Je m'acharne parce qu'elle est unanimement abandonnée. Ce n'est pas que le fait de quatre historiens bohèmes perdus dans leurs fantasmes. Le IIIe siècle a marqué un échec du Haut Empire (et pas dans tous les domaines) qui va se tirer des périls avec Dioclétien pour un IVe siècle relativement tranquille et assez flamboyant. Coté historiographie, le concept d'Antiquité tardive qui a été développé en Allemagne (
Spatantike) dès le début du XXe siècle il me semble, courre lui selon les auteurs jusqu'aux VIe ou IXe siècle. Si du coté des IIIe siècle et IVe siècle, ainsi que le premier tiers du Ve siècle la terminologie de "déclin" est exclue, il subsiste de vifs débats sur les siècles suivant surtout depuis un article de Andrea Giardina en 1999 qui souhaite ramener un peu d'objectivité vers ces siècles disons post-empire qui sont riches certes en particulier au niveau de la pensée, de la culture, de l'art... mais qui montrent tout de même un net ralentissement économique par exemple, non symptomatique d'une incapacité des peuples régnant désormais, ou d'une perversion des locaux, mais sans doute beaucoup plus d'une différence considérable de structures étatiques entre l'Empire romain avec son urbanisme, son administration, ses courants économiques (annone en particuliers...) fruits de plusieurs siècles de gestion d'un immense empire et les royaumes dont le niveau de structuration politique reste beaucoup plus simple. Pour autant cette évolution ne signifie pas d'un point de vue objectif une résultante positive où négative, ce que tout un chacun peut interpréter d'une manière bien différente selon les sensibilités jusque chez les contemporains (la diminution de la fiscalité n'a pas dû bouleverser tout le monde...
) mais bien une transformation, une succession vers un nouveau système politique très différent, appelé à une longue destiné (preuve s'il en est de sa validité...).
Gibbon reste une lecture intéressante, rapport surtout à la densité des citations. Mais son point de vue reste celui d'un homme de son temps ; il impute principalement au christianisme le déclin de l'Empire lui qui est très influencé par les Lumières et e particulier Voltaire... ce qui explique bien des choses.
Mais c'est vrai qu'il existe tellement de synthèses récente, en particulier sur le IIIe siècle (qui a été au programme des concours il y a quelques années...) et le IVe siècle qu'il est assez extraordinaire de voir que les
topoi sur le déclin restent autant ancré dans les mentalités collectives.
En tout cas Vestitudo, tout à fait d'accord ; l'Empire des Julio-Claudien est loin de posséder une administration aussi complexe et adaptée que celle de l'Empire tardif. Il est pourtant intéressant de noter que même cette complexification de l'appareil politique romain n'a pas trouvé grâce auprès des anciens historiens et philosophes, qui suivant le point de vue orienté pour le moins des auteurs contemporains ont été jusqu'à parler d'Empire totalitaire.... Le fantasme en particulier des
agentes in rebus...
Dans cet article ce qui me gonfle de manière prodigieuse, bien plus que les allégations sur la décadence, c'est le recours systématique à la valeur du trésor... Ce n'est pas comme ça que l'on va faire cesser les pillages!!! Il n'y a que ça qui les intéresse vraiment... Cela me désole... En tout cas une telle découverte et redécouverte est précieuse pour la recherche, en particulier sur la question de la teneur des pièces en métal précieux...