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A terme cela aurait pu conduire à une crise du régime.
Pour une des rares occasions de son histoire, le
Reichstag a alors réalisé un vote de défiance contre le gouvernement impérial - bien entendu, non responsable devant lui... (cela dit, il n'avait jamais été question d'introduire dans la jeune Allemagne un régime parlementaire en 1871 - ce sont des lubies de Français cela ! ) - ce qui n'est pas rien. Parler de crise de régime non, de prodromes, peut-être.
Certains ont pu, effectivement, y voir des liens avec ce qui allait se produire en 1918, pendant et après la formation du dernier gouvernement impérial, sous la direction de Max de Bade. Période dans laquelle les militaires semblent à la fois de plus en plus éloignés (étrangers ?) des questions politiques, alors que la perspective d'un armistice et d'une fin de régime s'annonce, tout en demeurant la caution indispensable pour tout régime politique qui veut se maintenir dans un contexte trouble.
Une guerre a tendance à exacerber le plus souvent, effectivement, les évolutions qui s'observent avant son déclenchement.
Ce qui est certain, c'est que cette caste de
junker semble en total décalage avec l'évolution de la société allemande à l'Ouest de l'Empire (et pas que du côté des
Wackes), catholiques, le plus souvent et plus habitués - comme dans l'Est - à se comporter devant un aspirant prussien comme le paysan médiéval le faisait à l'égard de son seigneur, c'est-à-dire en demi-esclave !
C'est là une véritable fracture culturelle qui semble s'observer dans l'Allemagne wilhelmienne.
Il faudrait voir chez les spécialistes de la période et du pays si l'incident de Saverne constitue la partie émergée de l'iceberg, ou bien si ce n'est qu'une anecdote propre aux particularités alsaciennes(-lorraines).