jibe a écrit :
Je me souviens précisément que la description du poignard des jeunesses hitlériennes portant la devise "Blut und ehre" (sang et honneur) était très mal passée. N'oubliez quand même pas que la suite du "Prince Eric" (paru en 1940), "La mort d'Eric", fut publiée en 1943 !
Dans l'édition que j'avais lue, l'auteur s'expliquait sur ce passage dans une post-face. Le livre sortait en pleine occupation mais avait été rédigé en 37-38. L'éditeur et l'auteur se demandaient s'il était opportun de montrer que des adolescents français et allemands puisse lier d'amitié, puisque entre temps l'Allemand était devenu l'ennemi. Puis, il se sont résolus à dire la vérité: de tels moments de fraternités entre scouts de différentes nations avaient existé.
Sur le long terme, je dirai qu'il a eu raison: si ce ne sont pas les jeunes qui sont capables d'être fraternels -avant- ou artisans de réconicliation -après-, alors ce ne sera personne, et on peut rayer le mot Europe de notre vocabulaire.
Imaginons que en 42 l'auteur et l'éditeur aient suivi leur impulsion et aient décrit des scènes d'hostilité revancharde avec les jeunes allemands... je ne verrais pas d'intérêt à faire lire ce passage à mes enfants.
Bon, le féroce ennemi du Petit Prince était quand même un junker allemand prussien jusqu'au monocle, affublé d'un nom tchèque.
Pour revenir au sujet:
- je les ai lus dans le désordre, donc j'ai eu du mal à comprendre les personnages.
- je n'étais pas scout, donc il y a des pans entiers de l'univers de la série qui me passaient à côté
- j'étais trop cartésien, et, même enfant, je trouvais ce Prince régnant à 16 ans, dans une principauté qui n'existe pas, qui conduit une voiture etc. un peu trop impossible.
Je me souviens d'ailleurs d'un passage (c'est drôle les détails) où un ambassadeur de France (!) prêtait sa voiture au chef de troupe (17 ans à vue de nez), en s’enquérant de savoir s'il avait bien un flingue...! Là c'était trop gros même pour moi.
Dans les illustrations, ce n'est pas tant la beauté des enfants qui m'aurait frappé (en même temps, a-t-on envie de voir des dessins moches?), mais ces décors fantasmago-héraldico-chevaleresques, avec force uniformes, décorations... Qui allaient bien finalement avec le côté quasi science-fiction de l'histoire.