ThierryM a écrit :
On peut aussi souligner que "Eve sortie de la côte d'Adam" a donné/donne encore lieu à des controverses exégétiques liés à la traduction du terme utilisé dans la Bible hébraïque (sela) qui, s'il peut effectivement signifier, "côte" a plus souvent le sens de "côté, flanc" (et, avec cette acception, vient l'idée d'un Adam originellement androgyne, qui serait devenu deux - homme et femme - lors de la création d'Eve) ; la notion de "côte" vient donc bien après et est, là, clairement motivé par la misogynie visant à faire d'Eve l'inférieure d'Adam. Mais c'est bien la société misogynie qui interprète à sa convenance l'idée théologique de base, qui est beaucoup moins misogyne dans son fondement : séparer en un homme et une femme un être androgyne n'implique aucune subordination de l'un à l'autre.
C'est une interprétation intéressante mais elle m'a l'air difficilement compatible avec l'histoire de Lilith.
Kurnos a écrit :
- La sainte Marie-Madeleine était une ancienne prostituée repentie devenue sacrée ?
Vaste débat.
Marie de Magdala (l’appellation « Marie-Madeleine » n’est qu’une déformation de « Marie, la Magdaléenne » ) est un personnage assez mystérieux sur lequel on a dit tout et son contraire.
Apparemment, c’est le pape Grégoire Ier qui a, en quelque sorte, lancé l’idée que Marie de Magdala, Marie de Béthanie et la pécheresse repentie seraient une seule et même personne.
Contrairement à ce qu’on dit souvent, il ne l’a pas vraiment affirmé: il a dit « Nous croyons que » (traduit du latin j’imagine mais ça m'étonnerait qu’un traducteur ait rajouté ça juste pour s’amuser).
On pourrait discuter longuement du traitement à travers les siècles du personnage de Marie de Magdala. Aujourd’hui, une idée très en vogue serait qu’elle aurait été l’épouse de Jésus et que l’Eglise aurait caché ce fait à cause d’un soi-disant conflit entre elle et Saint Pierre.
Il existe aussi une théorie beaucoup moins connue comme quoi elle serait la Vierge Marie en personne, donc la mère de Jésus. Il existerait une tradition syriaque disant cela mais je ne sais pas si c'est vrai.
Entre toutes ces Marie, dur de s’y retrouver.
Barbetorte a écrit :
C'est vous plutôt qui prenez les choses à l'envers. La construction n'est pas artificielle mais au contraire tout à fait naturelle dans le contexte de l'époque.
Vous semblez réduire la théologie à bien peu de choses. La théologie n’est pas une bête transcription des tendances sociales d’une époque donnée.
Derrière, il y a des hommes et des femmes (oui, des femmes) qui ont réfléchi aux conséquences que tel ou tel point pouvait avoir sur le plan religieux et non simplement social.
Dans le cas des femmes prêtres, s’il existe des arguments théologiques qui s’y opposent, c’est bien que quelqu’un s’est posé la question à un moment où c’était envisageable et envisagé.
Les arguments théologiques en question ont été exposés dans la déclaration Inter Insigniores de la congrégation pour la doctrine de la foi en 1976.
Si on résume énormément, la raison est que Jésus était un homme, chose qui n'a pas grand chose à voir avec un contexte quelconque.
Barbetorte a écrit :
S'il doit y avoir un schisme, ce ne sera pas le premier et il y d'autres facteurs de discorde que le sacerdoce des femmes. L'infaillibilité pontificale en est une et c'est une hérésie pour les églises de tradition grecque, les Coptes, les Abyssins, les Anglicans et les Vieux Catholiques.
C'est tout à fait exact.
Barbetorte a écrit :
Sur la place de la femme dans l'Eglise, les Anglicans et les Vieux Catholiques ont sauté le pas de leur ordination. Ce qui reste impossible à Rome est devenu possible à Canterbury.
Vous savez, ce n’est pas une grande nouvelle qu’il y a des différences entre les courants religieux.
D'ailleurs, la question n'est pas la place de la Femme dans l'Eglise (ça n'a rien à voir avec de la théologie) mais la doctrine de l’action in persona Christi lors de l’eucharistie.
Est-ce que les Anglicans et les Vieux-Catholiques y croient? Si oui, il serait intéressant de savoir comment ils justifient le fait d'avoir des femmes prêtres. Si non, alors c'est parfaitement logique.
Barbetorte a écrit :
On ne peut sérieusement nier que les archanges dont la bible a donné une identité sont tous masculins.
Si j’ai évoqué le débat sur le sexe des anges, c’était surtout pour faire un trait d’humour.
Il n’empêche que c’est bien là que nous en sommes. Et, si, il a été (est?) nié que les archanges identifiés dans la Bible soient masculins. Ce qui est indiscutable, c’est qu’ils ont des noms masculins et qu’on les représente traditionnellement comme étant d’aspect masculin.
Je m’aperçois que mon idée de femme cardinal pas prêtre n’a pas l’air d’inspirer grand monde.
Est-ce que quelqu’un sait si c’est théoriquement possible selon les dogmes et règles actuels de l’Eglise catholique? Théoriquement, hein… Je me doute bien que ça n’arrivera pas demain matin. Déjà que le cas Mazarin était une incongruité qui choquait ses contemporains…