fabriquaient en soufflant une boule de verre en la tournant très rapidement, puis on l’étamait à froid en appliquant du plomb ou de l’étain sur sa partie concave ; on utilisera du mercure à partir du XVIème siècle. Ce miroir parfait est donc un miracle, un idéal presque impossible à atteindre, symbole de la pureté mariale dans l’iconographie médiévale. Signification donc très différente des « miroirs de sorcière » (d’autant que personne, vous le remarquez, ne se regarde dans ce miroir...) :

Image

Ce thème du miroir sera encore utilisé au XVIème siècle par Q. Metsys :

Image

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 Sujet du message : Re: Mariage des Arnolfini
Message Publié : 06 Août 2006 20:06 
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Salluste
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Francisco Goya a écrit :
Il serait aussi le premier à utiliser les ressources de la peinture à l'huile , technique nouvelle , pour rendre de menus détails , des textures délicates , des jeux de lumière .


euh permettez moi de rectifier tardivement une petite erreur... la peinture à l'huile existait déjà... il est néanmoins vrai qu'il l'a portée à un très haut degré de perfection...

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 Sujet du message : les epoux arnolfini
Message Publié : 13 Sep 2006 23:44 
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Thucydide
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ce tableau est pour moi aussi un autoportrait ,pourquoi ?
donnez moi une réponse et je vous expliquerai


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 Sujet du message :
Message Publié : 14 Sep 2006 7:31 
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Localisation : Lorraine
Van Eyck en train de peindre se réfléchit dans le miroir.

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 Sujet du message :
Message Publié : 19 Sep 2006 20:13 
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Salut !
Ce portrait est très novateur pour l'époque. En effet, il annonce tel un programme ce que tentent de faire la peinture du XV° siècle européen : le peintre se pose comme témoin d'une scène (souvent religieuse). L'inscription au-dessus du mirroir : il ne s'agit pas d'une simple signature, mais d'un acte authentifiant la toile ("Jean van Eyck est là" suivit de la date).
Par contre, juste question de vocabulaire : la Renaissance doit être réservé au courant italien pas aux primitifs flamands.
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Message Publié : 20 Sep 2006 9:12 
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Salluste
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Inscription : 25 Juil 2006 22:07
Message(s) : 202
Localisation : Paris
pascal a écrit :
Par contre, juste question de vocabulaire : la Renaissance doit être réservé au courant italien pas aux primitifs flamands.
A plus


je ne suis pas d'accord! la Renaissance est un courant européen, comme le soulignent les nombreux ouvrages généraux sur le sujet, notamment
jean Delumeau, La civilisation de la Renaissance
ou ceux qui traitent plus spécifiquement de l'histoire de l'art, par exemple l'ouvrage collectif sous la direction de Duby et Laclotte, tome 2.
ou encore:
Tzvetan Todorov, Eloge de l'individu, http://www.fnac.com/Shelf/article.asp?PRID=1511916&OrderInSession=1&Mn=3&SID=160e90ea-8841-3fad-ed19-cbaf85437b4d&TTL=210920060950&Origin=fnac_google_home&Ra=-1&To=0&Nu=1&UID=020f4ad8b-e40a-c8b2-a76c-c57625a639ba&Fr=0

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Message Publié : 20 Sep 2006 12:15 
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Inscription : 01 Sep 2006 8:43
Message(s) : 324
Chère Aliénord,
je maintiens entièrement mes propos :
Ce portrait de Van Eyck date de 1434. Pour reprendre la désignation géographique de Gombrich, au XV° siècle "au Nord des Alpes" se développe le Gothique (à différencier du Gothique international du XIV° siècle). Il prend naissance au XV° siècle dans les Flandres et va envahir très vite toute l'Europe (Fouquet en France, Witz en Suisse par exemple). Ce mouvement est indépendant du mouvement italiens. On peut le caractériser par les éléments suivants :
- la diffusion et l'amélioration de la peinture à l'huile (l'Italie ne connaît que la détrempe à cette époque).
- les petites dimensions des scènes (contrairement à l'Italie ; ce sera Rubens qui introduira les grandes toiles dans la peinture du Nord).
- le fait d'essayer de traduire dans sa réalité les textures des objets (en Italie, il faut attendre le XVI° siècle avec l'introduction de la peinture à l'huile et l'école vénitienne).
- le fait que le peintre se pose en témoin des scènes qu'il peint. Ce qui est appliqué aux scènes religieuses : le spectateur doit être le témoin vivant de la scène religieuse, d'où l'utilisation de vêtements et de géographies contemporaines dans la description des scènes bibliques (van der Weden, Witz). Ce qui correspond également à un courant théologique se développant à partir de l'Europe du Nord (cette pratique n'interviendra en Italie qu'au XVI° siècle).

Au XVI° siècle, la Renaissance [italienne] prendra le pas sur le courant nordiste et s'imposera en Europe. Des survivances fortes du courant gothique seront restreint à la Flandre (Holbein, Bruegel). ... et l'histoire continue....

A plus


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