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Message Publié : 18 Déc 2016 20:09 
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Polybe
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Jean-Marc Labat a écrit :
Je croyais que le bois du Gewehr 98 était en hêtre.



A partir de 1914, oui. Plus de bois de noyer disponible. En Belgique occupé a partir de 1916 tous les noyers étaient coupés et envoyé en Allemagne. Le hêtre "travaille" beaucoup plus que le bois de noyer.

En Sarre (riche en noyers) même chose a partir de 1935. Résultat aucun noyer en Sarre est antérieur a la deuxième guerre mondiale.


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Message Publié : 25 Oct 2020 14:04 
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Polybe
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L’empereur allemand Guillaume II était-il belliciste et donc le principal responsable de la première guerre mondiale ?

Après avoir analysé
- Les relations anglo-allemandes de 1870-1914

viewtopic.php?f=45&t=42148

- L’antagonisme français allemand de 1870 à 1914

viewtopic.php?f=45&t=42159

- Et Si les systèmes d’alliance (triple alliance vs triple entente) ont conduit à la première guerre mondiale

viewtopic.php?f=45&t=42172

Je propose un quatrième épisode sur les causes de la première guerre mondiale en étudiant la personnalité de Guillaume II d’avant 1914.

Introduction

En Juin 1919, le traité de Versailles condamnait Guillaume II devant le monde entier. L’article 227 s’acharnait ainsi sur le monarque déchu : « Les puissances alliées et associées mettent en accusation publique Guillaume II de Hohenzollern, ex-empereur d’Allemagne contre la morale internationale et l’autorité sacrée des traités »
Le premier ministre anglais Loyd George annonçait la sentence qu’il réclamait « Pendons le Kaiser » tout comme l’exigeait déjà le Daily Mail du 22 Septembre 1914 : « La corde sera le châtiment pour le criminel »
Et pourtant en Juin 1913 lors des fêtes données pour le 25ième anniversaire de son avènement, il avait été qualifié » d’empereur de la paix par un parterre de têtes couronnées réunies à Berlin. Il y avait là les 2 cousins du Kaiser George V et Nicolas II, de nombreux princes régnants ou non et l’archiduc François Ferdinand dont l’assassinat le 28 Juin 1914 fut à l’origine de la première guerre mondiale.

I. Qui était Guillaume II

L’ensemble des historiens s’accordent pour dire qu’il était un homme intelligent, cultivé et ouvert indécis, souvent et fanfaron toujours prêt à s’emballer pour une cause ou un projet, quitte à revenir en arrière après réflexion ou sur le conseil de son entourage.
Certains de ses propos tenus sous le coup de la colère ou de l’émotion furent sans lendemain mais hors d’Allemagne, ils furent pris au premier degré pour mieux disqualifier leur auteur.
Malgré son goût immodéré pour les parades et les uniformes n’était pas à priori un va-t’en-guerre.
La constitution de 1871 donnait certes à l’empereur des pouvoirs considérables dans le domaine militaire et en politique extérieure, qui apparaissait ainsi comme des « domaines réservés ». Mais pour les questions militaires, à l’exception des nominations qu’il tenait à contrôler, Guillaume II laissait aux membres du commandement suprême de l’armée (OHL) la responsabilité des grandes décisions. Ce fut le cas pendant les années de guerre ou il se contenta d’entériner les plans établis par l’OHL.
En revanche, Guillaume II dirigeait personnellement la politique extérieure assisté du secrétaire d’Etat aux affaires étrangères et de ses propres conseillers parmi lesquels Friedrich Von Holstein.
La montée en puissance des groupes nationalistes, telle la ligue des groupes nationalistes telle la ligue Pangermaniste contribue à dégrader les relations internationales vers 1900. Néanmoins l’apparition des ligues nationalistes étaient générale dans l’Europe d’alors.


