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La vie de caserne en France sous la IIIème République
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Auteur :  Trufaldini [ 11 Mai 2008 14:41 ]
Sujet du message :  La vie de caserne en France sous la IIIème République

Bonjour.

Dans le cadre de recherches historiques, je suis ammené à m'interroger sur la vie quotidienne dans les caserne militaires en France à cette époque, en particulier les casernes de cavalerie, notamment de Dragons et de Cuirassiers.

J'aimerai en savoir plus sur l'organisation, les corvées, le cycle des permissions, les chambrées, etc... enfin bref, tout ce qui se faisait dans une caserne de régiment.

Connaissez-vous, en outre, des travaux évoquant le sujet?

Merci.

Auteur :  Savinien [ 11 Mai 2008 14:51 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIième République

A prendre avec tout le recul que ça mérite : Courteline : Le train de 8h47, Les Gaiétés de l'escadron Et Céline, Le carnet du cuirassé Destouches, le dernier est auto-biographique et le premier, une satyre de l'époque.

Peut-être cela pourrait'il vous être d'une toute petite aide.

Sinon, il doit être possible de se procurer assez facilement le règlement de l'époque.

Ps : On dit un quartier et non une caserne pour la cavalerie. ;)

Auteur :  Phocas [ 11 Mai 2008 14:56 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIième République

Pas grand rapport avec les cavaliers, mais çà peut vous aider: l’excellentissime ouvrage d’Odile Roynette, « Bons pour le service », l’expérience de la caserne en France à la fin du XIXème siècle, Belin, 2000. Vous pouvez y aller en toute confiance. Voici un compte rendu :
Citer :
Sur la reproduction de l'aquarelle d'Édouard Detaille qui fait la couverture de ce livre, un capitaine inspecte les chambres des soldats. Au-delà de la restitution précise d'un épisode de la vie militaire, les attitudes respectives des personnages et particulièrement l'immobilité des hommes de troupe, sont représentatives de ce qui fait l'objet de l'étude : l'expérience nouvelle de la discipline et de la caserne pour un nombre croissant de Français à la fin du XIXe siècle.

L'ouvrage, tiré d'une thèse de doctorat, porte pour une grande part sur une courte période, décisive, allant de 1873 à 1905, et utilise avec habileté des sources diverses, dont le cœur est constitué par les documents relatifs aux départements du Nord et du Pas-de-Calais. L'analyse proposée est cependant de portée plus large, à la fois synthétique, ambitieuse et originale.

La synthèse porte dans la première partie sur le bilan tiré des désastres de la guerre de 1870 par les contemporains, sur les perceptions et la réalité du rapport au service militaire et à la conscription du XVIIIe siècle au Second Empire, enfin sur les implications égalitaires (au plan social), mais aussi disciplinaires et éducatives de la réforme militaire issue de la loi de 1872. On suivra dans ces pages la lecture des transformations du regard des élites sur le fait militaire et l'analyse pertinente du renouveau idéologique qui après 1870 fait du service militaire "une source de régénération nationale" et légitime le "resserrement de la discipline".

Le début de la seconde partie dessine le cadre dans lequel s'insère la réorganisation de l'armée et les réalités diverses de la réforme. En variant les échelles, et en passant du corps d'armée aux salles de caserne, l'auteur décrit la manière dont les choix de défense orientent la présence de l'armée dans les garnisons de la première région militaire sur une frontière difficile à défendre et moins bien lotie que l'Est du pays. L'occasion est ici saisie de montrer comment se font ou se défont les implantations urbaines des casernes et, surtout, de signaler les progrès réels des conditions de confort et d'hygiène à l'intérieur des établissements militaires. On appréciera à ce sujet les nuances des pages décrivant l'usage de l'eau dans la "lutte contre la crasse"… Ensuite, le chapitre sur "les conscrits" dévoile l'ambitieux projet de reconstitution des étapes qui transformeront le nouveau soldat en adulte et en homme de guerre.

