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Message Publié : 11 Sep 2007 21:00 
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Plutarque
Plutarque
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Suite à la demande d'un des éminents membres du forum, M. Faget, qui souhaitait avoir des renseignements complémentaires concernant les ouvriers et les moyens mis-en-oeuvre pour l'Exposition Universelle de 1900, j'ouvre ici un sujet dédié, où vous pourrez trouver ci-après quelques éclaircissements. J'espère que vous y trouverez de l'intérêt.

Manquant hélàs de temps, je ne peux vous fournir en une seule fois toutes les informations que je souhaiterais. J'essaierais donc d'ajouter régulièrement des chapitres, en continuant bien sûr à les illustrer de photographies, dessins, ou gravures d'époque.



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Avant de réellement entrer dans le sujet, il sera bon de donner quelque chiffres et explications, sur la mise en oeuvre d'une telle Exposition :

Soixante-seize mille exposants, trente-six mille pour la France et quarante mille pour l'étranger, venant apporter le résultat de leurs efforts : 14 millions de travailleurs auront contrinué directement ou indirectement, pour la France seulement !

La génèse de l'exposition remonte au décret du 13 juillet 1892, signé par le Préseident Carnot, sur la proposition de Jules Roche. Le ministre du commerce d'alors prenait une mesure opportune, à temps pour assurer à la France une date que d'autres voulaient retenir. « L'Exposition de 1900 constituera la synthèse et déterminera la philosophie du XIXème siècle » disait-il dans son rapport. L'oeuvre à justifié ses prévisions et c'est à lui que revient l'honneur de l'initiative.

Le 9 septembre 1893, sur un nouveau rapport de M. Terrier, les services de l'Exposition furent organisés par un nouveau décret.

Le 18 octobre 1893, M. Alfred Picard qui se trouvait tout indiqué par son monumental rapport sur l'Exposition de 1889, était nommé commissaure général de celle de 1900.

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Le 4 août 1894, sous la Présidence de M. Casimir-Perrier, le ministre de l'instruction publique, M. Leygues, et le ministre du Commerce, M. Lourties, contresignaient le décret portant le règlement général et adoptant la classification de l'Exposition, présentés par M. Picard cinq jours auparavant.

Le premier « concours d'idées » eu lieu le 18 décembre 1894, et se poursuivit l'année suivante, ainsi que l' établissement du plan général des constructions et la préparation des devis.

Le budget des dépenses prévu pour l'Exposition de 1900 était de 100 millions de francs, 21 pour les palais des Champs-Elysées, 25 pour ceux de l'Esplanade des Invalides, ceux du Champ-de-Mars, du Trocadéro et des quais, 16 pour les aménagement de la Seine, les nivellements et la viabilité, 20 pour les décorations diverses, etc...

Pour parer à ces dépenses, 20 millions furent demandés à l'état, 20 également à la ville de Paris, et 60 millions à l'émission des 65 millions de tickets. La différence de 5 millions étant abandonnée aux cinq grands établissement de crédit qui en avaient garanti l'émission (conventions financières en date du 13 juin 1896).


Les premiers coups de pioche...

...ont été donnés en septembre 1896, non pas pour commencer à construire un quelconque palais ou pavillon, mais en guise de travaux préliminaires à ceux à venir. Il fallait transformer les ports de tirage en ports droits, afin de faciliter le déchargement des bateaux amenant les matérieux de l'Exposition. Les ports de tirage étaient historiquement obliques, pour faciliter le halage, mais obligeaient à utiliser des passerelles pour décharger le contenu des bateaux, qui ne pouvaient accoster ! Depuis de nombreuses années étaient prévu ces travaux, on a profiter de l'occasion.

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Les vrais travaux de l'Exposition n'ont pu commencer qu'après la pose de la première pierre du pont Alexandre III et le départ de l'Empereur de Russie.