II. La Weltpolitik


L’apparition de ces ligues nationalistes pousse les milieux d’affaires, universitaires et une partie de l’opinion publique à demander une politique étrangère plus active en Allemagne.
Pour canaliser ces revendications, Guillaume II s’efforce de mettre en œuvre un programme visant à faire de l’Allemagne une grande puissance mondiale partout présente « la Weltpolitik ».
La Weltpolitik prend plusieurs formes
- La nécessité d’avoir un empire colonial ou du moins disposer de zone d’influence pour permettre à l’Allemagne d’obtenir des matières premières et des débouchés
- L’intervention en Chine avec l’obtention de quelques comptoirs Kiao-Tchéou et Tsingao plus quelques iles en Pacifique.
La colonisation Allemande en Afrique s’effectua en étroite collaboration avec les britanniques. Anglais et allemands s’entendirent pour s’échanger l’ile allemande de Zanzibar contre l’ile d’Helgoland anglaise.
Mieux un accord secret de 1913 prévoit de dépouiller l’empire portugais : l’Angola pour les allemands et le Mozambique pour les anglais.
Au Moyen-Orient, la création d’une ligne de chemin de fer BBB (Berlin-Bagdad-Bassora) et la possibilité d’exploiter les ressources minières de part et d’autres de cette ligne créent des tensions les anglais. Néanmoins Guillaume II évite à chaque fois la rupture et les 2 pays s’accordent pour exploiter les hydrocarbures dans la région de Mossoul à travers la société Turkish Petroleum.
Néanmoins, il ne faudrait pas idéaliser les relations anglo-allemandes. En 1905-1906, lors de la première crise franco-allemande à propos du Maroc. Le premier Lord de la mer, l’amiral John Fisher fit savoir à son gouvernement qu’il y avait « une excellente occasion » pour attaquer l’Allemagne, occuper Schleswig-Holstein et le canal Kaiser-Wilhelm (qui reliait les eaux de la Baltique à ceux de la mer du Nord) et détruire la flotte allemande. Les militaires allemandes étaient loin d’être les seuls à songer ç une guerre préventive.
Au Maroc, Guillaume II laisse le champ libre aux français moyennant de substantielles compensations en Afrique centrale. Une partie du Congo français est rattaché à la colonie allemande du Cameroun.

III. les crises balkaniques de 1911 à 1914

Dans les Balkans, les sujets de tension ne manquaient pas. En 1908, l’annexion de la Bosnie-Herzégovine par l’Autriche-Hongrie qui l’administrait mécontenta vivement la Russie et la Serbie.
En 1912-1913, les guerres balkaniques ou la Russie et l’Autriche-Hongrie s’affrontèrent par serbes et bulgares interposés ne provoquèrent pas de guerre générale. Guillaume II conseilla vivement à son allié autrichien de ne pas intervenir tandis que la France allié de la Russie ne bougea pas.
La Serbie s’en sortit avec un territoire sensiblement accru mais ne put obtenir l’accès à l’Adriatique en raison de l’opposition de l’Autriche-Hongrie et de l’Italie qui choisirent la création d’un état albanais. Ce fut un échec pour la Russie et son allié serbe.
Il encouragea l’Autriche-Hongrie à améliorer ses relations avec la Serbie, ce que déplorait en Mai 1914 François-Joseph lors d’un entretien avec son ministère des affaires étrangères, le comte Berchtold.
Rien ne permet donc d’affirmer qu’en ce début d’année 1914, Guillaume II voulait la guerre au contraire, il continuait à partager son désir de paix.

