Libius Perseus (le 16 novembre 2015) a écrit :
Lors de sa première apparition dans Le Sphinx d’Or, il n’est pas du tout esclave et vit à Alexandrie avec son père adoptif (d’ailleurs, est-ce que l’adoption était pratiquée dans l’Egypte des Ptolémées?).
Voila ce qu'on peut lire sur l'adoption dans
Bernard Legras,
Hommes et femmes d'Égypte (IVes. av. n. è.-IVe s. de n. è.). Droit, histoire, Anthropologie, Armand Colin, Collection U, 2010,
Transmettre son patrimoine pp. 225-226:
Citer :
Adoptants, Adoptés.
L'adoption est bien attestée dans l'Égypte pharaonique et dans le monde des cités grecques à l'époque classique. L'adoption pharaonique
a une fonction testamentaire. Elle ne produit ses effets juridiques qu'à la mort de l'adoptant, en permettant à l'adopté, homme ou femme, de recueillir la succession. Un papyrus d'Oxford (P. ASmolean Museum 1 945.96, Moyenne Égypte XIe siècle avant notre ère) offre l'exemple d'une épouse adoptée par son mari, puis l'adoption d'un frère puis de trois esclaves affranchis par cette riche veuve. L'acte doit être fait devant les autorités. Il s'agit donc d'un acte public.
Dans la Grèce classique, deux types d'adoption sont connus. la première est la plus répandue; Elle associe le testament et l'adoption. La loi de Solon détermine ainsi à Athènes, que seul un citoyen, sans fils légitime, peut adopter un garçon, lui même fils de citoyen. L'acte nécessite l'assentiment de la phratrie. L'adoption ne prend effet qu'avec la mort de l'adoptant. Cette institution a pour but de perpétuer l'oikos du père adoptif. Une autre forme d'adoption existe cependant : l'adoption «libre» (grec ek tou oikou, hors de l'oikos) qui a une fonction strictement personnelle, car l'intérêt du groupe familial n'est plus en jeu. Elle est connue à Delphes et à Dodone (Épire) où des affranchis sont adoptés.
L'Égypte hellénistique connaît ce second type d'adoption, qui permet l'adoption de garçons et de filles, selon une procédure contractuelle. Les sources papyrologiques sont rares sur le sujet. Seul un document issu de Archives de Zénon de Kaunos, P. Col. Zen. I, 58 (248 av. n. è.) semble en faire mention.
Ce papyrus, un agenda personnel désigne (l.7) les «contrats de mariage et d'adoption» très probablement ceux de la chôra et non ceux d'Alexandrie. Le terme grec utilisé pour dire l'adoption est teknothésia.
Dans l'Egypte romaine, les termes la désignant sont en général thésis ou huiothésia. Deux sources littéraires doivent être sollicitées. La première est fournie par le scholiaste de l'Idylle XVII, Éloge de Ptolémée, de Théocrite, au sujet de l'adoption des enfants d'Arsinoe I, la première épouse de Ptolémée II Philadelphe.(...)
Le but de cette adoption doit être religieux dans le cadre du culte des souverains. En créant de son vivant le culte des dieux frère et sœur, et en déclarant qu'Arsinoé II est la mère des trois enfants royaux, il en fait les enfants légitimes d'un couple divin. Il assure ainsi l'avenir de la dynastie, à un moment où la reine, qui a alors 44-45 ans, voit s'éloigner la possibilité d'avoir elle-même des enfants.(...).
Il reste les cas de l'époque romaine qui nous intéressent moins ici dans le cadre des aventures d'Alix et d'Enak, les exemples sont très tardifs IVe siècle de n. è..
Je pense que les auteurs vu le peu de source et le peu de cas qu'on peut étudier, on prit des libertés : un seul papyrus pour la période hellénistique en Égypte du IIIe siècle avant n. è. de surcroît, cela laisse de la marge.
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«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès,
in Hérodote,
L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'
Empire libéral.