Aymont a écrit :
Les Anciens étaient parfaitement conscients de la perte immense et en grande partie irréparable qu'a représentée l'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie lors de la prise de la ville par César. Elle abritait, disait-on, la totalité des littératures grecque et latine et une grande partie de la littérature égyptienne. Son catalogue, rédigé par Callimaque de Cyrène, ne nous est parvenu que très fragmentairement. A l'époque il se composait de plus de cent vingt rouleaux, c'est dire la quantité d'ouvrages qu'il répertoriait !
En fait cet incendie concernait l'annexe de la bibliothèque : un entrepôt du port avec 40 000 rouleaux, que l'on peut penser avoir été la production annuelle pour l’exportation. Ce flux sortant représente 10% du contenu de la bibliothèque d'Alexandrie qui comprenait plus de 490 000 rouleaux dont 200 000 en parchemin.
belle image de la situation
pour le Darwinisme on fait comme si le livre était une entité vivante et on fait une erreur, les livres ne sont que les traces fossilisés des écrivains, des copistes et des lecteurs. S'il y a moins d'écrivains il y a moins de nouveaux livres produit, s'il y a moins de copiste il y a moins de réédition et s'il y a moins de lecteurs il y a moins de demande de réédition et moins d'écrivains.
Il faut regarder le phénomène sous ces trois aspect.
En fait ce n'est pas un problème de conservation et de destruction mais un problème de chute de la production qui touche le 4ème et 5ème siècle. On le vois bien dans l'analyse de la décharge d'oxyrhynche :
2 ème siècle 655 rouleaux
3 ème siècle 489 rouleaux
4 ème siècle 119 rouleaux
5 ème siècle 92 rouleaux
6 ème siècle 41 rouleaux
7 ème siècle 5 rouleaux
8 ème siècle 2 rouleaux
On estime que la durée moyenne de conservation à la grande époque d'alexandrie s'était 300 ans, mais le taux de renouvellement et la recopie d'une bibliothèque à l'autre était de 10% de l'ensemble du catalogue chaque année ce qui assure une pérennité.
Si on observe le domaine thématique des livres touchés par la disparition ont ne peut qu'en imputer la responsabilité qu'au christianisme triomphant. A partir du moment ou le clergés à repris la charge des bibliothèques
-La litterature scientifiques et techniques : pour des raisons de reférences cosmogoniques (les héros et dieux gréco-romains utilisé en reférence, rejetté par les copistes) et pour la médecine entre autre l'utilisation de noms et de concepts non-chrétiens pouvant entrer en concurence avec le message biblique.
-La litterature pornographique : pour les raisons que l'on devine.
curieusement la littérature mythologique n'a pas été si touché que cela.
Sans aller jusqu'à dire que Tertullien ou Isidore de Séville on fait leur tris dans ce qu'il fallait garder, ils y ont contribué. D'autant que la litterature antique mélange un peu tout, et il est difficile de faire le tri entre l'aspect scientifique et mythologique d'un ouvrage.
Ce qu'il a manqué ce sont des "adaptateurs" capable de traduire un ouvrage scientifique coloré de référence païenne en ouvrage scientifique coloré de référence chrétienne. Les arabes surent faire cela à partir des auteurs païens et furent de trés bon adaptateurs puisque vers l'an mille on a 400 000 livres à la bibliothèque de Cordoue ( d'ou proviennent une grande partie des 80 000 livres de la bibliothèque imaginaire du "Nom de la Rose" vers 1300
).
L'autre élément qui me laisse sans explication c'est la chute de la demande technique pour de tel ouvrage, chute démographique ? nouvelle organisation du travail en corporation ?
Comment l'organisation administrative est passé entre les mains d'illétrés jusqu'au carolingiens ?
Commen la justice est passé de la tradition écrite à la tradition orale ?