III. La crise de Sarajevo

Guillaume II se trouve sur Kiel le 28 Juin lorsqu’il apprend l’annonce les assassinats de l’archiduc François Ferdinand et son épouse Sophie. Il est bouleversé par cette mort et se sent solidaire de François Joseph comme l’ensemble des souverains du mois le pense-t’-il.
C’est à lui qu’il revient de prendre une décision. L’Allemagne est partie prenante dans cette crise en raison de son alliance avec l’Autriche-Hongrie.
La Serbie était impliquée car l’auteur de l’assassinat Gavrilo Princip, un serbe de Bosnie venait de Serbie avec un commando équipé d’armes provenant de magasins Serbes. Ce commando était lié à la Main Noire, une société secrète serbe dirigée par le colonel Dimitrejevic, un haut responsable des services secrets en contact avec l’attaché militaire russe à Belgrade.
L’Autriche-Hongrie voulait punir la Serbie en intervenant militairement. Pour Guillaume II, l’Autriche-Hongrie devait agir rapidement avant que la Russie n’ait le temps d’intervenir.
Le 5 et 6 Juillet, l’empereur fit savoir à l’envoyé François Joseph, le comte Hoyos que l’Allemagne se tenait à côté de l’Autriche-Hongrie de manière inconditionnelle. A Vienne, le 7 Juillet, l’Autriche-Hongrie décida de différer l’attaque contre la Serbie, à la demande du chef du gouvernement hongrois le comte Tisza et de la faire précéder d’un ultimatum.
La décision Autrichienne rassura Guillaume II qui préférait que l’affaire fut réglée par voie diplomatique. Il en profita pour quitter Berlin et s’embarqua pour sa croisière d’été dans les fjords norvégiens. De leur côté, la plupart des ministres et les généraux Von Molkte et Falkenhayn s’apprêtaient à partir en vacances. Les liaisons télégraphiques maintenaient les contacts.
A la Mi-Juillet, tandis qu’à Vienne, on travaillait à l’élaboration de l’ultimatum, on se réjouissait partout sauf en Russie de la perspective d’un règlement diplomatique de cette crise.
Tout changea à partir du voyage en Russie du président français Poincaré, du chef du gouvernement français René Viviani, des ministres et de plusieurs généraux français. Prévu depuis longtemps, ce voyage déboucha sur un renforcement des liens militaires entre la France et la Russie. Le 22 Juillet, Nicolas II et son ministre Sazonov firent défiler 60 000 soldats pour montrer à la France la puissance de l’armée Russe. Le Lendemain, la délégation française quitta la Russie, avant la présentation de l’ultimatum autrichien à Belgrade.
Guillaume II ne coupa jamais les ponts avec son cousin Nicolas II. Tout le mois de Juillet, les 2 souverains échangèrent des télégrammes ce qui n’empêcha pas la Russie de renforcer son dispositif militaire le long de la frontière Austro-hongroise. Guillaume II dénonça cette situation dans son télégramme du 17 Juillet « C’est toi qui porte la responsabilité de la paix ou de la guerre. » Dans celui du 18 Juillet, il réaffirma que «personne ne menace l’honneur et la puissance de la Russie. La paix peut encore être sauvée si toi tu consens à arrêter les préparatifs militaires contre l’Autriche-Hongrie »
L’ultimatum autrichien fut en grande partie accepté sauf la demande de participation de policiers autrichiens à l’enquête sur l’attentat. Ce dernier point fut rejeté sur le conseil de Russie à Belgrade. Il est probable que les enquêteurs autrichiens auraient pu découvrir des preuves d’implication des autorités serbes et peut-être même de la Russie dans l’attentat de Sarajevo.
Certaines déclarations de Sazonov faites à huit clos devant la Douma pourraient le laisser supposer. Il aurait en effet déclaré « L’amour de la paix de l’empereur allemand nous garantit que la guerre viendra seulement lorsque nous voudrons l’avoir »
Dès le 28 Juillet, l’Autriche-Hongrie se considère comme en état de guerre avec la Serbie. Il y a encore des tentatives de Sir Edward Grey pour régler pacifiquement la crise. Les mobilisations partielles générales en Russie les 29-30 Juillet rendent vaine l’action diplomatique.
Encore le 29 Juillet, Guillaume II hésite à proclamer « l’état de danger de guerre ». Soumis à d’intense pression militaire et de son entourage, l’état de guerre lui est finalement arraché.
On connait la suite, les ultimatums à la Russie et à la France dont le rejet débouche le 1ier Août sur la déclaration de l’Allemagne à la Russie le 1ier Août et le 3 Août à la France. L’application du plan Schlieffen et le droit de passage de la Belgique provoquent la réaction immédiate du Royaume-Uni qui le 4 Août entre à son tour en guerre.
En moins de 6 semaines, on n’est passé d’une situation de paix fragile certes mais réelle, à une guerre européenne. Si Guillaume II, pressé par les militaires et son entourage a cédé sa responsabilité personnelle est des plus limitées. Longtemps sa volonté de paix l’ont fait passer pour un lâche.

