nonodu09 a écrit :
Arminius est l'exemple type du germain romanisé (depuis son enfance) mais qui c'est retourné contre Rome après avoir compris le sois-disant interet de la civilsation romaine par rapport aux valeurs germaines.... La façon dont Rome voulait imposait sa vision des choses aux autres cultures sans chercher pour autant à les comprendre est selon moi une des conséquences de la chute de l'Empire, cette obstination à se sentir superieur aux autres.
Les Romains n'étaient tout simplement pas ouvert aux autres cultures, ils cherchaient surtout à romaniser les barbares car ils les estimaient en tant que soldats.
C'est tout simplement l'inverse du modèle romain... Les Romains n'ont jamais imposé leur culture par la force... ils étaient bien trop fiers pour cela. Ils estimaient que seuls ceux qui en étaient dignes pouvaient recevoir ce présent. Lorsque les Romains ont soumis la Gaule par exemple ils l'ont fait avec leurs alliés Gaulois. Après la fin de la Gaule indépendante ils s'appuyèrent sur les aristocraties locales qui leurs étaient favorable comme relais de leur pouvoir et ne touchèrent pas aux institutions locales. Chez les Lémovices ils construisirent un nouveau chef lieu de cité, Augustoritum et pourtant le dirigeant politique du peuple restait un vergobret. Localement bien peu de chose changèrent. Les Gaulois étaient en contact avec les Romains depuis longtemps, buvaient du vin depuis le IVe siècle avant notre ère (au moins!) et adoptèrent le latin spontanément pour pouvoir participer activement au modèle romain, surtout chez les élites qui entrainèrent avec eux les masses. D'auilleurs le vergobret lémovice dont on a le nom s'appelait Postumus, nom latinisé quand son père s'appelait Dumnorix...
Les Romains regardaient les cultures locales comme des curiosités exotiques. Bien entendu qu'ils pensaient que les lois de Rome étaient les meilleurs et pourtant cela n'empêcha pas les Romains d'intégrer les étrangers mieux que la plupart des autres Empires et au delà d'adopter chez les Autres les pratiques, les pensées, les techniques de combat, les costumes qu'ils estimaient être pertinents. La maxime de César qui est relayée par Salluste dans Catilina (51) en est un bel exemple et je l'ai déjà cité sur ce forum.
Nos ancêtres, Pères conscrits, n'ont jamais manqué de sagesse et de résolution ; et pourtant l'orgueil ne les empêchait pas d'imiter ce qu'on faisait ailleurs, si toutefois ils le trouvaient bon. Aux Samnites ils prirent bon nombre d'armes défensives et offensives ; aux Étrusques, presque tous les insignes de leurs magistratures ; en un mot, tout ce qui leur paraissait avantageux ailleurs, chez les alliés et chez les ennemis, ils s'appliquaient de toute leur âme à l'introduire chez eux, aimant mieux suivre un bon modèle que de le jalouser. A la même époque, par imitation des Grecs, ils appliquèrent les verges aux citoyens et la peine de mort aux condamnés. De même, la philosophie des Grecs avec laquelle ils eurent une rencontre fascinante et troublante avec Carneade et ses acolytes finie par les conquérir en dépit de la méfiance de Caton. Les Romains furent de durs conquérants. Ils n'en va jamais autrement et seuls les vaincus semblent sympathiques. Beaucoup pleurent Rome au moment de sa chute, la condamne lorsqu'elle était conquérante. Mais l'Histoire n'a que faire des convictions et des sentiments de chacun. Victorieux les Romains ont appliqué le droit de la guerre et disposé de leur conquête. Aussi durs furent-ils, ils les firent tout de même fructifier et la paix qu'ils amenèrent en Gaule amena une très grande prospérité.
Dans le cas de la Germanie, les Romains se heurtèrent à des sociétés archaïques où les noyaux politiques très éclatés empêchaient une insertion dans l'espace politique romain qui s'appuyait sur des noyaux urbains ; les cités,
civitates (comprendre chef lieu, sa campagne et ses bourgs secondaires) ce qui faisait défaut au delà du Rhin. C'est la raison pour laquelle ils entreprirent d'en élever pour pouvoir gérer ce territoire immense. Or le problème vint tant du fonctionnement des tribus germaniques, hostiles par "essence" à la centralisation politique, et de l'initiative d'Arminius qui employa la finesse tactique romaine à son propre profit. Il tenta d'unifier la Germanie dans un vint espoir typiquement romain d'ailleurs qui ne lui survit pas et qui l'amena à la mort... Telle était la reconnaissance de peuples vouant à la liberté un culte encore plus grand que les Romains de la République.
Les Romains ne s'attachèrent guère à romaniser activement ; leur modèle était suffisamment séduisant pour les peuples soumis qui n'avaient pas encore connu d'unification politique ancienne. Dans la partie hellénisée de leur Empire le Grec demeura la langue officielle de l'administration et les idiomes locaux comme le syriaque ou l'araméen se perpétuèrent.