Bonjour Paul, voici quelques indications /remarques qui j'espère pourront vous aider, aiguiller ou donner des premières pistes à explorer.
bolmarvel a écrit :
Dans le temple d'Amon à Thèbes, et dans le palais lui même, je compte m'aider des aquarelles magnifiques de JC Golvin ... Je me suis aidé de la série TUT de Spike Lee, mais bon , ça semble très fantaisiste de ce point de vue.
Vous pouvez également vous inspirer des quelques ouvrages pédagogiques et dessins - très bien documentés- faits par Jacques Martin (l'auteur de la série de BD Alix) tels que ceux réalisés dans "Les Voyages d'Orion" ou "Les Voyages d'Alix".
A propos d'illustration, qui ou quoi vous a inspiré vôtre première case ? d'où sortent les deux "colosses" ou gardes derrière Toutânkhamon, ainsi que les statues en perspective en guise de péristyle ?...personnellement ça m'a tout de suite plus fait penser à un plan de Stargate qu'à une restitution historique de Karnak ou des temples de la triade Thébaine que l'on peut y trouver.
bolmarvel a écrit :
J'ai beau chercher un peu partout des réponses à mes questions historiques, sociologiques j'ai du mal à trouver des réponses (à part lire des centaines de pages, ce que je ne peux me permettre)....Je ne connais pas la posture qu'est sensé adopté Le Pharaon lors de sa prière, ni même s'il est accompagné de prêtres, leur tenue, leur coupe...
A défaut de lire des centaines de pages vous pouvez tout de même prendre connaissance de quelques éléments (répondant en partie à vos interrogations ) contenus dans la page de wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonctions_pharaoniques ou l'on signale, par exemple:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonctions_pharaoniques a écrit :
Dans les sanctuaires, l'image du souverain est omniprésente par l'entremise des scènes pariétales et des statues. Dans cette iconographie, le pharaon est invariablement figuré comme l'égal des dieux. Dans le discours religieux, il n'est cependant que leur humble serviteur, un desservant zélé qui accomplit de multiples offrandes[...]Seul humain admis à dialoguer avec les dieux sur un plan d'égalité, Pharaon est l'officiant suprême ; le premier des prêtres du pays. Plus largement, la gestuelle pharaonique recouvre tous les champs d'activité du collectif et ignore la séparation des pouvoirs. Aussi, tout membre de l'administration n'agit qu'au nom de la seule personne royale, par délégation de pouvoir.[...]Les sources égyptiennes ne se sont pas occupées à décrire l'emploi du temps journalier du pharaon. L'habitude tend plutôt à magnifier le souverain et à contextualiser ses actions dans un cadre mythologique. La description livrée par l'historien grec Diodore de Sicile dans sa Bibliothèque historique (Livre I, 70-71), si détaillée soit-elle, est trop tardive — fin de la période ptolémaïque — pour être prise sans réserves. Certains éléments de vraisemblance sont toutefois indéniables. « D'abord les rois ne menaient pas une vie aussi libre ni aussi indépendante que ceux des autres nations. Ils ne pouvaient point agir selon leur gré. Tout était réglé par des lois ; non seulement leur vie publique, mais encore leur vie privée et journalière:
"Les heures du jour et de la nuit, auxquelles le roi avait quelque devoir à remplir, étaient fixées par des lois, et n'étaient pas abandonnées à son arbitraire. Éveillé dès le matin, il devait d'abord recevoir les lettres qui lui étaient envoyées de toutes parts, afin de prendre une connaissance exacte de tout ce qui se passait dans le royaume, et régler ses actes en conséquence. Ensuite, après s'être baigné et revêtu des insignes de la royauté et de vêtements magnifiques, il offrait un sacrifice aux dieux. (…) Il y avait un temps déterminé, non seulement pour les audiences et les jugements, mais encore pour la promenade, pour le bain, pour la cohabitation, en un mot, pour tous les actes de la vie. Les rois étaient accoutumés à vivre d'aliments simples, de chair de veau et d'oie; ils ne devaient boire qu'une certaine mesure de vin, fixée de manière à ne produire ni une trop grande plénitude ni l'ivresse (…) L'étude des titres auliques portés par les courtisans tels « directeur des linges du roi », « préposé au diadème » ou « chef des coiffeurs » démontrent l'importance accordée au lever du roi. Tout dans la phraséologie officielle indique que le palais royal est assimilé au domaine céleste et que le pharaon y évolue comme Rê, l'astre solaire. La continence alimentaire du roi doit probablement être mise en relation avec l'observance de tabous.