jovien a écrit :
Alain.g a écrit :
Almayrac a écrit :
Je sais d'autre part qu'il existait chez les carolingiens un parti anti juif représenté par Agobard de Lyon qui craignait par dessus tout le prosélytisme.
Vous avez le cas des khasars, peuple caucasien, entre mer Noire et Caspienne, d'origine turque, qui se convertit avec son roi au judaîsme au 9è siècle.
Autre cas, les nombreuses tribus juives du Magheb proviendraient de conversion en bonne part, alors que des juifs dits sépharades quitteront l'Espagne bien plus tard, lors de leur expulsion par les rois catholiques en 1492.
C'est le roi khazar qui s'est converti, peut-être avec une partie du peuple, pas "le peuple avec son roi".
Les quelques juifs berbères du Maghreb ne formaient pas de "nombreuses tribus". Leur origine autochtone est par ailleurs très douteuse.
1/ Il est bien admis que le roi khasar a converti son peuple, une thèse abondamment reprise par les chercheurs. Votre "peut-être avec une partie de son peuple" ne correspond à rien d'établi. La formule le roi avec son peuple est un raccourci. Ok pour lui substituer le peuple après son roi. mais il y a bien conversion au judaîsme, c'est le sujet.
2/ Quand aux tribus juives du Maghreb, elles correspondent à la forte présence juive en Espagne avant l'arrivée des musulmans, que personne ne conteste non plus. On discute l'importance mais pas la chose
Wiki donne des références de cette présence juive au Magheb attestée par des inscriptions et des ouvrages d'époque nombreux.
" En Tunisie.
Mais ce n'est qu'
au IIe siècle que la présence des Juifs en Tunisie devient incontestable22, grâce à l'existence de nombreuses communautés faisant preuve de prosélytisme23 et facilitant ainsi l'apparition du christianisme24. Le plus ancien témoignage décrivant cette situation est l'œuvre de Tertullien qui évoque tout à la fois les Juifs et les païens judaïsants d'origine punique, romaine et berbère25 et souligne la coexistence initiale entre Juifs et chrétiens26. Pour ce qui concerne la pratique religieuse, celle-ci voit se mêler lecture des Saintes Écritures en hébreu et en grec ancien et les cérémonies accueillent régulièrement des chrétiens et des païens qui se convertissent pour certains d'entre eux, d'abord en ne suivant que partiellement la loi juive (ger toshav) avant de voir leurs enfants se convertir totalement (ger tsedeq)23. Et le succès que rencontre le judaïsme pousse d'ailleurs les autorités à
tenter de freiner les conversions par le biais de la loi23 alors que Tertullien rédige Adversus Judaeos (Contre les Juifs)27 où il défend les principes du christianisme26.
Un autre témoignage de cette présence juive dans la Carthage romaine est fourni par le Talmud de Jérusalem, achevé au Ve siècle qui mentionne plusieurs rabbins de Carthage : Rabbi Isaac, Rabbi Hanan et Rabbi Abba28.
À l'appui de ce témoignage sont venues s'ajouter des découvertes archéologiques comme celles d'une nécropole juive à Gammarth, au nord de Carthage, la capitale de l'Afrique romaine. Formée de 200 chambres creusées dans la roche et abritant jusqu'à 17 complexes de tombes (kokhim) chacune, elle a d'abord été considérée comme punique avant que le Père Delattre ne mette en évidence, à la fin du XIXe siècle, la présence de symboles juifs et d'inscriptions funéraires en hébreu, latin et grec29.
Par ailleurs, une synagogue du IIIe ou IVe siècle29,25 a été découverte à Naro (actuelle Hammam Lif), au sud-est de Tunis, en 188330. La mosaïque couvrant le sol de la salle principale, qui comporte une inscription latine mentionnant sancta synagoga naronitana (sainte synagogue de Naro), atteste de la présence d'une communauté juive mais aussi de l'aisance de ses membres qui reproduisent alors des motifs pratiqués dans toute l'Afrique romaine, démontrant de fait la qualité de leurs échanges avec les autres populations31. D'autres communautés juives sont attestées par des références épigraphiques ou littéraires à Utique, Chemtou, Hadrumète ou Thusuros (actuelle Tozeur)32. À Kelibia, une mosaïque représentant des menorot est découverte en 2007 par l'Institut national du patrimoine (INP) au pied de la forteresse et remonterait au Ve siècle siècle ap. J.-C33,34.
En Algérie.
En Algérie proprement dite, la présence juive est attestée dans la région de Constantine dès les premiers siècles de l'ère commune, comme le montrent des
épitaphes (en latin)35 qu'on y a découvertes36.
Augustin (354-430) écrit un « Traité contre les Juifs ». Puis, les historiens arabes signalent la présence de Juifs dans la région du Touat, dans le sud-ouest algérien dès le Ve siècle37.
Au Maroc.
Au Maroc, la présence juive est attestée dans la ville romaine de Volubilis38, probablement avant le IIe siècle et une synagogue y existait39. Des
inscriptions funéraires juives en grec et en hébreu y ont été découvertes ainsi qu'à Sala, l'ancienne Salé40.
Possibilité d'un important prosélytisme parmi les Berbères
Les Juifs d'Afrique du Nord se livrent au prosélytisme comme en témoigne, vers l'an 200, Tertullien41 qui vivait à Carthage. Mais nous ne savons pas l'importance de ce prosélytisme.
La principale source qui documente la possibilité de conversions importantes parmi les Berbères est l’historien médiéval
Ibn Khaldoun pour qui, à la veille de la conquête musulmane du Maghreb, plusieurs tribus berbères pratiquent le judaïsme42. Il rapporte : « Une partie des Berbères professait le judaïsme, religion qu’ils avaient reçue de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie. Parmi les Berbères juifs, on distinguait les Djeraoua, tribu qui habitait l’Aurès et à laquelle appartenait
la Kahena, femme qui fut tuée par les Arabes à l’époque des premières invasions. Les autres tribus juives étaient les Nefouça, Berbères de l’Ifrikïa, les Fendelaoua, les Medîouna, les Behloula, les Ghîatha et les Fazaz, Berbères du Maghreb-el-acsa42 ». "