Le mélange d'analyses de fond sur le poids de la conscription et d'observations concrètes sur les conditions du tirage au sort ou l'examen des aptitudes physiques des conscrits conduisent à décrire les premiers tests de la virilité et les réactions d'inquiétude (et de superstition), de "fierté et de tristesse" devant les décisions positives des conseils de révision. Le mélange de gaieté et de résignation, les ultimes vérifications des autorités militaires sont la première étape de l'épreuve de la vie de caserne, où des milliers d'hommes jeunes, issus de milieux sociaux divers, devront se plier au règlement qui stipule que la discipline fait la force principale des armées.

On découvrira donc dans la dernière partie l'étude originale des moyens utilisés par les autorités militaires pour forger, en vase clos, l'instrument de la guerre à venir. La description détaillée de l'instruction donnée alors aux nouveaux venus fait l'inventaire des formes de violence physiques --ou verbales-- imposées aux conscrits. Du poids réel du paquetage (un signe distinctif de l'armée française) aux différents moyens de contraindre les corps (exercices, laborieuse découverte des gestes spécifiques du subordonné, initiation au service de la garde) et les esprits (punitions), c'est le déroulement d'un apprentissage à la fois sommaire et brutal qui plonge les soldats dans une nouvelle pédagogie de la violence. Les chefs ne sont pas les seuls à user ou, parfois, abuser, de l'autorité, et l'analyse invite à réfléchir sur le choix d'incorporer ensemble des "anciens" soldats avec des nouveaux comme sur l'existence des brimades, même au-delà de l'interdiction de 1887, et sur la difficulté à les traquer dans des sources peu disertes.

Génératrice de difficultés physiques ou psychiques, la discipline de la caserne triomphe, car la "docilité l'emporte" jusqu'à la libération. La soumission générale et attestée des conscrits est, certes, inséparable des améliorations incontestables de la vie de caserne, des progrès de l'instruction militaire (enseignement plus concret, grandes manœuvres interarmes de l'automne), et des efforts d'éducation morale. Surtout, l'auteur démontre de façon convaincante que les valeurs du devoir militaire et la nécessité du courage, les exigences physiques et la discipline nécessaires au combat ont été intériorisées et valorisées par les soldats. Ainsi, au carrefour de l'histoire des sensibilités, de l'histoire sociale et de l'histoire militaire, le livre contribue de belle manière à l'histoire de la formation des identités.

http://rh19.revues.org/document336.html
Étant donné l’étendue de votre sujet, ce n’est pas suffisant, mais c’est un bon début.

Auteur :  Faget [ 11 Mai 2008 18:27 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIième République

Je pensai aussi au livre " Bon pour le service "cité par Phocas .
Il y a de Louis Garros : " L'armée de grand-papa, de Galliffet à Gamelin " Hachette -1965.
Ou bien de Henri Ortholan et Jean-pierre Verney : "L'armée française de l'été 1914 "Bertrand Giovanangeli Editeur - 2004.
Pour une riche iconographie : Louis Delpérier " De la Crimée à la Grande guerre -Larmée devant l'objectif 1854-1914 " Editions Lavauzelle- 1985.

Auteur :  Faget [ 12 Mai 2008 8:31 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

J'ajoute deux oeuvres de Lucien Descaves : "La caserne" et "Sous-offs". Le style naturaliste décrit le milieu sous une lumière glaucque.

Auteur :  Trufaldini [ 12 Mai 2008 13:52 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

Excellent.

Beaucoup de choses en effet. Merci à tous. Avec tout ceci, je devrai m'en sortir.

Savinien a écrit :
Ps : On dit un quartier et non une caserne pour la cavalerie.


Je note. ;)

Auteur :  Karolvs [ 17 Oct 2009 12:12 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

Je suppose que c'est ici l'endroit où je trouverai réponse à la question qui m'intéresse (mais qui ne mérite pas la création d'un sujet ad hoc).

Soit un jeune Fançais né en avril 1902.
Quand (mois et année) a-t-il été incorporé, étant précisé qu'il n'a bénéficié d'aucun sursis ?