Les aménagements de terrain

Les terrassiers se mirent à l'oeuvre, creusant sous le Cours-la-Reine, un tunnel en charpente de 10 mètres de large sur 78,89 mètres de longueur. Ce tunnel allait permettre aux ouvriers de rejoindre leurs chantiers, de déblayer les gravats et surtout, de laisser libre d'accès les promenades aux Parisiens. Ce tunnel était complété par une estacade longue de 153 mètres, pour servir de quai aux bateaux de transport. Une voie ferrée était établie fin 1896.

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A noter qu'au fur et à mesure des différents démarrage de chantier, on établissait tout autour des clôtures, élégamment peintes en vert tendre et revêtues de pilastres, avec ornement de frises et de motifs découpés... il était formellement interdit d'afficher sur ces barrages aussi décoratifs que coûteux (il fallait une carte nominative pour pénétrer sur un chantier et interdiction d'établir des débits de boisson).

Un autre chantier très important devait également avoir lieu avant les premiers travaux sur les nouveaux édifices, celui de la « transplantation » des arbres. Supprimés précautionneusement, ils étaient replantés dans les promenades de Paris.

On creusait autour des arbres, de manière à pouvoir les dégager avec terre et racine, ils étaient ensuite soulevés et transportés à l'aide d'engins, comme ci-dessous :

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Démolir pour construire

Les premiers travaux de démolition commencèrent le vendredi 5 février 1897 par le premier coup de pioche donné au Palais de l'Industrie, vestige de l'Exposition de 1855, mais qui faisait réellement partie du paysage Parisien.

Pour le plaisir, une paire de jolies gravures, où l'on peut voir cohabiter les « restes » avec le futur Grand Palais :

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En mai de la même année, commençaient ceux du Champ-de-Mars.


Les ouvriers doivent se nourrir

A peine les travaux aux Champs-Elysées avaient-ils commencé, que les entreprises furent frappées des difficultaient que rencontraient les ouvriers pour se nourrir dans ce quartier. A l'heure des repas, entre honze heures et midi, ils étaient forcés de courir fort loin des chantiers pour trouver des restaurants où le prix de la nourriture n'était pas toujours en rapport avec leurs ressources.

Dans le but de s'éviter cette gêne et cette fatigue, la plupart finirent par rester dans le chantier, assis sur un moellon, devant une pierre de taille sur laquelle ils déposaient leur déjeuner. Ce repas en plein air devenait pénible sous la pluie ou le givre.

L'administration de l'Exposition s'en émut et fit édifier, par M. Bouvard, un réfectoire en planches où 80 ouvriers pouvaient s'abriter à l'heure des repas ou pendant les instants de repos de l'après-midi.

Cette installation ne suffit pas longtemps, à cause de l'augmentation du nombre des ouvriers qui atteignit les 1500 !

La création d'un grand restaurant fut décidé par M. Alfred Picard, mais au lieu d'en confier l'entreprise à un adjudicataire, il eut l'idée de fonder un restaurant coopératif, mais pas basé sur un système de coopérative de consommation, où les coopérateurs versent eux-mêmes le capital de l'association. M. Picard trouva mieux, il forma une société anonyme au capital de 25 000 francs divisés en 1000 actions de 25 francs et fit autoriser cette société sans but lucratif par arrêté ministériel du 17 juillet 1897.

Le prix d'un repas complet, vin et café compris fut fixé de 1,10 à 1,20 francs. L'emplacement choisi pour ce restaurant fut au ras du quai de la Conférence, en prolongement des chantiers du pont Alexandre III.

On y construisit une vaste salle à manger de 64 mètres sur 30, pouvant contenir 600 convives. A côté se trouvaient la lingerie, la cuisine avec les gigantesques fourneaux, et les annexes nécessaires au service, et 5 cuisiniers accompagnés de leurs aides.

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M. O. Lamy, président du conseil d'administration de la Société, s'attacha à décorer les murs du restaurant avec des panoplies d'assiettes et d'outils.

Sur la porte de ce bâtiment en brique, on apposa un panneau avec cette inscription : RESTAURANT COOPERATIF. Il fut inauguré le 10 novembre 1897.

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