Citer :
Franchement, Duc de Raguse, sur le fond, je n'aime pas trop votre pratique qui consiste régulièrement à demander des citations, et lorsqu'on vous en donne, à répondre qu'elles sont hors-sujet ou que ceci, ou que cela.
La votre consistant à ne livrer que des interprétations personnelles et de vagues idées dans vos interventions sur des sujets précis, ne reposant sur aucun travail scientifique, nous voilà donc quitte !
Citer :
Ce sera du moins une marque de respect pour le travail fourni et je vous en serai reconnaissant.
Bon, comme vous avez ouvert un livre et que c'est un "travail" ardu, on va prendre le temps de les "reprendre"...
Tout d'abord vous avez écrit cela :
Citer :
La revendication révolutionnaire de l'égalité abstraite et universelle entre tous les hommes ne pouvait en effet que conduire au manichéisme et au fanatisme idéologique et engendrer la Terreur
et cela :
Citer :
En tout état de cause, une étude qui viserait à déterminer si, dans la pensée de Furet, la Terreur ne constitue pas l'une des racines au fascisme et au nazisme, ne me semble donc absolument pas illégitime.
A quoi je vous réponds cela et ça ne se limite pas à l'Etre Suprême, puisque Furet est très clair concernant les régimes totalitaires et la Révolution qu'il ne taxe pas d'"idéologique" :
Citer :
Pourtant, il n'y a pas avant le XXème siècle, de gouvernement ou de régime idéologique. On peut dire, peut-être, que Robespierre en a esquissé le dessein au printemps 1794, avec la fête de l'Etre suprême et la grande Terreur. Encore cela n'a-t-il duré que quelques semaines ; encore la référence à l'Etre suprême est-elle de type religieux, alors que j'entends ici par "idéologies" des systèmes d'explication du monde à travers lesquels l'action politique des hommes a un caractère providentiel, à l'exclusion de toute divinité. En ce sens, Hitler d'une part, Lénine de l'autre ont fondé des régimes inconnus avant eux.
Voilà, on est tous les deux dans le sujet.
Par contre, dans votre post suivant, non seulement vous faites comme si mon message ne contenait rien, mais vous placez des citations, hâchées, qui n'éclairent pas du tout notre échange, mais y incluent une digression sur le "complot aristocratique" :
Citer :
L'ancienne société était celle du privilège, la Révolution fonde l'égalité. Ainsi se constitue une idéologie de la rupture radicale avec le passé, un formidable dynamisme culturel de l'égalité.
Et alors ? Qui pourrait prétendre que l'introduction de l'égalité dans le droit français et ses déclinaisons sociales n'est pas une rupture avec le passé ?
Je ne vois pas trop où vous voulez en venir avec cette citation. Excusez-moi, mais vous enfoncez des portes ouvertes et sortez du sujet.
Citer :
Ce que les Français inaugurent à la fin du XVIIIe siècle, ce n'est pas la politique comme champ laïcisé et distinct de la réflexion critique, c'est la politique démocratique comme idéologie nationale. [...]
L'expression "politique démocratique" ne renvoie pas ici à un ensemble de règles ou de procédures destinées à organiser [...] le fonctionnement des pouvoirs publics. Elle désigne un système de croyances qui constitue la légitimité nouvelle née de la Révolution, et selon lequel le "peuple", pour instaurer la liberté et l'égalité qiu sont les finalités de l'action collective, doit briser la résistance de ses ennemis.
Il explique ici un schéma d'exécution tout à fait logique, qui se produit à chaque révolution. Chaque révolution bouleverse une société en s'opposant avec l'époque ancienne, à laquelle des individus tenaient et qui se battront y revenir. C'est alors un contre-révolutionnaire.
Là non plus, je ne vois pas où il est écrit que la Terreur est le résultat logique de l'application de la liberté (si, si le terme apparait bien, vous voyez !
) et de l'égalité dans la société.
Petit rappel : ces deux valeurs sont considérées commes les idéaux, le fondamentaux de 1789.
Citer :
La naissance de la "politique démocratique" [...] est en effet inséparable d'un terrain culturel commun par lequel l'action recoupe les conflits de valeurs [Cela n'est pas neuf, dit Furet, mais :] Ce qui est nouveau, dans la version laïcisée de l'idéologie révolutionnaire, qui fonde la politique moderne [notons-le au passage], c'est que l'action épuise le monde des valeurs, donc le sens de l'existence.