A contrario, les responsabilités personnelles du président Poincaré, du ministre des affaires étrangères russe Sazonov en soutenant la Serbie envers et contre tout ont des responsabilités nettement plus lourdes.


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Message Publié : 25 Oct 2020 17:03 
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isac654 a écrit :

III. les crises balkaniques de 1911 à 1914

Dans les Balkans, les sujets de tension ne manquaient pas. En 1908, l’annexion de la Bosnie-Herzégovine par l’Autriche-Hongrie qui l’administrait mécontenta vivement la Russie et la Serbie.
En 1912-1913, les guerres balkaniques ou la Russie et l’Autriche-Hongrie s’affrontèrent par serbes et bulgares interposés ne provoquèrent pas de guerre générale. Guillaume II conseilla vivement à son allié autrichien de ne pas intervenir tandis que la France allié de la Russie ne bougea pas.
La Serbie s’en sortit avec un territoire sensiblement accru mais ne put obtenir l’accès à l’Adriatique en raison de l’opposition de l’Autriche-Hongrie et de l’Italie qui choisirent la création d’un état albanais. Ce fut un échec pour la Russie et son allié serbe.
Il encouragea l’Autriche-Hongrie à améliorer ses relations avec la Serbie, ce que déplorait en Mai 1914 François-Joseph lors d’un entretien avec son ministère des affaires étrangères, le comte Berchtold.
Rien ne permet donc d’affirmer qu’en ce début d’année 1914, Guillaume II voulait la guerre au contraire, il continuait à partager son désir de paix.

