Lord_Akhen@ton a écrit :
J'ai passé la moitié de ma vie à collectionner des BD (ça fait un peu pompeux pour un mec de 24 ans, mais mathématiquement c'est cohérent
), et la première série de la dite collection était un tome des Tuniques Bleues. Une bande-dessinée humoristique qui se déroule durant la guerre civile aux Etats Unis. Elle met en scène deux meilleurs a(enne)mis qui se sont retrouvés engagés malgré eux dans les forces de l'union. Tout en faisant vivre aux héros des évènements majeurs de la Guerre de Sécession , elle sait faire cohabiter l'horreur d'un conflit et la visée humoristique des intrigues. A ce jour il y a plus d'une cinquantaine de tomes, et je pense que malgré la taille conséquente de ma bibliothèque , elle reste ma série préférée.
Cette série -
Les Tuniques bleues - je l'ai découverte il y a... Environ 35 ans !
Et Dieu sait que je l'ai adoré pendant quelques années. Mais, depuis, je dois avouer que c'est un peu passé... Même si je considère que ça reste l'un des plus grands « classique » de la BD franco-belge !
Il y aurait bien des choses à raconter à son sujet...
Mais je vais me contenter de parler un peu du scénariste -
Raoul Cauvin - scénariste de génie qui fut l'un des piliers de la Maison Dupuis ! Grosso modo, tout le monde le voit comme un spécialiste de l'humour gentiment populaire, comme un type qui fait dans le « commercial », etc...
Or, à l'analyse, les histoires de Raoul Cauvin - derrière leurs masques de comédies - décrivent souvent des mondes où règnent l'absurdité, la guerre, la souffrance et la mort...
Les Tuniques bleues se déroule au cours d'une Guerre de Sécession qui n'en finit plus,
Sammy se déroule en pleine guerre des gangs durant la Prohibition,
Godaille et Godasse se déroule durant les guerres napoléoniennes.
Ajoutez à ça que dans ses séries étiquetées « comiques », on en trouve une dont le cadre est le milieu hospitalier (
Les Femmes en blanc) et l'autre carrément les cimetières (
Pierre Tombal) !
Difficile, donc, d'affirmer que Cauvin a choisi la voie la plus évidente pour amuser un jeune public insouciant... En tous cas, si l'on y trouve souvent du cynisme, on ne trouve jamais une parcelle d'insensibilité profonde dans ses BD. Cauvin semble être fondamentalement un humaniste. Il y a rarement de véritables « pourris » chez lui... La plupart du temps, ses personnages finissent toujours par prendre conscience du mal qui règne autour d'eux ou du mal qu'ils ont commis. Ils tentent alors d'y remédier, dans la mesure de leurs moyens... C'est une vision des choses qui n'est donc pas totalement pessimiste. Le monde n'est que chaos et malheurs, mais Cauvin semble dire qu'il ne faut jamais désespérer de l'être humain.