Artigas a écrit :
Globalement, l'histoire de la guerre en Asie orientale, du Sud-Est et du Pacifique de 1945 â 1989 au Japon est révisionniste pour ne pas dire négationniste.
C’est complètement faux. Pour une approche saine de l’historiographie japonaise depuis 1945, on peut lire :
https://www.cairn.info/revue-guerres-mondiales-et-conflits-contemporains-2013-1-page-33.htmArtigas a écrit :
Notamment avec l'arrivée au pouvoir du parti libéral démocrate, de la droite conservatrice, nationaliste et révisionniste/négationniste â partir de 1955.
Droite, oui. Pour le reste, il faudrait un peu nuancer. Si elle était aussi conservatrice et nationaliste que cela, Mishima ne se serait pas suicidé. Mais surtout il ne faudrait pas confondre historiographie et discours politiques. L’expression est tout de même libre au Japon. Les historiens ne sont pas contraints d’écrire ce que leur dictent les politiciens à une certaine réserve près qui porte sur les manuels scolaires. A ce sujet, l'Etat a tout de même été condamné en justice.
Artigas a écrit :
De 1945 â 1989, la société japonaise â quelques exceptions près a vécu une amnésie collective.
Désintérêt plutôt qu’amnésie. L’amnésie est la perte de la mémoire. Or les Japonais n’ont pas perdu la mémoire. La censure pendant la guerre ne permettait pas de savoir grand-chose, ensuite la société japonaise a assez peu cherché à savoir, elle avait d’autres préoccupations. Mais cela n’implique pas que les historiens n’aient pas, eux, étudié sérieusement la période dans ses différents aspects.
Cela dit, il y a une tendance certaine, mais non unanime, à vouloir ignorer ou minimiser les faits les plus pénibles, en particulier dans les manuels scolaires dont la rédaction est étroitement contrôlée par le ministère chargé de l’éducation publique. Il est aussi un fait que, si le Japonais de la rue est assez bien informé sur la shoah, lui parler des massacres de Nankin, c’est un peu comme parler d’Alesia aux Gaulois dessinés par Gosciny.
Mais il ne faut pas mélanger :
- historiographie,
- discours et actions politiques
- sentiments du grand public
- media et littérature populaire.