(…) Il paraît étrange qu'un roi n'ait pas la liberté de choisir sa nourriture quotidienne ; et il est encore plus étrange qu'il ne puisse prononcer un jugement, ni prendre une décision, ni punir quelqu'un, soit par passion, soit par caprice, ou par toute autre raison injuste, mais qu'il soit forcé d'agir conformément aux lois fixées pour chaque cas particulier. (…) Animés de tels sentiments de justice, les souverains se conciliaient l'affection de leurs peuples comme celle d'une famille. (…) Tous les rois mentionnés ont conservé ce régime politique pendant fort longtemps, et ils ont mené une vie heureuse sous l'empire de ces lois; de plus, ils ont soumis beaucoup de nations, acquis de très grandes richesses et orné le pays d'ouvrages et de constructions extraordinaires, et les villes, d'ornements riches et variés. »
— Diodore de Sicile, Bibliothèque historique, Livre I 70-71 (extraits )
Puis concernant les temples:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonctions_pharaoniques a écrit :
Le temple égyptien est un lieu sacré interdit à la foule. Le terme égyptien Hout-Netjer, traduisible par « Demeure du dieu », indique qu'il s'agit d'un lieu destiné à accueillir sur terre une parcelle de l'éternité divine. Il ne s'agit pas d'un lieu de rassemblement où une assemblée de croyants communie dans une même foi. Cet aspect n'est cependant pas totalement évacué. Lors de rares exceptions, durant quelques festivités annuelles, les dévots sont autorisés à fouler le sol des cours intérieures. À l'abri dans le naos, au plus profond du sanctuaire, la statue divine concentre en elle le mystère des forces cosmiques à l'œuvre dans l'univers. À heure fixe, les Hem-Netjer (ou « Serviteurs du dieu » c’est-à-dire les prêtres) prodiguent à la statue des soins domestiques précis. Des hymnes sont entonnés pour la réveiller, elle reçoit des vêtements et des parures. Ses forces sont entretenues par plusieurs repas quotidiens. D'une manière théorique, Pharaon est seul autorisé à approcher la statue. Dans les faits, physiquement absent, il est remplacé par les prêtres, ses substituts (...) Pharaon est représenté enlacé, embrassé et vivifié par ses égaux divins. Ailleurs, plus humblement, il se tient debout ou agenouillé et procède devant les dieux aux nécessaires libations, fumigations et purifications. De multiples gestes d'offrande sont accomplis. Boissons, nourritures, parures, onguents et minéraux sont apportés afin d'entretenir les forces divines qui assurent la prospérité au pays
pour finir, en relation également avec la désignation et conception de Pharaon, sachez que le mot lui même, se fondant sur une expression égyptienne, est un emprunt biblique et n'a jamais servi de titre pour désigner les rois d'Égypte à leur époque (et ne se rencontre d'ailleurs pas dans le protocole des souverains égyptiens).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fonctions_pharaoniques a écrit :
Dans les textes égyptiens, la personne royale est souvent désignée par le titre de hem. Les égyptologues, imprégnés de la philosophie monarchique européenne, traduisent généralement ce terme antique par le mot « Majesté » qui provient du latin magnitas, « grandeur ». Cette traduction est toutefois un contresens flagrant. L'écriture hiéroglyphique restitue le mot hem par l'image du battoir ou bâton de blanchisseur, un ustensile utilisé pour battre le linge afin de l'assouplir et d'éliminer les dernières impuretés. Dans le lexique égyptien, le mot hem n'est ainsi pas associé à la grandeur mais est en lien avec la notion du service : hem / hemet (serviteur / servante) et hemou (blanchisseur)(...) D'après les textes gravés sur les murs des temples, Pharaon se place avec ferveur et sincérité sous la dépendance des dieux. Pour montrer sa reconnaissance à Amon, le roi Thoutmôsis Ier dit très humblement : « Je baise le sol devant