Pierma a écrit :
Heu... qu'est ce que vous avez contre Johnny Halliday ?
(Il a eu en combattant sur scène plusieurs Harley tuées sous lui, mais n'a jamais tué personne, qu'on sache...)
Je présume que Jérôme fait allusion à l'homélie prêchée par le très médiatique abbé de Sinety lors des obsèques de Johnny à Saint-Madeleine, thème: "on ira tous au paradis". Ce qui n'a pas laissé d'interroger sur le fond (deux mille ans de magistère catholique professent l'inverse) et sur la forme, puisqu'il y a eu évidemment des rigolos pour souligner que le curé s'était planté, ce n'était pas Michel Polnareff qu'on enterrait.
Pierma a écrit :
ça me rappelle un échange avec mon oncle et parrain, prêtre au sanctuaire de Mont Roland, qui domine Dole. (Jura)
J'avais soudain sursauté sur un point :
- mais au fait, l'église, vous continuez à menacer les fidèles d'être rôtis comme des volailles, en enfer ?
- (éclat de rire) Nan, l'enfer n'existe pas. Attention, ce qui existe, c'est le mal. Certains hommes sont parfaitement capables de créer l'enfer sur terre, ils n'ont pas besoin de Satan pour ça.
Curieux et éclairant sur l'époque, en effet.
Votre oncle prêtre aurait pu répondre bien des choses, mais formé comme il l'avait été au séminaire, sa réponse en bonne logique aurait du comporter au moins les points suivants:
- La croyance en l'enfer est un dogme de foi professé par l'Eglise catholique. Certes, personnellement, chacun peut avoir tel ou tel doute, mais votre question étant: "
l'Eglise, vous continuez à menacer les fidèles", on se serait attendu à ce qu'il le mentionnat, sans exclure de préciser sa vision par ailleurs.
- "Rôtir en enfer" fait allusion à une représentation populaire de l'enfer, largement diffusée car suggestive. Mais l'enfer comme feu n'est pas un point de la foi catholique. La vraie souffrance de la damnation telle que l'exposent les Pères, Saint Thomas d'Aquin en tête, c'est que les âmes des pécheurs volontaires souffrent de s'être écartées de Dieu, et que c'est cette
absence qui est infiniment douloureuse.
Au-delà de cette anecdote -ne voyez rien de personnel avec le cas de votre oncle- je pense que cette période extraordinaire des années 60-70 représente vraiment de ce point de vue un apax dans l'histoire occidentale.
Ce n'est pas l'aspect révolutionnaire qui me paraît unique, il y a eu bien d'autres exemples dans le passé, mais l'incroyable liberté avec laquelle tout un chacun a pu, pendant ces années, remettre en cause n'importe quelle institution ou modèle.
Et cela sans même avoir besoin de se justifier: le simple fait d'invoquer
les temps qui changent valait carte blanche en soi.
C'était vrai en matière religieuse, mais aussi en matière de moeurs, d'agriculture, de construction, de médecine à certains égards etc etc etc..
On a de nombreux sujets ouverts sur le forum qui évoquent tout cela.