L'histoire n'est pas une science dans le sens où elle étudie avant tout le spécifique - même si elle a des prétentions universelles, mais moins que la sociologie
; et Edward H. CARR écrit que « ce n'est pas l'unique qui intéresse l'historien, mais ce qui est général dans l'unique » (
Qu'est-ce que l'histoire ?, chapitre 3).
Elle n'élabore pas non plus de lois générales (Henri-Irénée MARROU,
De la connaissance historique, chapitre 4), même si E. H. CARR (même chapitre que cité plus haut) souligne qu'« une multitude de faits observables prouvent que l'histoire comporte des leçons ».
Ce qui fait aussi que l'opinion estime que l'histoire n'est pas une science, c'est qu'elle n'emploie pas le langage mathématique. Et heureusement ! Sinon, cela pourrait donner ceci (extrait du chapitre 6 de l'ouvrage de H.-I. MARROU)
:
E. H. CARR dit très bien ce qu'est le véritable rapport de l'histoire à la science (même chapitre que cité plus plus haut) : « Les présupposés et les méthodes du physicien, du géologue, du psychologue et de l'historien sont extrêmement différents ; et je ne m'avancerai nullement à dire que l'historien devrait emprunter les méthodes des sciences physiques. Mais l'historien et le scientifique se rejoignent dans leur but fondamental qui est l'explication, et dans leur recherche fondamentale qui consister à poser des questions et chercher les réponses. L'historien, comme tout scientifique, est un animal qui ne cesse de se poser la question du « pourquoi » des choses. »
Mais il y aura toujours un Paul VEYNE qui doutera.