Ta Majesté ». Un souverain ramesside, en approchant le même dieu, déclare : « … étendu par terre, je baise le sol pour ton auguste figure ». Ces paroles d'humilité correspondent à de vraies postures et à des gestes cultuels réels. Dès la IVe dynastie, la statuaire royale montre Pharaon dans des attitudes serviles. Le souverain est montré à genoux avec des objets rituels dans les mains ou les levant dans un geste d'offrande et d'adoration. Cette soumission a pour corollaire l'obéissance. Dans les sources textuelles, les mots « ordre » et « ordonner » reviennent constamment. Pharaon se doit d'appliquer les ordres reçus par les dieux. Devant Amon, Thoutmôsis III dit : « Je ne suis pas négligent au sujet de ce que tu as ordonné de faire… Je le lui fais conformément à son ordre ». Ces ordres divins couvrent tous les champs du possible : construire ou rénover un temple, monter une expédition militaire aux frontières, ériger une paire d'obélisques, creuser un puits dans le désert, etc. Cette obéissance résulte d'un lien de parenté, Pharaon étant le fils des dieux et des déesses. Sans être exhaustif, dans le Papyrus Harris, Ramsès III se dit le fils d'Amon, d'Atoum, de Ptah, de Thot, d'Osiris, d'Oupouaout. Chaque divinité peut être considérée comme le père ou la mère de Pharaon. Ces rapports de subordination du fils envers ses parents entraînent des devoirs et des obligations. Les dieux ont placé Pharaon sur le trône ; en échange, il se doit de se mettre à leur service s'il veut espérer un règne long et prospère. (...) Aux murs des temples, dans les scènes cultuelles, Pharaon est l’interlocuteur exclusif des dieux. Épisodiquement, les épouses, fils et filles royaux, mais aussi les prêtres et les dignitaires ont droit de figuration en tant que faire valoir. Le rythme biologique des divinités est calqué sur celui des humains avec son alternance de sommeil et de veille ; s'ajoute à cela la nécessité de se nourrir. Le rôle de Pharaon est d'entretenir cette vitalité divine. Toutes les richesses, tous les vêtements, toutes les nourritures qui convergent vers le temple et ses entrepôts sont un devoir contractuel entre les dieux et les humains, mais Pharaon en est le seul garant et responsable. Le choix, la quantité et la fréquence des offrandes dépendent du dieu auquel le temple est dédié. Chaque dieu a sa spécificité religieuse ou géographique. Khnoum, le dieu de l’inondation, reçoit de l'eau ; Geb, le dieu de la terre, reçoit des bouquets de fleurs ; Min, qui protège les expéditions commerciales et minières, reçoit de l’encens et de la myrrhe ; Thot, le chef des scribes, reçoit du matériel d‘écriture ; les déesses se voient offrir colliers, sistres et miroirs, etc. Les offrandes sont généralement facilement reconnaissables, et leur iconographie n'a que peu évolué au cours des époques. Peu de différences se discernent entre les scènes du Nouvel Empire gravées à Karnak ou Abydos et celles de l'époque gréco-romaine de Philæ, Edfou, Dendérah même si 1 500 ans les séparent. La décoration des temples ptolémaïques est cependant bien plus prolixe. Le seul temple d’Edfou compte ainsi 1 800 scènes de ce genre. Pour chaque don, Pharaon attend un contre-don bénéfique à son peuple. Par les offrandes de nourritures, il obtient la fécondité et la fertilité, par les boissons la joie et l'ivresse, par l'eau une inondation conséquente, par le lait du lait, par les couronnes un long règne prospère, par les pierres précieuses des produits miniers en quantité.
bolmarvel a écrit :
sur la tenue des dignitaires, soldats, serviteurs (on les représente souvent avec le Némès qui est sensé être le seul attribut de Pharaon).
Le Némès est la coiffe la plus emblématique des pharaons (qui la porteront de l'Ancien Empire jusqu'à la période ptolémaïque). Il est l'un des attributs que partagent le pharaon d'Égypte avec les divinités et qui le différencient du commun des mortels. Contrairement à une idée reçue, le roi était le seul à pouvoir porter ce couvre-chef, insigne de sa fonction. Il pouvait par ailleurs porter d'autres coiffes / couronnes telles que la couronne blanche ou "Hedjet", la couronne rouge ou "Decheret", la bleue ou "Khépresh" ou la double couronne dite "Pschent".