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PaulRyckier a écrit :
D'abord l'étiquette "militarisme prussien"...c'est l'une des raisons pourquoi le nom de la Prussie est disparu à l'instignation des alliés après la SGM.
Ce qui est déplaisant est que ce "
militarisme" fut admiré par certains. Qui n'a pas trouvé la mise en forme du "roi-sergent" excellente ? Qui ne s'est pas gargarisé des entreprise de Frédéric "le Grand" ? Mais dès que ceci touche d'un peu trop près, alors là les choses sont évaluées différemment.
Qui n'a pas lu avec un sourire condescendant les contre-exploits de ce malheureux F-Guillaume III ? Trouvé dans la normalité son absence à Tilsit ? S'ennuie-t-on d'un Etat/paillasson ?
Il faut bien comprendre que ceci a certainement dû influer puisque les Prussiens ne sont pas différents et eux aussi savent apprendre de leurs erreurs.
Ou alors il faut se résoudre à penser que non, décidément ils sont différents...
Peut-on imaginer la violence qui fut ressentie lors de l'effacement pur et simple du mot "Prusse" pour les Prussiens ?
Imaginons qu'en 1815 (la France avait tout de même bien en...nuyé la plus grande partie de l'Europe), au Congrès de Vienne, les portes soient fermées à Talleyrand et hop, d'un trait de plume on décide que la France n'existe plus. Simplement le mot détestable par ce qu'il représente (fureur, instabilité etc.).
Mais comme on n'est pas "chien", on fait comme lors de la Révolution qui rebaptisait certaines villes.
Pour avoir fréquenté quelques Allemands, ce qui m'a toujours semblé étrange est que souvent, lors des premiers échanges ce n'est pas le qualificatif d'appartenance à l'Allemagne qui apparait, c'est le Land :
"
Je suis de Hesse... Je suis de Souabe... etc.".
La Prusse rayée, le nom devant être comme "
enterré" mais sans le deuil que l'on accorde généralement, ceci est d'une violence extrême. Ce deuil va être intériorisé, ce trait de plume porté comme une "salissure" (avec bien entendu la réaction inverse : on revendique plus fort encore son appartenance et puisque le fait d'être trop "militaire" a fait que et bien on ne peut que continuer dans ce sens de manière instinctive -visiblement ceci fait peur à l'altérité-).
Citer :
Et on proposait la couronne à Frédéric-Guillaume IV roi de la Prussie.
Il s'abstenait pour des raisons de regne par la grace de Dieu, mais peut-être plus pour les interférences d'un parlement et du peuple.
Peu importe les raisons pour lesquelles il s'est abstenu d'ailleurs le saurons-nous jamais ?
Citer :
On a beaucoup parlé d'une révolution pour l'unification ratée d'en bas et une unification en 1871 d'en haut.
Je pense qu'il ne faut jamais trop "pousser". Un Etat doit arriver à une maturation afin de décider de ses choix.
Lors de la RF, la bourgeoisie à poussé un peu le bouchon via des courroies (d'en bas, très bas...) : nous voyons ce que ceci a donné. Encore sous la IIIème il existe des soubresauts.
Regardons la Révolution Russe...
Cette Allemagne de 1871 est trop jeune, a été faite trop vite et le conflit de 1870 (un fois passé) n'a nullement servi de ciment. Au moment de se battre évidemment, c'est la grande jonction entre "potes de bivouac" mais un Etat ne se construit pas ainsi. Il faut du temps, des hésitations, des essais, faire le deuil des ratages (un deuil c'est long : il faut intégrer, digérer etc.).
Alors oui le résultat était différent mais sur la longueur, avec des ajustements, le résultat aurait pu être autre.
Le problème de cette époque est les hommes. En Autriche, un vieillard obtus (et l'âge n'arrange rien) qui fonctionne en bureaucrate militaire, entouré par la fraction la moins libérale de sa famille.
En Russie, un trop jeune empereur, un peu court intellectuellement. Il n'a pas le pouvoir de se projeter, ce qu'il fait c'est du vent : ses problèmes personnels sont trop pregnants et là aussi, il s'est coupé de la frange la plus libérale de sa famille.
En Prusse, c'est le pompon ! Un homme jeune dont les premières années ont marqué la personnalité : il sera toujours le "
résidu" raté. Alors il est certain qu'une fois le pouvoir dans les mains ceci va se sentir.
Pour les partis et bien rien de bien différent d'ailleurs en Europe : acceptation, méfiance, rejet. Les mêmes réactions qui accompagnent la création de voies nouvelles comme de nouvelles voix.
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