Au temps pour moi. J'aurais dû comprendre que vous aviez désigné Castelnau.




En 2015 Castelnau avait remarqué les qualités et les défauts de Pétain. Surtout les défauts. On ne peut pas dire que Castelnau était un admirateur de Pétain. Bien au contraire. Castelnau constate en 2015 que Pétain n'a pas les mêmes conceptions tactiques que lui. C'est une divergence qui agace Castelnau.
Je ne comprends pas pourquoi Castelnau aurait fait l'éloge de Pétain en février 2016, alors qu'il avait une opinion négative quelques mois auparavant.
"Pétain et pas un autre". Comment faut-il interpréter cette déclaration ? Si Castelnau a réellement prononcé cette phrase, c'est qu'il a une excellente opinion de Pétain. Cela voudrait dire que les qualités et les compétences de Pétain étaient très appréciées de Castelnau.
Cette admiration de Castelnau pour Pétain me laisse dubitatif. Peut-être que Georges Blond s'est trompé.
Il est vrai que la 2e armée était commandée par Pétain. Castelnau aurait-il proposé Pétain si la 2e armée avait été commandée par un autre officier ?
Ce n'est pas Pétain qui a retenu l'attention de Castelnau. Quatre corps d’armée sont en route vers Verdun. Castelnau propose que l’état-major de la 2e armée encadre les quatre corps d’armée. La décision d’utiliser cet état-major entraîne de facto la nomination de Pétain au commandement du groupement qui est en train d’être créé. En effet, Pétain est titulaire du commandement de la 2e armée, donc de cet état-major.
Castelnau ne tarissait pas d'éloge sur les officiers de l’état-major de la 2e armée, notamment le colonel de Barescut.

Je ne connais pas bien le sujet mais je pense que Pétain était réputé depuis 1914 pour son calme et sa sérénité.
Et puis en tant que professeur à l'école de guerre, n'était il pas réputé pour sa prudence ?

C'est exact. Pétain avait anticipé les hécatombes de 1914, avec son fameux : "le feu tue !".

Dans la troupe il avait - bien avant Verdun - la réputation, justifiée, d'être économe du sang de ses hommes. (Par humanité peut-être, mais il se souciait à juste titre que les effectifs français n'étaient pas infinis.)

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Joffre demande une offensive dés le début du mois de mars. Pétain continue sa méthode défensive malgré les demandes de Joffre. Pendant tout le mois de mars Joffre insiste auprès de Pétain pour lancer des attaques.




Pétain réclame des artilleurs et des fantassins. Il réclame des hommes et du matériel. Joffre n'a aucune obligation de fournir cela à Pétain. Joffre considère qu'il faut lancer immédiatement des attaques contre les Allemands. Il considère qu'il faut reprendre le terrain conquis par les Allemands.

Le général Rouquerol dans son livre le 3e corps d'armée de Charleroi à la Marne a été impressionné par le calme de Pétain lors de ces combats, notamment la coordination qu'il faisait entre l'artillerie et l'infanterie. Il ne faut pas oublier que Pétain réforma profondément et rapidement l'armée lorsqu'il fut nommé général en chef. Il serait mort en 38 qu'il aurait autant de nom de rues que Foch ou Galliéni. J'adhère complètement au discours que le général de Gaulle a prononcé lors du cinquantième anniversaire de la bataille de Verdun.



La cérémonie avait un peu plus de gueule que celle de 2016.

_________________
Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer (Guillaume le Taciturne)

C'est à 7,24 "Si par malheur en d'autres temps, en l'extrême hiver de sa vie..."

(Comme toujours avec De Gaulle les choses sont dites avec style.)

_________________
Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)

Un grand classique Gaullien !

_________________
… il pleuvait, en cette Nuit de Noël 1914, où les Rois Mages apportaient des Minenwerfer…

Merci pour ce partage.
Un esprit de synthèse bien "gaullien", effectivement.

_________________
Un peuple sans âme n'est qu'une vaste foule
Alphonse de Lamartine