Pierma a écrit :
L'idée de manoeuvre proposée par CNE_EMB - établir des lignes de défense successives pour user la Wehrmacht, quitte à perdre la Belgique - est intéressante (nos généraux étaient-ils capables d'une telle imagination ? Et sans se soucier de l'avis des politiques ?) mais même dans ce cas la première phase suppose d'aller s'établir le plus loin possible en Belgique avant de rencontrer la Wehrmacht.
Oh je ne parle que du domaine militaire, politiquement c'était improbable.
Mais il n'y a pas 36 solutions pour l'armée française : soit elle essaie de créer un front défensif au-delà de ses frontières, en Belgique et jusqu'aux Pays-Bas ; soit elle profite de l'espace belgo-néerlandais pour lever l'incertitude stratégique sur les intentions des Allemands, les freiner jusqu'à une position défendable déjà aménagée (donc nécessairement sur le territoire français), leur provoquer de l'attrition et les stopper par un coup d'arrêt.
Le premier mode d'action est le plus simple, le plus logique, celui qui présente le moins d'inconvénients ; le second est le moins prévisible, et il comporte des risques conséquents, équilibrés par la levée d'incertitude sur les intentions allemandes sans s'être engagé inconsidérément, et la prise d'opportunités que cela offre.
On sait ce qu'il en a été : le premier mode d'action a été retenu, et nous a conduit au désastre parce qu'il collait exactement à ce qu'en attendaient les Allemands, qui ont donc adapté leur manoeuvre pour s'y opposer dans les meilleures conditions. C'est donc qu'il fallait en choisir un autre : à défaut de vaincre décisivement, on aurait au moins provoqué la surprise chez les Allemands, avec les opportunités afférentes.
CNE EMB