bourbilly21 a écrit :
.. le patriotisme était-il alors à Versailles ou à Paris ?
Qui rêvait de chasser l'envahisseur ?
C'était plus compliqué, les "républicains" voulaient continuer la guerre et ils le faisaient avec des motivations politiques plus, peut-être, que par patriotisme, surtout à l'extrême gauche.
Pour les communards, continuer la guerre alors que l'empire s'est écroulé suite à la défaite militaire, est un moyen, qui deviendra classique au XXè siècle, de prendre le pouvoir en profitant de la guerre, du désarroi général et d'instaurer un régime d'extrême gauche.
Pour les républicains modérés comme Gambetta et ses amis, il s'agit de ne pas perdre le contrôle de la République naissante en laissant les extrémistes agir et se renforcer et faire ainsi le jeu par leurs excès à Paris des monarchistes qui au nom du pacifisme s'apprêtent à retrouver le pouvoir. Ils gagnent les élections en mettant en avant leur désir de finir la guerre et sont entendus.
Même Bismarck a compris l'enjeu réel après la défaite, enjeu qui est à présent politique, et consiste à éviter un sursaut patriotique mené par l'extrême gauche à l'oeuvre dans Paris. Il travaille à ce que ce sursaut soit évité en accélérant la signature d'un traité de paix en pleine Commune de Paris.
Cet aspect politique n'est malheureusement jamais expliqué. Il est même occulté car la réalité est une course entre républicains modérés et communards d'extrême gauche pour prendre le pouvoir.