L'action dépasse le monde des valeurs ?
Franchement, je ne vois pas où il veut en venir. En lisant la suite on pourrait mieux comprendre, surtout que, à nouveau, ces citations sont coupées et parcellaires.
Citer :
Cette eschatologie laïque, promise à l'avenir que l'on sait, est l'immense force à l'oeuvre dans la Révolution française [...] A partir de là, tout un système d'interprétation naît et s'enrichit des premières victoires de la Révolution, et se constitue en un credo dont l'acceptation ou le rejet sépare les bons et les méchants.
Citation incomplète (à nouveau !) et difficle à comprendre. Qu'est-ce qui précède le "à partir de là" ? C'est fondamental, visiblement.
Citer :
Au centre de ce credo, l'idée d'égalité, bien sûr, vécue comme l'inverse de l'ancienne société, pensée comme la condition et la fin du nouveau pacte social.
Oui, mais à nouveau, je vous fais la même remarque que pour votre première citation : qu'est ce que cela vient faire là ?
Citer :
On n'en finirait pas de recenser les usages et les acceptions de l'idée de complot dans l'idéologie révolutionnaire : c'est véritablement une notion centrale et polymorphe, par rapport à laquelle s'organise et se pense l'action ; c'est elle qui dynamise l'ensemble de convictions et de croyances caractéristiques des hommes de cette époque, et c'est elle aussi qui permet à tout coup l'interprétation-justification de ce qui s'est passé.
Il fait allusion ici à ces différents "complots" perçus ainsi par les révolutionnaires.
A nouveau, il faudrait m'expliquer le lien avec le sujet !
En plus, vos extraits parcellaires et coupés sont pris sur une centaine de pages, sans aucune référence chronologique.
Franchement, on ne s'y retrouve plus et à la fin on a franchement l'impression que vous "tapez à côté de la plaque", vous éloignant grandement du propos qui nous intéressait au départ.
Les autres citations font allusion au "complot aristocratique" - terme que vous employez vous-même au passage... - qui ne serait qu'un prétexte pour les révolutionnaires pour faire... on ne sait trop quoi, vu les citations en question, aux révolutionnaires.
Bref, on s'est éloigné du propos initial et on n'a toujours pas éclairci cette étrange affirmation que Furet aurait lancé sur le fait que la Terreur serait la conséquence logique de la mise en pratique de l'égalité et de la liberté par les révolutionnaires.
Citer :
Ca tombe bien, il n'a jamais été question de liberté dans la phrase (1) dont nous discutons, ni des "idéaux de 1789". Cela, c'est vous qui l'ajoutez
Je l'ajoute parce que vous l'avez aussi intégré dans vos propos et les citations de Furet.
Donc, c'est vous qui l'ajoutez, ou bien vous ne savez plus vous relire ???
Maintenant, pour recentrer le sujet et en revenir à la phrase litigieuse, je vais vous produire un extrait des échanges Nolte/Furet sur les liens entre la Terreur et les totalitarismes.
Furet répond ici à Nolte :
Citer :
"Vous admettez l'existence de racines culturelles du fascisme du fascisme antérieure à la guerre, et indépendantes du bolchevisme, en les liant aux idées contre-révolutionnaires en France dans leur période d'incubation, avant l'exécution de Louis XVI"
Tiens, tiens ! les idées contre-révolutionnaires... Je croyais que c'était la Terreur ?
Maintenant, je pense avoir trouvé, intégralement, ce que Furet voulait dire dans vos citations incomplètes, plus haut :
Citer :
"La liberté, l'égalité : promesses illimitées, dont la Révolution a montré le caractère problématique, une fois qu'on veut les faire tenir dans l'état social, sans pourtant en diminuer le moindrement la flamme dans les esprits. Car ces promesses abstraites créent un espace infranchissable entre les attentes des peuples et ce que la société peut leur offrir. Elles rendent ipso facto caduc tout débat ou tout accord sur les limites de la démocratie. Elles en infirment même le concept, qui impliquerait un avenir fermé et des associés satisfaits."
Toujours extrait de l'
Illusion.