Pédro a écrit :
Il y a une distance entre rester attaché à une tradition grandiloquente et lui accorder une valeur métaphysique réelle. Or le sacre qu'est-ce si on lui retire sa vocation sacrée ?
Oui, il est certain que le sacre de Charles X, avec textes caviardés pour correspondre à l'air du temps, et serment prêté sur la Charte en lieu et place des Évangiles (!) est un simulacre. Une illusion qui a tenu le temps que durent les illusions.
Pédro a écrit :
Je dérive un peu mais pour revenir à cette idée souveraineté divine qui était l'ADN de l'Ancien Régime je trouve plutôt amusant de voir que l'Action Française de Maurras fonde sa farouche volonté de retour à la monarchie sur un "nationalisme intégral", faisant tout procéder de la Nation.
L'Action Française a tellement phagocyté la pensée royaliste au XIXème s. qu'il est difficile de mesurer un courant "religieux" chez les royalistes, donc désapprobateur à l'endroit du sacre de Charles X. Mais je crois que ce courant a existé.
J'en veux pour preuve ce bouquin de 1927 que je n'ai pas lu, mais dont la 4ème de couverture au vitriol donne le ton:
Citer :
Ce livre démontre combien Charles X, son entourage, mais surtout les clercs (en 1825), avaient perdu le sens du Sacre et les engagements qui en résultent. On a voulu plaire aux protestants, aux francs-maçons, aux révolutionnaires, à la Charte, mais a-t-on su plaire à Dieu ? Déjà pour le sacre de Louis XVI, Mgr Jean de Dieu-Raymond de Boisgelin de Cicé fit un sermon si scandaleux que Louis XVI en interdit la publication . Les clercs eux-mêmes avaient perdu la notion et la portée du sacre royal ! Après son sacre Charles X guérit des scrofuleux des écrouelles, Dieu prouvant que le sacre avait bien été fait mais insuffisant pour lui donner les grâces de discernement et surtout de courage. Ses réactions pendant la Révolution de Juillet et son abdication sont misérables, et indignes d'un Roi très chrétien