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Ce n'est pas la première fois que vous évoquez le "grand public". Elitisme ? Je l'ignore. Je suis grand public et je pense que l'histoire doit s'adresser au public le plus large possible.
Ceci se nomme pédagogie.
Si l'histoire reste une sorte d'échange de fumoir, il ne faut pas s'étonner du désintérêt voire de l'envie d'en créer une nouvelle.
Je ne vois vraiment pas en quoi mon emploi du terme "grand public" serait péjoratif... Mais bon, vous en déduisez une foule d'extrapolations qui nous font totalement quitter le sujet, qui ne se voulait nullement "élitiste".
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Pensez-vous que l'égalité juridique puisse exister là où l'inégalité sociale est présente ?
Vaste sujet, mais ce qui est certain ce que nulle égalité sociale ne peut exister sans une égalité juridique au préalable.
Bref, l'abolition des privilèges et la DDHC n'étaient donc qu'un leurre...
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L’expression bourgeoisie culturelle est une approximation pour un terme allemand, Bildungsbürgertum, qui définit un groupe social spécifique aux pays germaniques.
Faudrait-il alors renoncer à traduire ce terme en français ? Tout le monde avait pourtant bien compris de qui il s'agissait.
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L'élite a rejeté la démocratie ? Pourquoi ce refus ?
Parce qu'elle s'est retrouvée devant un choix cornélien après 1849 : comme ce n'est pas la représentation du peuple allemand qui fera l'unité - refus de Frédéric-Guillaume IV -, ce sera donc le roi de Prusse (malgré une minorité qui défendait encore la "Grande Allemagne" sous l'autorité de l'Autriche), qui ne souhaite pas d'un régime démocratique. Ce chantage fit voler en éclat le front des libéraux et une grande partie fit le choix de faire passer l'unité avant la libéralisation du régime (promis sans cesse par le monarque depuis son accession au pouvoir, mais qui ne vint jamais), voire à accepter son abandon.
Ensuite, cette élite s'est retrouvée en quête d'une identité nouvelle suite aux conséquences de l'industrialisation. Là encore, une grande partie a choisi la voie conservatrice et a eu peur que le suffrage universel ne vienne fragiliser l'unité récente, voire ne place au
Reichstag un nombre trop important de députés socialistes. Pour le coup de nombreux de ces anciens ou jeunes libéraux se sont donc trouvés sur des positions communes avec les partis conservateurs de l'époque, même s'il ne s'agissait pour eux que d'un compromis temporaire. Malheureusement cela a duré longtemps...
Cela dit, une bonne partie a toujours espéré les réformes esquissées en 1848-1849 et a été partiellement satisfaite de l'arrivée de la démocratie en 1919. Sauf que pour l'opinion publique et une grande partie de l'élite ce régime, né de la défaite, avait été imposé par l'ennemi et n'avait rien d'allemand. C'est ce qui explique le déclin définitif du libéralisme politique allemand dès le milieu des années 1920.
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que celui-ci (le mythe Bismarck) ait fait le lit (du NS), c'est l'évidence. A beaucoup d'Allemands, Hitler est apparu comme le nouveau Bismarck dont ils attendaient depuis si longtemps la venue … or à considérer les ressorts idéologiques et les choix fondamentaux du régime, il paraît difficile de conclure à une telle continuité.
Je ne pense pas que quelqu'un ici soutiendrait l'inverse, sauf, peut-être, un représentant de l'école marxiste et/ou un adepte du
sonderweg.