III. La crise de Sarajevo

Guillaume II se trouve sur Kiel le 28 Juin lorsqu’il apprend l’annonce les assassinats de l’archiduc François Ferdinand et son épouse Sophie. Il est bouleversé par cette mort et se sent solidaire de François Joseph comme l’ensemble des souverains du mois le pense-t’-il.
C’est à lui qu’il revient de prendre une décision. L’Allemagne est partie prenante dans cette crise en raison de son alliance avec l’Autriche-Hongrie.
La Serbie était impliquée car l’auteur de l’assassinat Gavrilo Princip, un serbe de Bosnie venait de Serbie avec un commando équipé d’armes provenant de magasins Serbes. Ce commando était lié à la Main Noire, une société secrète serbe dirigée par le colonel Dimitrejevic, un haut responsable des services secrets en contact avec l’attaché militaire russe à Belgrade.
L’Autriche-Hongrie voulait punir la Serbie en intervenant militairement. Pour Guillaume II, l’Autriche-Hongrie devait agir rapidement avant que la Russie n’ait le temps d’intervenir.
Le 5 et 6 Juillet, l’empereur fit savoir à l’envoyé François Joseph, le comte Hoyos que l’Allemagne se tenait à côté de l’Autriche-Hongrie de manière inconditionnelle. A Vienne, le 7 Juillet, l’Autriche-Hongrie décida de différer l’attaque contre la Serbie, à la demande du chef du gouvernement hongrois le comte Tisza et de la faire précéder d’un ultimatum.
La décision Autrichienne rassura Guillaume II qui préférait que l’affaire fut réglée par voie diplomatique. Il en profita pour quitter Berlin et s’embarqua pour sa croisière d’été dans les fjords norvégiens. De leur côté, la plupart des ministres et les généraux Von Molkte et Falkenhayn s’apprêtaient à partir en vacances. Les liaisons télégraphiques maintenaient les contacts.
A la Mi-Juillet, tandis qu’à Vienne, on travaillait à l’élaboration de l’ultimatum, on se réjouissait partout sauf en Russie de la perspective d’un règlement diplomatique de cette crise.
Tout changea à partir du voyage en Russie du président français Poincaré, du chef du gouvernement français René Viviani, des ministres et de plusieurs généraux français. Prévu depuis longtemps, ce voyage déboucha sur un renforcement des liens militaires entre la France et la Russie. Le 22 Juillet, Nicolas II et son ministre Sazonov firent défiler 60 000 soldats pour montrer à la France la puissance de l’armée Russe. Le Lendemain, la délégation française quitta la Russie, avant la présentation de l’ultimatum autrichien à Belgrade.
Guillaume II ne coupa jamais les ponts avec son cousin Nicolas II. Tout le mois de Juillet, les 2 souverains échangèrent des télégrammes ce qui n’empêcha pas la Russie de renforcer son dispositif militaire le long de la frontière Austro-hongroise. Guillaume II dénonça cette situation dans son télégramme du 17 Juillet « C’est toi qui porte la responsabilité de la paix ou de la guerre. » Dans celui du 18 Juillet, il réaffirma que «personne ne menace l’honneur et la puissance de la Russie. La paix peut encore être sauvée si toi tu consens à arrêter les préparatifs militaires contre l’Autriche-Hongrie »
L’ultimatum autrichien fut en grande partie accepté sauf la demande de participation de policiers autrichiens à l’enquête sur l’attentat. Ce dernier point fut rejeté sur le conseil de Russie à Belgrade. Il est probable que les enquêteurs autrichiens auraient pu découvrir des preuves d’implication des autorités serbes et peut-être même de la Russie dans l’attentat de Sarajevo.
Certaines déclarations de Sazonov faites à huit clos devant la Douma pourraient le laisser supposer. Il aurait en effet déclaré « L’amour de la paix de l’empereur allemand nous garantit que la guerre viendra seulement lorsque nous voudrons l’avoir »
Dès le 28 Juillet, l’Autriche-Hongrie se considère comme en état de guerre avec la Serbie. Il y a encore des tentatives de Sir Edward Grey pour régler pacifiquement la crise. Les mobilisations partielles générales en Russie les 29-30 Juillet rendent vaine l’action diplomatique.
Encore le 29 Juillet, Guillaume II hésite à proclamer « l’état de danger de guerre ». Soumis à d’intense pression militaire et de son entourage, l’état de guerre lui est finalement arraché.
On connait la suite, les ultimatums à la Russie et à la France dont le rejet débouche le 1ier Août sur la déclaration de l’Allemagne à la Russie le 1ier Août et le 3 Août à la France. L’application du plan Schlieffen et le droit de passage de la Belgique provoquent la réaction immédiate du Royaume-Uni qui le 4 Août entre à son tour en guerre.
En moins de 6 semaines, on n’est passé d’une situation de paix fragile certes mais réelle, à une guerre européenne. Si Guillaume II, pressé par les militaires et son entourage a cédé sa responsabilité personnelle est des plus limitées. Longtemps sa volonté de paix l’ont fait passer pour un lâche.

A contrario, les responsabilités personnelles du président Poincaré, du ministre des affaires étrangères russe Sazonov en soutenant la Serbie envers et contre tout ont des responsabilités nettement plus lourdes.


Votre chapitre III La crise de Sarajevo me fait réagir sur plusieurs points :
- Vous considérez la culpabilité du royaume Serbe dans l'attentat de Sarajevo comme certaine. Ce n'est qu'un postulat.
- L'ultimatum autrichien aurait été rédigé, notamment le point 6, pour être diplomatiquement inacceptable.
- La réponse du gouvernement serbe, très modérée, acceptait de nombreux points de l'ultimatum mais refusait le point 6. Il est a noter que le Serbie de 1914 est un état démocratique avec comme président du conseil Nikola Pasic, homme tout à fait mesuré.
- L'Autriche-Hongrie n'a pas voulu explorer les voies diplomatiques offertes par la réponse serbe et a tout de suite rompu ses relations diplomatiques avec la Serbie.
- La France et la Russie respectent leurs engagements vis-à-vis de la Serbie. Et si en 1938, avec la Tchécoslovaquie, nous avions été aussi loyaux !

