Barbetorte a écrit :
Narduccio a écrit :
Mais, un historien de 1900 comprendra mieux la psychologie d'un général de 1870 qu'un historien de 2017 ne saurait le faire...
Cela se discute. Oui dans la mesure où, étant encore proche des évènements, l'historien de 1900 pourra les décrire sans avoir fait un effort de reconstitution du contexte nécessaire à l'historien de 2017, ce que ce dernier ne fera jamais qu'imparfaitement. Mais non dans la mesure où l'historien de 1900 n'aura pas le recul nécessaire pour avoir conscience de ressorts psychologiques qu'il n'aura pas eu l'idée d'analyser. Analyser un système de l'intérieur n'est pas forcément plus facile que l'analyser de l'extérieur. Est-ce une faiblesse pour Paxton, historien spécialiste du régime de Vichy, d'être américain plutôt que français ? L'historien contemporain spécialiste de l'antiquité étudie les mythes grecs à partir de sources forcément lacunaires : il ignore bien des choses que vivaient les contemporains. Mais ces derniers avaient-ils consciences que c'étaient des mythes ? Je ne suis pas sûr qu'Homère ressuscité serait le meilleur analyste de la guerre de Troie.
Pour moi, un livre de 1900 sur la guerre franco-prussienne sera plutôt une source. Peut-être que j'y trouverai quelques informations factuelles (que je peux trouver dans de nombreuses autres références), mais je vais surtout l'envisager sur la manière dont un historien quasiment contemporain à envisagé cet événement. En analysant le document ainsi, j'en fais donc une source, mais plus de la littérature secondaire.