Sujet assez complexe, notamment à cause de la notion de "progrès" pour le moins glissante pour l'historien car très relative. C'est d'ailleurs à mon avis pour la rendre un peu moins périlleuse que la question s'arrêtait à 1914 (ce qui évitait aux candidats les acrobaties rhétoriques expliquant en quoi Mussolini, Primo de Riveira et les nazis pouvaient par certains aspects être considérés comme des "hommes de progrès").
Difficile de tirer une problématique univoque d'un tel sujet. On pouvait simplement se demander quelle place ces "hommes de progrès" tiennent dans la modernisation des campagnes au XIXe siècle.
La limitation du sujet en 1914 rendait à mon avis difficile d'opter pour un plan chronologique, mais ce n'était sans doute pas impossible). Une proposition de plan thématique:
I/ Qui sont les hommes de progrès?
A/ Les paysans eux-mêmes (les migrants, les itinérants, les leaders syndicaux, les plus entreprenants, etc.)
B/ Les élites rurales (vieilles aristocraties intéressées au rendement économique, bourgeoisie agrophile, élites républicaines, fonctionnaires, institueurs, maires, etc.)
C/ Les citadins (les hommes politiques, les leaders socialistes).
II/ Quelle forme prend leur action?
A/ Emulation (imitation, comices agricoles, concours agricoles, formation)
B/ Prosélytisme (politique, désenclavement, anticléricalisme, action de Gambetta en France)
C/ Coercition (Klturkampf en Allemagne, Code forestier, Privatisation des communaux, grèves)
III/ Comment cette action et ces hommes sont-il accueillis dans les campagnes?
A/ Confiance et coopération
B/ Défiance et opposition (peur des "partageux", banditisme antiunitaire et guerrilla carliste, etc.)
C/ Une lutte des progrès? (le progrès des uns n'est pas forcément celui des autres; le progrès économique peut être en contradiction avec le progrès social). Cela explique que des conflits peuvent émerger entre les hommes de progrès eux-mêmes.
_________________ "Il est plus beau d'éclairer que de briller" (Thomas d'Aquin).
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