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La classe des sots politiques est, de toutes les classes de sots, la plus sotte (Alexandre Erdan).


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Message Publié : 25 Oct 2020 21:11 
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Localisation : Provinces illyriennes
isac654, il existe déjà de nombreux sujets sur la question. Pourquoi en créer systématiquement des nouveaux avant de prendre en compte l'existant ?
L'un d'entre eux se situe ici, il a le mérite de produire plusieurs extraits d'archives et de travaux d'historiens : viewtopic.php?f=47&t=25212
Je fusionne donc ce sujet à l'autre si vous n'y voyez aucun inconvénient.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine


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Message Publié : 26 Oct 2020 15:51 
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Inscription : 08 Mai 2020 12:38
Message(s) : 369
Localisation : En Mayenne
Lire les 28 pages de ce sujet prend du temps : je m'y suis mis hier soir, j'y ai passé une partie de la matinée, et j'arrive seulement à l'instant au terme du voyage ! Instructif et décourageant tout à la fois. J'y ai appris pas mal de petites choses. D'autres, que j'avais lues il y a plus ou moins longtemps, m'ont été ainsi remises en mémoire, sans trop perturber ce que je croyais savoir. Çà, c'est le côté instructif et rassurant.
Le découragement viendrait de la liste impressionnante des références qui ont été citées, que les intervenants se sont parfois jetées à la tête, mais dont, surtout, je n'ai lu aucune... Cela me laisse bien seul face à l'évidence de la légèreté de ma documentation.

Au passage, j'ai relevé une contribution de Cush qui m'a d'autant plus intéressé, qu'elle n'a suscité aucune remarque :
Citer :
Le plus ironique est à mon avis la situation de l'Alsace Lorraine. Ainsi que le rappelle Narduccio, les citoyens de ces nouvelles provinces sont encore, 40 ans après l'annexion, des citoyens de seconde zone (ce qui n'est pas propre à attirer l'adhésion des populations) mais de plus, et alors qu'en France, peu sont prêts à mourir pour les provinces perdues (cela ne deviendra un argument fort qu'à l'entrée en guerre ou fort peu avant), il semble que les Allemands sont convaincus de la volonté de revanche et de vengeance de la France. Décidément, plus je regarde l'époque, plus je pense que Bismarck, qui ne voulait pas d'annexion, était un sage et que les militaires qui lui ont forcé la main n'étaient pas de grands stratèges!
(c'est moi qui souligne).
J'avais émis la même opinion dans ce fil ou dans un autre ; il m'avait été dit que je faisais erreur, l'annexion étant voulue par Bismarck pour cimenter l'unité allemande...
Je me sens un peu moins seul...


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Message Publié : 27 Oct 2020 8:33 
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Localisation : Région Parisienne
b sonneck a écrit :
J'avais émis la même opinion dans ce fil ou dans un autre ; il m'avait été dit que je faisais erreur, l'annexion étant voulue par Bismarck pour cimenter l'unité allemande...
Je me sens un peu moins seul...



Bismarck parle de l'annexion dès le cinq août 1870, les opérations militaires sont à peine commencées.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)


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Message Publié : 27 Oct 2020 9:38 
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Localisation : Versailles
JMTARDIF a écrit :
- La France et la Russie respectent leurs engagements vis-à-vis de la Serbie. Et si en 1938, avec la Tchécoslovaquie, nous avions été aussi loyaux !


Ma réaction est HS mais je pense qu'il y a une logique profonde derrière cela. En 1938, les dirigeants occidentaux ne croyaient plus aux alliances "automatiques" car ils (et leurs populations !) ne voulaient plus revivre des "explosions en chaine" comme en 1914 ! D'ailleurs, encore plus HS, le général de Gaulle a beaucoup insisté dans les années 1960 sur le danger des alliances trop contraignantes ! C'était un argument pour justifier la sortie de l'OTAN en 1966, je crois. De Gaulle avait 24 ans en 1914 !


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