Aigle a écrit :
Merci cher Paul.
Je ne pense pas qu'on puisse nier le choc politique et intellectuel constitué par la défaite de 1918, la crise de 1929 et la solution habilement imaginée par Hitler pour convaincre les électeurs avec un mélange d'idées anciennes et modernes. Mais je voudrais souligner que tout cela s'inscrit dans une perspective de long terme qui mérite d'être analysée.
Comme vous l'avez dit cher Jérôme, on peut sans doute aller jusqu'à Luther. Je n'y avais jamais penser mais non seulement Luther a rompu le lien de l'Allemagne du Nord avec l'Europe du Sud mais surtout l'Eglise luthérienne était fondamentalement subordonnée aux dynasties allemandes créant une culture de subordination au pouvoir qu'on voit moins (en tout cas pas identiquement) dans les États catholiques.
Mais surtout , je voudrais signaler que la vie politique et intellectuelle allemande était très différente de ce que nous avions en France à la même époque.
Dès la fin du XIXe siècle, une certaine tendance réactionnaire s'est éloignée des traditions chrétiennes et monarchiques pour rechercher des racines germaniques phantasmatiques et proposer une alternative à la modernité qui ne soient pas fondée sur un traditionalisme chrétien...c'est de là qu'est venue l'école de la Révolution Conservatrice (après 1918) qui sans être précisément nazie diffusait tout de même des thèmes anti démocratiques, anti libéraux sans préconiser un retour à la tradition monarchique pré industrielle...
Le succès de ce courant qui ne correspondait à rien en France ou en Angleterre est aussi un indice du "sonderweg", à mon sens...
Cher Aigle, merci pour votre réplique.
J'ai le 2 Mai 21h introduit ce message dans la discussion:
"On a beaucoup parlé, surtout concernant une comparaison de la conception de l'état-nation entre l'Allemagne et la France: Herder-Rhenan.
On a eu une discussion réliée à cette question:
viewtopic.php?f=77&t=37422&start=60message du 30 Septembre 2016
http://www.sens-public.org/articles/794/"Résumé : Outre le fait que les conceptions « allemande » et « française » de la nation ne sont pas aussi antagonistes que le laisse supposer leur ordinaire réduction à deux traditions résolument distinctes, l’une ethno-culturelle, l’autre politico-élective, elles présentent de surcroît la particularité d’être toutes deux issues de productions idéologico-politiques visant à définir et légitimer un État existant ou revendiqué. Dépeignant les nations sous les traits d’entités essentialisées, ces conceptions mobilisées à plusieurs reprises dans le cadre du récent débat sur l’identité nationale française ont été déconstruites depuis trois décennies par des historiens et sociologues dits « modernistes », lesquels ont développé des théories anti-objectivistes destinées à remettre en cause le primordialisme a-scientifique des discours du 19e siècle. Présentant la nation comme une communauté imaginée née de la croyance partagée en sa réalité et ne pouvant être définie que de manière subjective, ces productions « modernistes » sont les seules à être aujourd’hui acceptées dans le champ des sciences humaines en matière de réflexion sur le fait national."
Alors l'Allemagne de Guillaume II était-elle si différente de celle de la France de Napoléon III?"
Mais maintenant j'ai lu complètement aussi le lien du message du 30 Septembre;
http://etudes-romantiques.ish-lyon.cnrs ... s-Jurt.pdfhttp://cse.ehess.fr/index.php?816Et avec votre message "stimulant la réflexion?" (thougth provoking) je dois dire qu'on peut voir aussi une piste de ce coté là. Je suis d'accord à vérifier dans des études universitaires.
Vous avez écrit:
"Mais je voudrais souligner que tout cela s'inscrit dans une perspective de long terme qui mérite d'être analysée."
Et oui de long terme. Avec l'émergence des "romans" (mythes?) nationales dans la deuxième? moitié du 19e siècle. Une écartement entre le nouveau Allemagne et la France, peut-être même entre le Nord germanique et le Sud latine...Et oui de long terme, les trois guerres consécutives tous les trois liéés avec l'un l'autre. Le "Volk" comme vous dites: des racines fantasmatiques de culture et de langue en différence de la version latine d'un état-nation soutenu par le Codex de Justinianus?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Corpus_juris_civilisOn a même aujourd'hui des restants du code Napoléon chez nous en Belgique
Mais est-ce que la connatation (concept?) du "Volk" lié a un langue, soi-disant culture (völkisch), même si l'epicentre était en Allemagne, n'est pas commune aux tous les pays nordiques?
Même dans le vingtième siècle en Belgique? Les Belges entre nous vont reconnaître "le droit du père de famille et de l'autre coté le territoire linguistique"
Et on ne doit pas sous-estimer ses tendances qui ont du mal à mourir dans les têtes des gens. Ce n'est que peut-être avec la mondialisation du deuxième moité du vingtième siècle que ses tendances des race et la suprémacie sont un peu atténuées ?
Pour revenir sur le théme Luther et le Catholisisme de Jerôme. Est-ce que c'est une coincidence qu'on ne voit toutes ces théories racistes pas au Sud dans les pays catholiques, même pas chez Mussolini? Un Vacher de Lapouge pas si reconnu en France, mais suivi même dans le Nazisme en Allemagne? L' Eugénisme, déja mentioné dans ce fil pas au Sud mais plutôt dans le Nord? Le premier société en Allemagne 1905.
Et oui, l'Allemagne une autre vision de la vie que la France? Ou plutot le Nord de l'Europe une autre vision que le Sud?
Reste ma question: Pourquoi l'Angleterre, néanmoins le berceau du Darwinisme social et de l'eugenisme, n'est pas évolué comme l'Allemagne?
Cordialement, Paul.