La loi d'avril 1923 ayant ramené la durée du service militaire de 3 ans à 18 mois, comment cela se passait-il pour les soldats qui étaient en train de faire son service ? Ceux qui avaient déjà accompli les 18 mois étaient-ils libérés "dans la foulée", ou la réduction était-elle progressive ?

Auteur :  jibe [ 22 Oct 2009 16:01 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

Il existe encore plusieurs quartiers de cavalerie en France : sans parler de Saumur, la garde républicaine en a plusieurs à Paris et à Vincennes : Célestins, Carnot...
Un livre intéressant sur le sujet : "La cavalerie de la garde républicaine à cheval" Collection : Beaux-Livres. Editeur : Belin, par Jean-Louis Salvador (ancien colonel de la Garde).

Auteur :  Tonnerre [ 22 Oct 2009 17:15 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

Citer :
J'ajoute deux oeuvres de Lucien Descaves : "La caserne" et "Sous-offs". Le style naturaliste décrit le milieu sous une lumière glaucque.


Très importants à lire en effet, et non sans qualités littéraires.

Auteur :  vincenzo06 [ 11 Mars 2010 8:12 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

Bonjour,

Un bouquin qui peut t'aider est "L'Illustration - L'Armée Française" : Ouvrage relié des articles de journaux dont pas mal concernent la vie et le quotidien en caserne à la Belle Epoque, avec gravures et photos à l'appui; et si mes souvenirs sont exacts, on y voit l'instruction de la cavalerie de ligne.

Auteur :  X20 [ 11 Mars 2010 9:01 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

jibe a écrit :
Il existe encore plusieurs quartiers de cavalerie en France : sans parler de Saumur, la garde républicaine en a plusieurs à Paris et à Vincennes : Célestins, Carnot...


Sans compter les quartiers des régiments dont les traditions sont "montées" (ABC, Train...)

Auteur :  Marc Mailly [ 07 Sep 2020 7:29 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

La caserne Chataux, bellifontaine, porte le nom du général Chataux, gendre du maréchal d'Empire Victor. Construite en 1886, elle abrita le 7e régiment de dragons. L'Etat a vendu la parcelle en 2017 à un promoteur immobilier, avec obligation de réhabiliter le bâtiment en appartements. J'ai acheté le livre Bons pour le service, en mémoire de la vie de garnison de la IIIe République.

Pièces jointes :
1362933151-Fontainebleau-Chataux.jpeg
1362933151-Fontainebleau-Chataux.jpeg [ 200.92 Kio | Consulté 9118 fois ]

Auteur :  bourbilly21 [ 07 Sep 2020 8:15 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

Bonjour
quand vous observez les façades des casernes du fin 19ème siècle, elles ressemblent à celles des écoles dites Jules Ferry (encadrement des fenêtres identique, toiture etc...)
On peut dire ce que l'on veut de la IIIème République, mais elle a su bâtir !

Auteur :  Vézère [ 07 Sep 2020 9:18 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

bourbilly21 a écrit :
quand vous observez les façades des casernes du fin 19ème siècle, elles ressemblent à celles des écoles dites Jules Ferry (encadrement des fenêtres identique, toiture etc...)
On peut dire ce que l'on veut de la IIIème République, mais elle a su bâtir !
Ouais. Pas que la République, d'ailleurs. C'est l'époque qui voulait ça. Aujourd'hui ceux qui se retrouvent avec sur les bras la charge de ces édifices parfois colossaux (Etat, Eglise, hobereaux, institutions diverses...) grimacent et appellent la deuxième moitié de du XIXème siècle l'époque de la "maladie de la pierre"...
Un exemple: le grand séminaire d'Angers
Image

Auteur :  Pierma [ 07 Sep 2020 9:41 ]
Sujet du message :  Re: La vie de caserne en France sous la IIIème République

Si la fin 19e est l'époque de "la maladie de la pierre", que dira-t-on des Trente Glorieuses ?!

La maladie du parpaing ? Du béton ?

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