« Avant que les Celtes eussent franchi les Alpes pour s'établir dans cette contrée de l'Italie qu'ils habitent aujourd'hui, il s'éleva parmi eux une sédition violente qui dégénéra en guerre civile »
Je n’interprète pas le début de la phrase de Plutarque comme une référence aux Gaulois cisalpins, mais plutôt comme une référence à un passé lointain, du temps où les Gaulois n’étaient pas encore arrivés en Italie (vers -600 si Plutarque fait référence à Tite Live).
L’épisode des femmes s’étant jetées au milieu des combattants et qui rétablirent la paix parmi eux serait donc une réminiscence d’un fait s’étant passé il y a longtemps (d'ailleurs peu précis), avant leur arrivée en Italie.
Je ne sais pas à quel épisode particulier JL Brunaux fait référence en citant des peuples riverains des Pyrénées, mais pourquoi ne s’agirait-il pas des démêlés avec les peuples gaulois qu’Hannibal a rencontrés juste après le franchissement des Pyrénées (Tite Live chap XXI-23) :
Aussitôt, pour que le retard et l'inaction ne soient point funestes à ses soldats, il passe les Pyrénées avec le reste de ses troupes, et vient camper auprès d'Iliberris. (2) Les Gaulois avaient bien entendu dire qu'on portait le guerre en Italie; toutefois, comme la renommée publiait que les Espagnols au-delà des Pyrénées avaient été soumis par la force, et que des garnisons redoutables occupaient les places conquises, la crainte de la servitude fit prendre les armes à plusieurs peuplades de la Gaule, qui se réunirent à Ruscino. (3) Hannibal l'apprit; et, comme il redoutait plus la perte de temps que la guerre, il envoie aux chefs une députation, pour leur demander un entretien: "Qu'ils s'approchent donc d'Iliberris, ou bien il s'avancera jusqu'à Ruscino; la proximité rendra l'entretien plus facile. (4) Il les recevra avec plaisir dans son camp; avec plaisir aussi il se rendra près d'eux. C'est comme hôte, et non comme ennemi de la Gaule, qu'il se présente; s'ils le veulent. il ne tirera point le glaive avant d'être arrivé en Italie." (5) Après ces négociations, les petits rois de ces contrées vinrent aussitôt asseoir leur camp près d'Iliberris, et entrèrent sans crainte dans celui des Carthaginois. Gagnés par des présents, ils laissèrent l'armée traverser tranquillement leur pays, le long des murs de Ruscino.Mais cette discussion nous éloigne de la femme celte
, et justement pour y revenir, je précise mon message sur la présence de torques dans les tombes féminines et l’interprétation que l’on peut en faire à propos de la tombe de Vix :
La présence de torques dans les tombes féminines date de la fin de la période de Halstatt, au moment où on voit apparaître des tombes féminines à char (+ torques + service à boire) alors que ce type d’incinération était jusqu’alors réservé aux tombes masculines. Cette mutation n’est pas expliquée, mais cet usage sera prolongé tout au long de l’époque laténienne.
En ce qui concerne la tombe de la « Princesse de Vix », elle se trouve au sein de 5 tombes féminines à char autour du Mont Lassois. Cette présence massive peut faire penser à une dynastie féminine à cette époque et à cet endroit. Cela est possible, mais cette concentration de riches tombes féminines ne se retrouve qu’à Vix. Il est donc difficile de généraliser cette hypothèse à cette période dans d’autres régions du monde celte.
On a également retrouvé dans un petit sanctuaire au pied du Mont Lassois 2 figurines, une masculine, et l’autre féminine dont le cou était orné d’un torque. On peut penser que cette figurine représentait la « Princesse de Vix » et qu’elle aurait pu avoir une fonction cultuelle…[