Jean-Marc Labat a écrit :
Le problème de la république espagnole est que tout le monde se tire dans les pattes. Les communistes font la chasse aux trotskystes, les anarchistes ne veulent pas entendre parler des 2 premiers et les modérés sont étouffés entre tout ce beau monde.
Il y a à ce sujet des dialogues dans
l'Espoir de Malraux absolument surréalistes.
Jean-Marc Labat a écrit :
En face, il existe bien sur des divergences profondes entre royalistes, carlistes et fascistes. Mais Franco y mettra bon ordre, non sans difficultés, d'ailleurs, et en profitant de la mort opportune de plusieurs rivaux potentiels.
J'aime votre épithète "opportune". De même, si je me souviens bien, qu'il existe un général co-putchiste de Franco qui aura la bonne idée de mourrir évitant toute dissenssion ultérieure pour se partager le pouvoir.
Jean-Marc Labat a écrit :
Mais si les troupes putschistes ont un avantage indéniable au départ par leur professionnalisme, toutes les forces engagées de ce côté là ne furent pas de métier. Comment tenir une ligne de front longue de plusieurs milliers de kilomètres avec les seules forces de l'armée de métier d'avant guerre? Mais il est incontestable que les officiers d'état-major compétents manquaient du coté républicain.
Le tercio + la quasi-intégralité des officiers supérieurs d'active c'est quand même pas négligeable sauf à considérer qu'ils étaient incompétents.
Jean-Marc Labat a écrit :
Les Allemands et ltaliens ont apporté leur aide avec beaucoup plus de constance à leur allié.
Staline était manifestement autant préoccuppé par l'élimination des trotzkystes et anarchistes dans les rangs des républicains que par une contribution efficace à la victoire.
Jean-Marc Labat a écrit :
Maintenant, la république avait-elle les moyens de l'emporter? Si ses composantes avaient été unies, la lutte aurait été beaucoup plus disputée, car si la guerre fut si longue, c'est que le matériel était insuffisant de part et d'autre pour créer la rupture et anéantir l'adversaire.
Je ne pense pas : c'était un combat perdu d'avance même si le combat fut très disputé quand les forces en présence étaient au même niveau d'armement. Mais globalement, les franquistes bénéficièrent d'une logistique très supérieure.
Jean-Marc Labat a écrit :
Une question cependant (et qui fâche), Franco était-il un fasciste (au sens mussolinien du terme) ou un général autoritaire dont l'Espagne du XIXème et du début du XXème siècle a connu tant d'exemplaires.
La question est intéressante, l'évolution ultérieure de Franco, sa relative neutralité pendant la seconde guerre mondiale est troublante. Il me donne l'impression d'avoir profité du soutien de l'Allemagne et de l'Italie quand il en avait besoin et puis de la jouer "complètement perso" par la suite quand il sent que cela va mal tourner. Donc, je dirai plus opportuniste qu'idéologue, confit en bondieuserie et anti-communiste plus que fasciste.