Le titre du sujet est "Les horreurs commises au nom de la religion".

Il me semble que cela signifie que l'on parle ici des agissements des hommes, plus que de ce que leur religion leur imposerait. Il se peut que ces agissements soient dictés par une foi sincère, ou alors que la religion soit utilisée comme un alibi ou un faux-nez pour d'autres desseins.

Ma modeste connaissance historique me porte à penser que dans la plupart des cas, les dirigeants politiques sont des êtres rationnels, qui s'occupent de leurs propres intérêts et dans le meilleur des cas, de ceux des états, provinces, etc... qu'ils gouvernent.

Je doute donc que le roi, le prince, le pape, qui ordonnent des horreurs au nom de la religion (ou qui ordonnent des actes qui auront pour conséquence ces horreurs), le fassent uniquement pour respecter leur religion. Et ce pour au moins deux raisons :
1/ ce sont des gens généralement intelligents, et responsables politiques : ces ordres doivent être destinés à améliorer leur position et leurs intérêts (à tort ou à raison ; on peut aussi se tromper)
2/ ce sont des gens généralement intelligents ; si leur foi chrétienne, musulmane, ou autre, est sincère, ils savent qu'elle ne commande pas le meurtre et le malheur, au contraire.

Je crois donc plutôt que "Les horreurs commises au nom de la religion" sont le produit du cynisme nécessaire au gouvernement, et un des fruits inhumains du fait que pour certains, "La fin justifie les moyens". Et cela vaut même si lesdites horreurs sont ensuite perpétrées par des exécutants dont les motivations personnelles peuvent être tout autres...

Une interrogation aux érudits de PH : ce sujet du rapport entre foi et action politique, et influence / justification de l'une par l'autre dans l'Histoire, a-t'il été étudié en tant que tel ?

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)

Sur cette question précise de l'idéologie, principalement religieuse dès qu'on entre en christianisme, et de la conception du pouvoir (mais pas tellement sur celle des horreurs justifiées par la foi), et en plus sur une période qui a vos faveurs (si je ne m'abuse), il y a la très bonne synthèse d'Yves Sassier intitulée Royauté et idéologie au Moyen Âge. Bas-Empire, monde franc, France (IVe-XIIe siècle), chez Armand Colin (coll. U), didactique et bien écrit. Et avec une bonne bibliographie, ce qui ne gâche rien.

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« Que de choses ont été vécues sans avoir été dites ! » Paul Veyne.

Ah, vous avez remarqué ?

Merci pour cette référence. J'ai dans ma pile le Hugues Capet de ce même Sassier, j'y ajouterai volontiers votre recommandation un peu plus tard.

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Les facultés de conceptualisation de l'empereur Constantin paraissent avoir été très limitées ; malgré de longues séances, les évêques ne semblent pas avoir réussi à lui faire bien comprendre la différence qui séparait l'orthodoxie de l'arianisme. (Y. Le Bohec)

Bref, un homme "au front étroit mais à la forte mâchoire" (J.P. Callu)

Huyustus, je confirme le livre de Sassier sur l'idéologie royale est une mine.

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« Étudiez comme si vous deviez vivre toujours ; vivez comme si vous deviez mourir demain. » Isidore de Séville

Je ne connais pas cette histoire, à quoi faites-vous référence ?