Vézère a écrit :
Parmi les arguments en faveur d'Alise, je dois reconnaître qu'il y en a deux qui m'ont toujours laissé sceptique.
1) l'archéologie prévaut sur les textes.
Cela ne me paraît absolument pas convaincant. Si dans 1500 ans quelqu'un s'intéresse à la vie qu'a mené Vézère, il en saura bien plus en scrutant mon courrier, les rapports que j'ai écrits et ce qu'ont dit mes contemporains, qu'en examinant les restes de mes ordures ou les dernières traces de la cave de ma maison.[...]
En apprend-on plus sur la Troie réelle en lisant Homère, en regardant le film éponyme de Wolfgang Petersen, ou en fouillant Hisarlik ?
Si Vézère ne donne pas aujourd'hui les coordonnées GPS d'un lieu où il a accompli des travaux cyclopéens et si ceux-ci disparaissent au fil des siècles, comment celui qui cherchera dans 15 siècles pourra-t-il affirmer où se trouve ce lieu s'il n'y trouve pas des traces matérielles probantes correspondant à ses travaux ?
Vézère a écrit :
2) César est plein d'approximations quant à la géographie.
Je vois plutôt César comme un Napoléon, hyper maniaque et hypermnésique.
César n'avait pas besoin d'être hypermnésique pour écrire son
Commentaire. En tant que Consul, il devait envoyer régulièrement des rapports à l'autorité supérieure, le sénat à Rome, à qui il devait rendre compte. Ces rapports, ils ne les a pas composés avec un souci de l'exactitude géographique et topographique, car pour ce qui intéresse le sénat, la localisation approximative, "géopolitique", suffit ("Alésia, qui est une ville des Mandubiens...", "César se dirigeait vers les Séquanes par l'extrême frontière des Lingons..." ; "...chez les Eduens, dans Bibracte, ville de la plus grande influence...", "Avaricum, la plus grande et la plus forte place des Bituriges, et située sur le territoire le plus fertile...", etc).
Quand il décrit une bataille, un siège, il compose le récit de façon à ce que les sénateurs et les autres lecteurs contemporains puissent se faire "image mentale" du dispositif, un "tableau" (peint à l'avantage de César, ça va sans dire).