persephone66 a écrit :
Ils renouent à cet égard avec l’idéal de la démocratie directe, que certains de leurs prédécesseurs avaient d’ailleurs appelé de leurs vœux en 1850-1851. [...] À la fin du Second Empire et au début de la Troisième République, les radicaux, quoique ralliés à la démocratie représentative, visent néanmoins à insuffler l’esprit du gouvernement direct dans ses institutions, non plus pour laisser s’exprimer tels quels les intérêts du peuple mais pour les débarrasser des préjugés et les relever en les politisant : comme Allain-Targé, ils se méfient profondément du « gouvernement constitutionnel, parlementaire, qui, au lieu de remuer comme par le reflux et le flux de la mer, d’agiter le peuple tout entier aux jours fréquents des élections populaires, sous le vent du gouvernement direct, et de l’empêcher ainsi de se corrompre, repousse vers ses occupations, ses jouissances matérielles, désintéresse des passions salutaires et nobles de la politique la masse du peuple gouverné ».
Source :
http://www.laviedesidees.fr/spip.php?pa ... =1623#nb22Une partie de la réponse ce trouve dans l'extrait que vous nous proposez, persephone66.
François Allain-Targé a été membre (républicain) de la Chambre des députés de 1876 à 1889, où il a pu, sans nul doute, exprimer sa critique du gouvernement indirect, s'il est avéré qu'il a maintenu sa position politique sur la question. La citation proposée par Chloé Gaboriaux (
Source : Henri Allain-Targé,
La République sous l’Empire : lettres, 1864-1870, Paris, Grasset, 1939, p.133) laisse, en effet, un doute dans la mesure où l'idée défendue par Allain-Targé l'est avant l'avènement de la République.
J'ajoute que Georges Clémenceau était partisan d'une démocratie directe, idée dont il se fit l'écho dans un article du journal
La Justice du 13 avril 1880.