Concernant la médaille, je ne vois pas d'autres événements à cette date que cet attentat.
Je suis en train de lire actuellement le court ouvrage de Karine Salomé, publié en 2012 aux Editions Vendémiaire, consacré à l'assassinat de Carnot.
http://www.editions-vendemiaire.com/ind ... eturnid=75Je vais à travers plusieurs messages résumés la pensée de l'auteur.
La France connaît entre 1892 et 1894 de nombreux attentats anarchistes qui alimentent un climat de peur et d'angoisse, qu'il faut relativiser. Il y a une inquiétude importante, qui connaît des piques les jours suivants les attentats, mais ce climat est surtout relayé par la presse qui fait les gros titres et relais les fausses rumeurs. Presse qui d'ailleurs a une attitude ambigüe : elle dénonce les attentats terroristes tout en donnant des recettes de bombe....
Il y a ensuite les menaces qui sont envoyés à Carnot, menaces subséquentes du refus de ce dernier de gracier les anarchistes condamnés à mort. Il est indiqué clairement comme cible de vengeance. Il y avait eu des précédents attentats sur Carnot, mais qui sont à relativiser car ils sont le fait d'hommes seuls "apolitiques".
Le 5 mai 1889, Jean-Nicolas Perrin, magasinier de la Marine, tire sur le président qui se rendait à Versailles pour le centenaire des Etats-Généraux. Il comptait protester contre sa mutation dans les colonies. Mais il n'avait aucune intention criminelle car 3 de ses cartouches étaient à blanc, et les 3 autres contenaient une balle sans poudre.
Le 14 juillet 1890, le président rentre à l'Elysée après avoir assisté à la revue des armées, Martial Jacobs tire en l'air alors que Carnot passe rue de Marigny. Encore une fois les cartouches étaient à blanc, Martial Jacobs voulait simplement protester d'avoir été spolié de certaines de ses inventions.
Mais les courriers d'insulte étant réel, allant jusqu'aux menaces de mort, la question de la sécurité présidentielle se pose légitimement. Depuis 1889, la sécurité présidentielle est assurée par le ministère de l'Intérieur qui y dédie entre 14 et 18 agents. Seuls 4 seront du voyage à Lyon.
Aucune mesure plus restrictive n'a été prise. Par le fait premier que Carnot aimait les bains de foule et refusait le port de la cotte de maille, et les services d'ordre trop rigoureux. A Lyon, c'était la police locale qui se chargerait de sa sécurité. Les modalités de circulation et d'accès du public sont de tout de même déterminées.
Après l'attentat, la question de la sécurité enflamme la presse et le parlement. Le général Brugère (
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Brug%C3%A8re), qui gérait la question de la sécurité présidentielle jusqu'en 1893, jette l'opprobre sur son successeur le général Borius. Il faisait passer la voiture au trot afin de gagner du temps, réduire les possibilités d'attentat et aussi augmenter l'intensité des acclamations.... Or la voiture roulait au pas et les portières n'étaient pas gardées. A en croire ce général, Borius lui aurait avoué qu'épuisé il était en train de dormir. Idem pour le général Voisin gouverneur militaire de Lyon.
Néanmoins les polémiques ne conduisirent pas à une réforme de la sécurité, il faudra attendre l'assassinat du roi de Serbie et de Louis Barthou en 1934 pour voir créer un Service des voyages officiels et de la sécurité des hautes personnalités.
La suite bientôt...